[RP] Mariage d'Espoire d'Amilly et Jean Zwyrowsky

[Quatre octobre 1456, vers tierce]

Huit jours avant la cérémonie, deux jeunes pages gravirent dans la froide lumière matinale les pentes de la colline pour se rendre à l'église de Fourvière, que leur maitre avait choisi pour son mariage. Sur le panneau destiné aux annonces, il apposèrent un riche vélin destiné à faire connaitre à tous la joie à venir, et à inviter les fidèles à venir se joindre aux prières et aux bénédictions qui seraient dites pour les mariés:

Citation :

• Eglise de Fourvière
• Hostel de la place du change

Satisfait de leur ouvrage, ils repartirent vers l'hostel, où une semaine de dur labeur les attendait en vue des festivités après cette courte récréation.

Félicitations à vous deux!

Jean Zwyrowsky arriva sur la petite place qui précédait la chapelle peu peu avant que les cloches de la ville ne sonnent none.

La montée du quartier Saint-Jean à Fourvière lui avait laissé le temps de repenser aux derniers mois. Tout compte fait, cette drôle de guerre en Bretagne lui avait apporté le plus beau cadeau que la vie puisse faire. Un amour sincère, vrai, pour la plus belle et la plus brillante femme qui soit en Dauphiné - et à son opinion, certainement en France au moins. Etrange cours des choses, qui l'avait fait reconnaitre les compétences à la Chancellerie d'Espoire avant sa beauté. Voilà comme il était bien parfois.

Il déboucha au sommet de la colline, à cheval - le récent voyage en Périgord pour les noces du comte Valnor avait encore montré que décidément, il ne tenait pas enfermé en voiture, fût-ce auprès de sa belle. Sa carrière avait commencé comme soldat, et il en gardait encore bien des habitudes même s'il avait quitté l'ost depuis de très longs mois.

Devançant deux gens de sa maison, il était radieux. Il avait renoncé au pourpoint blanc, pour un damas gris-perle satiné, orné de passementeries et de crevés dorés et cuivrés, reluisant comme un givre matinal sur un parterre de feuilles d'automnes. Une toque garnie d'hermine faisait retomber sur son épaule avec des effets recherchés sa coiffe de tissu, qui se prolongeait dans la cape de fine laine qu'il portait pour l'heure, et laisserait une fois à la chapelle.


____________
[HRP]: Zwyr arrive à la chapelle... mais n'y est pas encore.
L'heure du début de la cérémonie est bien vers none - hrp vers 15-16h, pas avant, pour des raisons de dispo. [/HRP]

[La chambre de la mariée, Le matin]

Le jour se levait, apportant avec lui les premiers rayons de soleil qui réchaufferait cette journée, Les oiseaux commençaient à s’éveiller, et leurs chants emplissaient le silence.

Se mettant debout, la future mariée s’avança jusque devant la fenêtre de sa chambre à l’hostel d’Amilly d’où elle regardait la ville se réveiller, aujourd’hui n’était pas n’importe quel jour, c’est tout simplement le jour le plus important de sa vie et les quelques rayons de soleils qui faisaient leurs apparitions marquait son début, c’était vraiment une magnifique journée qui s'annonçait.

Son esprit allait commencer à vagabonder lorsqu’on frappa à la porte, ce devait être Marion, Espoire lui avait dit qu’elle se éveillerait tôt. «Entrez! », Marion, sa suivante entra souriante comme à son habitude et s’approcha de la jeune femme.

Bonjour Mademoiselle, vous êtes déjà réveillée? Vous devez être heureuse un jour comme celui là?

Espoire la regarda avec un sourire radieux

Tout à fait Marion, Je pense que je vais commencer à me préparer, il ne faut pas que je sois en retard une journée pareille.

[Quelques instants plus tard, toujours dans la chambre]

Le jour était bien levé, et la Baronne avait commencé à se préparer entourée de ses servantes, la coiffure, la robe…tout devait être parfait, ne dit-on pas que La mariée doit être le jour de son mariage la plus belle copie d’elle-même ?

Elle serait donc vêtue d’une magnifique robe blanche, que lui avait confectionnée son témoin, la merveilleuse Aliénor, et elle lui en sera reconnaissante tout sa vie, une robe décolletée jusqu’aux épaules avec un foulard entourant la taille et les hanches en forme de fleur, et des chaussures blanches qui s’accordaient très bien à sa robe.
Pour la coiffure la mariée opta pour l’option « cheveux relevés » en un chignon qu’avait tant de fois du refaire ses servante, tant elle voulait que ce soit parfait….

….Voilà elle était enfin prête, et il ne lui restait plus qu'à se rende maintenant à l’église de Lyon

La route avait été plutôt calme depuis Die enfin, façon de parler avec deux enfançons qui, après un long séjour en compagnie des nones et de leur mère au couvent Sainte-Catherine, retrouvaient les joies de la ville et la présence de leur père. Le passage de l'austérité à l'animation n'avait pas été sans heurt la veille, car dans l'insouciance et la fougue de leur jeunesse, les Léas avaient entraîné leur père dans une grande course à travers la cité qu'ils n'avaient pas visité depuis longtemps. Kernos, trop heureux de les savoir près de lui, n'avait point su résister à leurs demandes pressantes et à leur mine réjouie, et ils s'étaient tous retrouvés à arpenter les ruelles dioises, visiter les échoppes des artisans et les étales des marchands si bien qu'à la fin de la journée, ils étaient revenus les bras et les poches plus alourdis qu'à leur départ.

Au moins, la famille avait pu profiter de ces retrouvailles dans l'allégresse, et Kernos pu ainsi saisir l'occasion de commander costumes et vêtements pour les noces auxquelles ils étaient conviés le lendemain. C'est ainsi qu'ils avaient pris la route ce matin d'octobre, dans une voiture louée pour l'occasion, dans leurs beaux atours flambant neufs. Assis à l'arrière du coche, ne souhaitant pas être éloigné de sa petite famille, Kernos avait écouté en souriant les récits de Léandre et Léane durant tout le trajet. Qu'ils avaient grandi! Léandre, du haut de ses huit ans, était un garçon plein de vie aux traits et au port semblables à ceux de son père. Sa soeur jumelle, Léane, quant à elle, était le portrait craché de sa mère, tout aussi rayonnante, encore plus en cet instant, dans cette robe qu'il avait fait faire sur mesure pour elle chez un tisserand diois... Qu'il regrettait de ne pouvoir passer plus de temps avec eux, avec elle, à les regarder grandir et s'épanouir.

Père... l'interrogea Léane qui, trop contente de porter cette "robe de dames", avait décidé d'adopter les manières des grandes personnes. Est-ce que nous pourrons faire une balade dans la capitale après le mariage de Tata Espoire?

Aussitôt, Léandre se tourna vers son père et sa soeur, le regard avide d'une réponse paternelle favorable. Kernos les considéra un instant tous les deux, puis prit un air d'intense réflexion avant de leur répondre:

Cela dépendra de vous deux mes enfants. Si vous vous tenez correctement durant la cérémonie et durant le banquet qui suivra, nous pourrions tous rester une journée de plus à Lyon pour nous promener.

Les deux visages s'illuminèrent et se fut un concert de "hourra!" et de "merci" qui s'en suivit, jusqu'à ce que les portes de Lyon la Rugissante se profile à l'horizon. Après un passage dans les ruelles vivantes et encombrées de la capitale des Gaules où les Léas restèrent bouches bées et admiratifs devant la richesse et la foule qui s'agitaient au tour d'eux... il faut dire que la dernière fois qu'ils étaient venus, ils n'étaient que des nourrissons, et la plupart des souvenirs qu'ils auraient pu en conserver tiendraient essentiellement au Palais de Pierre-Scize, quand leur mère exerçait la charge de Connétable et qu'elle les gardait avec elle dans son bureau.

Quittant le brouhaha de la presqu'île lyonnaise, le convoie franchit la Saône pour gagner la Colline de Fourvière où la cérémonie aurait lieu sous peu. Les flancs gravis, la voiture fit halte sur le parvis de l'édifice où déjà, une foule d'invités se pressaient pour assister à la noce. Kernos descendit du coche et aida sa fille à l'imiter pendant que Léane sauta sur les pavés, légèrement excité par tout ce monde et le fait de revoir bientôt sa "tata Espoire".

Les enfants, rappelez-vous ce que nous avons dit avant de venir: on reste sage durant l'office pour faire plaisir à Espoire et si vous voulez visiter la ville demain.

D'une seule voix, les jumeaux répondirent: Promis!

Kernos sourit et se tourna vers l'Eglise. La petite Léane s'approcha aussitôt de lui pour glisser sa petite main blanche dans celle, rugueuse, de son père, pendant que Léandre se plaça de l'autre côté, la tête haute et fier dans ses nouveaux vêtements de petit gentilhomme. Entouré de ses enfants, ses vêtements mariant le rouge, le bleu et l'or, couleurs de ses terres, Kernos prit la direction du porche.