Le château de la Buissière n’est pas un manoir familial des seigneurs de l’endroit, mais un ouvrage militaire d’Etat édifié pour des raisons stratégiques. Sa construction pourrait avoir été décidée par un des trois premiers Dauphins, comtes d’Albon, pour défendre la vallée du Grésivaudan contre son voisin du nord, la Savoie.
Le châtelain est un fonctionnaire, nommé pour un temps limité. Les liens avec le village sont similaires à ceux qu’entretiennent la ville et le régiment qui y tient garnison.
Situées sur une colline aux bords escarpés, surplombant la vallée de 50 mètres, protégées sur deux côtés par le ruisseau du Rif Mort, les défenses naturelles du château delphinal de La Buissière sont très importantes.
Du haut de la colline la vue embrasse l’ensemble du Haut Grésivaudan. La seule faiblesse du site réside dans son impossibilité de surveiller la route qui mène de Barraux à Saint Vincent de Mercuze.
Une fortification de bois, comme une motte castrale, appartenant au seigneur local, devait sans doute s’élever au-dessus du hameau des Granges.
Ce château de bois aurait disparu vers 1225, lorsque Guiffrey Salvaing revendit le mandement de La Buissière au Dauphin André, en ne conservant en fief que la terre du Boissieu.
Le château de La Buissière est différent des autres châteaux delphinaux du Grésivaudan : Montfort, Avalon et Bellecombe, qui présentent des donjons circulaires, alors que La Buissière conserve sa haute tour carrée. La super-ficie du château de La Buissière est beaucoup plus importante que celle de ses voisins. La courtine de la cour d’honneur fait près de 170m de circuit.
Au XVIème siècle, la Buissière n’a plus d’intérêt pour la défense du territoire.
Le roi Charles IX ordonne le démantèlement du château en 1573. 25 ans plus tard, le Fort Barraux sera édifié.