[CONCOURS] Catégorie "ballade et pas d'arme"

Zaloute, de Murat,

Ballade du Mélancolique bucolique

Il fut un temps, mes grands seigneurs,
Où l’on chantait en tout honneur
Les mill’ bravoures des chevaucheurs,
Leurs embardées de fiers jouteurs,
Vaillants vantards, le ris en fleur,
D’exploits parmi jupons danseurs !
Nous contions là, doux auditeurs
Toutes leurs bravoures la bouche en cœur !

Las braves héros ! Le temps passé,
L’époque bénie aux chants guerriers,
Avec l’éclat s’en est allée.
Vous n’êtes plus guère qu’ombres ridées
Vieillards poltrons aux poches trouées,
Quand les insolents débauchés
Brament sur les airs de vos saints heurts
Toutes leurs bravoures la bouche en cœur !

Et me voici la plume en l’air,
Quêtant môm’ries d’une quelconque ère
Dont les prouesses donnent matière
A mes prétendues rondes de vers.
Mais dois-je donc, ma verve taire ?
Seraient, malheur, vaines mes prières ?
On n'louera plus avec ferveur,
Toutes leurs bravoures la bouche en cœur ?

A vos armures, mes jouvenceaux !
A vos couleurs, à vos flambeaux !
Faites dont renaître nos vieux héros,
Et chevauchez, sus aux marauds !

Zoyas, d'Embrun


Pas d'armes du carnage

Chevaliers,
A vos épées !
Allez chercher
Vos destriers !
Et vous archers,
Que soient bandés,
Vos bras musclés,
La guerre est là !

Pour la patrie !
Plus de répit !
Nous sommes partis !
De rage emplis,
Car l’ennemi
Que je maudis
Nous a trahi !
La guerre est là !

Vois ces fêlons,
Que de bâtons
Nous menaçons !
Ils supplieront,
Mais nous vengeons
Ceux qu’nous aimons,
Point de pardon !
La guerre est là !

Allons soldats !
Tous au combat !
Gardez courage !
Pour ce carnage !

*Bombadil*, de Guyenne


Ballade du gai printemps

Le printemps enfin nous revient,
Et forts las de frotter nos mains,
Nous acceuillons enfin sereins,
Du froid mordant la toute fin,
Qui pendant tout l'hiver durant,
A gelé les os des enfants.
Et ainsi, nous sommes tous contents,
D'enfin revoir le gai printemps.

Oh ! Vaillant prince de la nature,
Délivre-nous des angelures,
Fais notre fier labeur moins dur,
Et rend nos coeurs légers et purs.
Depuis le temps que l'on attend,
Nous sentions plus morts que vivants,
Ah ! Que c'est un soulagement,
D'enfin revoir le gai printemps.

C'est là une bénédiction,
Du Très haut, une noble action,
Que ce changement de saison,
D'une chaleur pleine de compassion.
Et de son ardeur réchauffant,
Les corps des aînés ou d'enfants,
Tous se réjouissent allégrement,
D'enfin revoir le gai printemps.

Alors toi aussi en passant,
Tu ne peux prendre qu'un peu de temps,
Et même ne serait-ce en priant,
Pour saluer le gai printemps.

Iasvana


Ballade de l'Espoir

Là, seule depuis six saisons,
Regard vide de toute expression
Une femme au teint pâle écrit.
Elle lui dit les enfants grandis,
La ferme joliment fleurie.
Mais elle ajoute en confession :
"Sans toi bien noir est l'horizon,
Je t'espère à chaque instant".

Là, dans la terre jusqu'au menton,
Regard à l'affût des félons,
Un homme enrôlé survit.
D'puis l'temps il a fort faibli
D'guerre il est devenu gris.
Et si on a élever son nom
Seule une pensée anime l'baron :
Elle, qui l'espère à chaque instant.

Là, face au soleil blond et rond,
Regards échangés su' l'perron,
La femme et puis l'homme sourient.
Il se s'raient r'connus dans la nuit,
Mais avec le temps on oublie...
Ils n'osent pas prononcer leurs noms,
Peur que ça ne soit une vision...
"Je t'espérais à chaque instant."

Le couple heureux ira longtemps,
L'baron victorieux, conquérant,
Sa femme aimante et jeune maman...
Jusqu'à la prochaine guerre, s'entend.

Rem59


Un amour de taverne.

Venons ma mie, jusqu’à minuit,
Prenons le temps, de nos ennuis.
Allons à la, taverne par nuit,
Retrouvons nous, j’en ai envie,
Même si notre couple fait rire,
Bien que moi, je n’ai rien compris,
Allons ma mie, jusqu’à minuit,
Venait ma mie, je vous en pris.

Bien que cela, puisse être étrange,
Je n’aime pas, que l’on vous dérange.
Vous êtes pour moi, plus beau qu’un ange.
Tel un idiot, je vous arrange.
Bien mieux encore, je vous la mange,
Mais quoi donc ? Bien sur cette orange.
Allons ma mie, jusqu’à minuit,
Venait ma mie, je vous en pris.

Mon cœur perdu, je ne pu croire,
A l'histoire de ce fameux soir.
Bien que réelle dans mes pensées noires,
J’ai pris quelques coups sur la poire,
Lorsque, je me remis à boire,
Je vous revis, dans la passoire.
Allons ma mie, jusqu’à minuit,
Venait ma mie, je vous en pris.

Bien que n’aillant jamais compris,
Je vous assure, cette boisson vie,
Elle me permet d’être pris de rire
Allons ma mie, jusqu’à minuit.

Kernos Rouvray, de Die


Ballade à mon Amour. (PRIX DE LA MEILLEURE BALLADE EX AEQUO)

D’amour et d’envie je me meurs
Pour un ange céleste qui a ravi
Un doux jour de printemps mon cœur
Qui en un instant fut conquis
Source intarissable de mon bonheur
Tel un soleil éclaire ma vie
Par tant grâce et de douceur
En désirer une autre je n’puis

Quel que soit le jour, à chaque heure
Du levé du jour à minuit
Ta tendresse, Amour, ta chaleur
Ma pauvre âme, mon corps, envahit
Je n’ai point de repos, cher cœur
Si loin de moi tu es ma mie
Je ne suis alors que douleur
En désirer une autre je n’puis

Peu me chaut la vie et ses heurts
Les tempêtes, guerres et maladies
J’ai fait serment sur mon honneur
De vouer une passion infinie
À cette belle et délicate fleur
Dont un jour la grâce m’a séduit
Sans qui je serai sans valeur
En désirer une autre je n’puis

Amour, cette ballade t’est dédiée,
Et si je la chante aujourd’hui,
C’est pour que tu n’puisse oublier
Qu’en désirer une autre je n’puis.

~Fernande Castagnier~, de Bazas

La Fernande et son sergent (PRIX DE LA MEILLEURE BALLADE EX AEQUO)

Oyez, toute la populace,
Hurla le sergent vert de rage
Une maraude vict sur Bazas
Passe son temps au brigandage
Attention à ses mains volages
Son nom Fernande Castagnier
C'est la reyne du vagabondage
Fernande est là, fuyez, fuyez

Tout ses deniers partent en vinasse
La brune, friande en caquetage
Pourvue d'un appétit vorace
Puant du bec le faisandage
Làs pir son poids vous faict ombrage
Un cachot à sa taille est prest
La joufflue risque un long coffrage
Fernande est là, fuyez, fuyez


Puys soudain il voict la gourdasse
Qui avance, défaict son corsage
Elle sourict de ses dents jaunasses
Luy qui vouloit la mesttre en cage
Icelle propose son pucelage
A charge de l'espousailler
Le sergent trouille en bafouillage
Fernande est là, fuyez, fuyez

Princes, ducs ou roys et nobles sages
Courez tant que vous le pouvez
La dodue crie : à l'abordage
Fernande est là, fuyez, fuyez

Eudes Portevent


Ballade qu'en l'embaumée sente
Eudes coucha pour son amante. (PRIX DE LA MEILLEURE BALLADE EX AEQUO)

Les mots parfois semblent en deça,
Pour exprimer ce que l'on pense :
Les fleurs alors prennent le pas,
Des sentiments guident la danse.
Un bouquet rompt bien des silences,
Et l'esprit garde en ses détours
Ses parfums comme ultime chance ;
Quand d'une Rose naît l'amour.

De l'amitié jusqu'au trépas
Sans défaillir, en innocence,
Le Liseron est l'avocat.
L'Iris en sa blanche insolence
De mon amour porte confiance ;
Mais si mon coeur blessé est sourd,
L'Adonis vous quérit patience ;
Quand d'une Rose naît l'amour.

Belle de jour reprochera
Trop souci de votre apparence ;
Belle de nuit imposera
De nos émois grande prudence.
De mes sentiments, la constance,
Centaurée perse en est l'atour.
Capucine est indifférence,
Quand d'une Rose naît l'amour.

Ma bien-aimée, quelque apparence
Vêt mon souhait à l'hui qui sourd,
Il n'est de plus douce fragrance
Quand d'une Rose naît l'amour.