Arrivée du Gouverneur Zwyrowsky

Nombre de messages : 3971 Localisation IG : Lyon Date d'inscription : 26/09/2005

Zwyrowsky avait quitté Pierre-Scize en fin d'après-midi, pour rejoindre l'hostel de Saillans et y passer la soirée avec sa compagne. Cependant, la journée avait été perturbée par une douleur au pied qui semblait monter et ne pas vouloir s'arrêter. Faire venir un physicien à l'hostel à cette heure? Mais après tout, pourquoi pas passer à l'hospital du Pont du Rhône? Sa précédente et unique visite à Freyelda, au moment de son accouchement, l'avait on pourrait dire rassuré. Pas assez pour penser y rester plus d'une heure ou deux, mais suffisament pour oser y passer, en tout cas. Il y trouverait sûrement un médecin, et plus sûrement un bon médecin qu'en faisant déplacer un charlatan du quartier Saint Paul ou Saint Jean. Et puis cela lui permettrait de juger de l'état des lieux. N'étaient ils pas aussi de sa responsabilité, même lointaine?

Il conduisit donc son escorte le long des quais de la Saone, traversa le pont au change au lieu de s'y arrêter, et descendit aux quais du Rhone vers le pont et la belle-cordière. L'hospital était éclairé par quelques flambeaux peu avenants.

Laissant les quelques cavaliers patienter à l'extérieur, il entra dans la cour, accompagné seulement d'un sergent. Ils mirent pied à terre, et ce fut finalement seul qu'il entra dans la halle d'accueil, vide à cette heure. Un peu décontenancé, il arpenta quelques secondes les lieux, la main nerveusement à son épée, puis appela:

Holà! Y a t'il là médecin acceptant de recevoir le Gouverneur?

Une silhouette se dessina dans l'encadrement de la porte.
Le bruit à peine perceptible des pas de Mahasiah sur le dalage du hall l'ammena, souriante, jusqu'aux arrivants.

Bonjour. Je suis Mahasiah, étudiante en médecine.

Je suis certaine que notre doyenne ne va pas tarder à venir vous recevoir.

Voulez-vous vous subtanter en l'attendant ?

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Zwyrowsky se retourna, surpris par une apparition ravissante et bienveillante.

Ah! Bonsoir, ma demoiselle... C'est fort aimable à vous...

A vrai dire il n'y a pas grand péril, je souhaitais consulter dame Altea à propos d'une douleur du pied qui me tient depuis le début de la journée. Je n'ai pas osé la faire mander au château, je la sais très occupée auprès de ses malades...

Une douleur au pied ?

Vos chaus .... bottes ne sont-elles pas trop serrées messire ?

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Zwyrowsky eut un sursaut d'étonnement, vaguement agacé.

Par la malepeste, bien sûr que non, je les porte depuis l'automne!

Sinon je n'aurais pas traversé Lyon pour venir ici, je serai passé chez le bottier, rue du vieux-moulin!

Il considéra la jeune femme, cherchant à savoir s'il pouvait lui faire confiance, ou si mieux valait attendre dame Altea.

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Freyelda flânait dans cet hospital dont elle avait été tenue éloignée par ses diverses fonctions pendant bien trop longtemps à son goût. Mais désormais, elle était libre de se consacrer à ce qu'elle voulait et de retourner à ses premières amours.

La médecine... une façon de venir en aide à son prochain et d'aider les gens à supporter les peines et les maux d'ici bas bien différente de la prière, certes, mais tout aussi importante.

La physicienne arpentait donc les couloirs de l'établissement qui avait vu naître son fils afin d'y prendre ses marques. Cet hospital était bien plus grand que celui qu'elle avait ouvert, jadis, dans sa bonne ville de Vienne. Elle fut tirée de ses souvenirs par le son de deux voix, dont l'une lui était familière. S'approchant de l'endroit d'où elles s'élevaient, elle se mit à sourire. Elle entra discrètement dans la vaste halle d'accueil et se dirigea vers le visiteur.

Zw... euh... Gouverneur... Mes respects, dit elle en s'inclinant dans une gracieuse et sincère révérence.

Je ne vous ferai pas l'affront de vous demander comment vous vous portez, votre présence icelieu m'en apporte la réponse. Qu'est ce que de modestes gens de sciences comme nous pouvons faire pour Votre Grâce ? demanda-t-elle en toisant le baron de Saillans, les sourcils légèrement froncés et le regard inquiet, à la recherche de quelconques blessures.

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Une douce voix fit se retourner et sourire ostensiblement le Gouverneur - décidement ce lieu était pourvu en agréables apparitions...

Ah! Francesca, ma chère amie! Quel plaisir!

Il réalisa dans l'instant le titre qu'elle lui donnait... et les balaya d'un revers de main.

Cesse de m'appeler Gouverneur et votre Grasce, nous nous connaissons depuis assez longtemps je pense pour nous passer de ces enfantillages. L'hôpital n'est pas la salle d'audience du castel!

Il sourit, puis reprit un air plus posé, vaguement inquiet.

Bref, je vais bien, ne t'inquiète pas. J'irais aussi bien que l'on peut souhaiter aller, n'était une douleur qui me tient le pied depuis ce matin, et qui m'a agacé tout le long du jour... Je me disais que peut-être quelque calmant pourrait m'aider à trouver le sommeil cette nuit. Tu sais le poids et la fatigue du gouverneur, je crains fort de ne pas être moi même demain si je continuais à l'endurer!

Mahasiah salua Freyelda d'un doux hochement de la tête et reporta son regard azur sur Zwyrowsky, un léger sourire aux lèvres, et s'adressa à lui sans montre de quelconque protocole.

Hum ... Et bien messire si vous portez ces bottes depuis l'automne, sans jamais les avoir retiré, je pense savoir pertinemment ce qui peut vous faire souffrir ...
A moins de ne vouloir absolument en arriver à un point de non retour qui ne se solderait que par l'ablation de vos membres inférieurs, je vous suggère de vite le retirer ces cages à macération, de vous faire soigner les pieds et de vous laver plus régulièrement à l'avenir.

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Zwyrowsky se frotta nerveusement le menton, caressant sa barbe à rebrousse poil avant de la remettre. Il regarda Frey. Puis l'étudiante en médecine.

Ai-je dit que n'avais pas débotté depuis l'automne? Crénom de Zeus, il m'est arrivé de ne pas me laver de quelques jours à la chasse ou au combat, mais je sais me tenir, tout de même!

Il soupira...

Non, ce dont je vous parle est apparu ce matin, et certes je n'ai pas débotté depuis ce matin, mais je vous assure que hier tout était en ordre. Mais en me levant, j'ai commencé à trouver que mon gros orteil me lançait un peu. Ceci dit, j'étais chasser avant-hier et le passage d'une haie avait été un peu difficile pour mon cheval, et m'avait poussé dans les étriers. Donc je ne me suis pas inquiété. Mais depuis, cet élancement n'a pas cessé, et il a même plutôt augmenté. Voilà ce pour quoi je viens quérir votre aide, et si nous n'étions point dans ce couloir je vous proposerais bien de retirer ces bottes pour vous montrer qu'il n'y a point putréfaction!

Le sourire de Mahasiah se mit à trembler, au fur et à mesure que le gouverneur distillait ses paroles. Elle eu un mal fou à se contenir, puis, n'y pouvant plus, elle éclata de rire.
Le cristal de son rire se répercuta un bon moment sur les vieilles pierres du Castel avant qu'elle ne réussisse à se contrôler.

Pardonnez-moi messire. Mais avouez que vos primes explications furent pour le moins vagues. Si vous menez de telle sorte un débat politique, je ne donne pas cher de votre peau.
Enfin ...
Je vois plusieurs explications à votre mal, mais ce serait bien mieux en effet de vous examiner.
Je suis certaine qu'une personne de votre rang ne voudra pas se confier à une jeune étudiante, aussi, je vais vous laisser entre les mains de Dame Freyelda.

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Zwyrowsky se tourna vers Freyelda, ne sachant quelle conduite adopter, hésitant à délaisser trop vite la jeune médecin qui l'avait accueilli en premier lieu.

Invité

A mesure la conversation s'engageait entre le Gouverneur et dame Mahasiah, Freyelda fit volte face et leur tourna le dos, hilare. Elle eut grand peine à se retenir d'éclater de rire, plaquant sa main sur sa bouche pour étouffer ses rires. Elle respira profondément puis lorsqu'elle eut retrouvé son calme, elle se tourna vers Zwyrowsky :

Tu as parfaitement raison, nous ne saurions rester tous trois dans ce couloir. Suis-nous donc, nous pourrons examiner tout cela de plus près... Dame Mahasiah, accompagnez-nous donc. Deux avis valent mieux qu'un... d'autant que j'ai peur que mes compétences aient été altérées par tous ces nombreux et longs mois sans pratique...

Fort bien.

Mahasiah acquiessa à l'invitation de Freyelda et la suivit dans les méandres des couloirs jusqu'à la salle des médecins.
Elle resta silencieuse tout le temps du court trajet, un peu en retrait par rapport au Gouverneur et à son amie, et observait la démarche du sieur d'un oeil inquisiteur.

(suite ici : https://chateau-de-lyon.forumactif.com/salle-des-medecins-f142/le-renard-aux-pieds-d-argile-t13015.htm)