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 les écrits du concour d'écriture

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2 participants
AuteurMessage
zoyas

zoyas


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MessageSujet: les écrits du concour d'écriture   les écrits du concour d'écriture Icon_minitimeMar 11 Nov 2008 - 18:59

Isil, j'espère que tu ne m'en voudras pas de créer ce sujet, c'est que je vais partir d'Embrun vendredi, donc je préfère te déposer ici mon conte (hors concours) Si tu dépose les autres ici et que je garde les accès, je pourrais rester jury..

Citation :

Dans une petite étable, dans une ferme un peu à l’écart de
la route, Mathilde s’appliquait.


La langue sortie, les sourcils froncés, elle était en train
de traire la vache, qu’elle avait surnommée Germaine.


Mathilde aimait bien donner des noms aux animaux, les
vaches, les brebis, les poules dans la cour, et même le dindon avait son petit
nom.


Mathilde essayait d’avoir le même rythme que son beau père.
Lui était rapide, et tout aussi prompt à la houspiller s’il estimait qu’elle
allait pas assez vite, aussi elle tachait de faire de son mieux.


Pas facile, quand on a une dizaine d’années, de bien viser
le seau en bois sous la vache. En plus l’animal n’arrêtait pas de bouger, sans
doute comprenait elle que la petite fille n’était pas habituée.


C’étaient ses premières traites, sa mère venait de se
remarier avec cet homme de la campagne, et jusqu’à présent, Mathilde n’avait
jamais vécu à la ferme.


La trajectoire hésitante de la petite fille manqua de peu le
récipient, et elle laissa échapper un petit
« zut » se mordant de
suite la lèvre, et vérifiant qu’il ne l’avait pas vue, puis elle continua à presser les pis de la
vache.


***

Le travail se faisait dans la monotonie, avec en fond sonore le bruit des
carrioles, charrettes et calèches qui passaient sur la route non loin.


Alors de temps à autres, elle se laisser aller à rêver que
l’un d’elle la ramènerait au village.


C’est pas qu’elle n’était pas bien à la ferme, mais le
nouveau mari de sa mère, et surtout ses deux filles, étaient très méchants avec
elle, et elle n’avait que peu le temps de jouer…


Un instant plus tard, elle entendit soudain un cri au
loin :


Mon Trésor !

Revient ! Arrêtez la calèche !

Une voix de jeune garçon, assurément, il devait avoir son
âge à peu près, et tout en se demandant, le sourire aux lèvres, de quel trésor
ce petit garçon pouvait bien parler, Mathilde en oublia la vache, le regard
tourné vers le lointain qu’elle apercevait par la porte de la grange ouverte.


Papa ! Regarde, elle s’est arrêtée !

Mathilde fut tirée de sa rêverie par la voix égrillarde de
l’un des filles du beau père, Sarah. Rentrant instinctivement la tête dans les
épaules, elle s’attendit à une brimade immédiate de la part de cet homme aux
mains calleuses. Il arriva bien vite, regardant le seau encore peu rempli, et de
sa grosse voix de stentor la rabroua :



Mathilde, combien de fois je t’ais dit de pas rêvasser quand
tu trait les vaches !


Allez, remets toi vite au travail !

Puis roumegant en repartant vers son établi, il continua
dans sa barbe.


Décidément, on pourra rien en faire de cette petite
incapable !


Faudrait la vendre comme serveuse, tient !

A sa droite, Sarah ricanait en la regardant. Elle était plus
âgée de quelques années, et avec sa sœur avait pour amusement de la faire
gronder par leur père. Peut être leur méchanceté leur venait du visage ingrat
qui contrastait d’avec la grâce de la jeune Mathilde, qui, même pleine de boue
des pieds à la tête, gardait une beauté angélique qui n’avait d’égal que sa
gentillesse.


Elle baissa la tête, et reprit donc une fois encore le
travail de la traite, sous un léger beuglement de la vache qui s’impatientait.
Dans sa tête, les mots du jeune garçon résonnaient encore, alors que les bruits
de roues s’amenuisaient déjà…


Trésor !

C’est alors que quelque chose bougea un peu plus loin, dans
le foin. Mathilde cligna des yeux, chercha à mieux voir, tout en continuant à
essayer de viser juste le seau. Et elle vit alors, à son grand étonnement, un
chaton, tout roux, jaune, et crème, qui sortait sa tête du foin !


Chuuuuut !
Ne viens pas, vite ressort !

Elle murmurait en regardant le chaton, à la fois émerveillée
par la beauté de la petite bête, à la fois inquiète pour elle. Si jamais
l’Oscar le voyait, il risquait de voir sa vie écourtée. Mais le chaton,
attirait soit par la douce voix enfantine de Mathilde, soit, plus probablement,
par l’odeur du lait tout chaud qui sortait des pis, continuait à avancer sans
se soucier du danger vers le seau de la
demoiselle !


Mathilde regardait partout, cherchant du regard si l’homme
et sa fille étaient à portée de vue. Elle les entendit un peu plus loin, avec
une autre vache.


Le chaton, lui, nonchalant, s’approcha du seau et entreprit
de grimper. Léger, il arriva à se positionner les quatre pattes sur le rebord,
et se pencha vers l’intérieur pour y laper le nectar que lui promettait
l’odeur.


Mais c’est alors qu’il tomba tout entier dans le seau dans
un grand
plouf !

Et le chaton, se débattant pour en sortir, ne fit que
renverser le seau qui roula à travers l’étable et se vida de son contenu.


Rouge, les yeux déjà larmoyants, la pauvre Mathilde savait
que cette fois, elle ne se ferait pas juste gronder.


Elle s’était déjà précipitée vers le seau et prit le chaton tout mouillé de
lait, qu’elle cacha aussitôt dans son bonnet pour ne pas qu’il se fasse tuer
par l’homme.


Elle en eut à peine le temps que déjà il était devant elle,
et les yeux baissés, elle ne voyait que ses chausses sales.


Aussitôt la grosse voix reprit le dessus sur les divers
bruits alentour, et c’est d’un tonitruant


AU PLACARD !

qu’il accompagna un geste de la main tout aussi effrayant.

***

Partant en courant, les larmes
aux yeux, elle serrait contre son petit cœur le bonnet et le petit animal qui
s’y tenait. Ce dernier ne bougeait pas, comprenant sans doute qu’après son exploit,
mieux valait qu’il se fasse oublier.


Le placard était une pièce tout au
fond de la remise à côté, dans laquelle on rangeait les outils. Petite, puant
le renfermé, sans une once de lumière, c’était bel et bien un cagibi et la
gamine ne savait jamais combien de temps la punition durait.


Une fois il l’avait laissée passer
la nuit sans même manger, mais alors elle avait cassé des assiettes.


Ne sachant trop se rendre compte,
elle espérait que la perte d’un seau de lait était moins important, et qu’elle pourrait
dormir dans son lit, à défaut de manger.


De longues minutes passèrent,
Mathilde assise les jambes en tailleur repliées sous elle, le bonnet installé
là dans le creux. Elle cherchait avant tout à reprendre sa respiration, et les
larmes se séchèrent petit à petit.


Alors enfin, elle poussa les
rebords du bonnet, regardant, reniflante, le chaton… D’un doigt timide elle lui
caressa la tête, tandis que l’animal après avoir senti l’odeur de la jeune
fille, se laissait faire en ronronnant.


Aussitôt, une complicité s’installa alors et le chaton, en confiance, commença
à faire sa toilette, trébuchant en se tortillant dans tous les sens pour se
nettoyer partout.


Cela faisait rire Mathilde et son
rire cristallin, une fois n’est pas coutume, sortait du placard dans lequel
elle purgeait sa punition.


Trésor !

Tu t’appelleras Trésor !


Elle venait de se remémorer les
mots du garçon sur la route non loin de la maison, et trouvait ce nom tout à
fait adéquat au petit être qui lui donnait envie de rire, et pour qui elle
avait bravé le courroux du beau père.


Quelques heures passèrent,
rapidement, entre des câlins donnés au chaton lové entre ses jambes, dans son
bonnet, ou encore des jeux de cache cache de l’animal dans les outils de la
pièce, un seau en ferraille, derrière une pelle.


Chaque fois la petite fille retenait sa respiration, espérant que leurs bruits
n’attireraient pas ni les demi sœurs ni le père, mais bien vite devant les
facéties du chaton elle en oubliait tout et riait de bon cœur…


Jusqu’à ce que…

Plus tard, elle entendit des
bruits, mais au dehors cette fois. Quelqu’un arrivait vers le placard, sans
doute venait il la délivrer de sa punition, mais le chaton était caché sous des
stères posées là, et apparemment ne voulait pas revenir.


Viteeeeeeeeee ! Trésor, viens
là !


La petite chuchotait pour ne pas
mettre la puce à l’oreille de l’homme, et l’animal toujours voulait jouer. Les
pas se rapprochèrent dangereusement, et cette fois une tension était palpable
dans la voix de Mathilde lorsqu’elle reprit :


Trésor tu dois vite venir
là !


Elle tenta de l’attraper mais
alors il se faufila, faisant au passage tomber la pelle tout à côté,
heureusement sans blesser sa protectrice, mais cela fit un bruit métallique, et
derrière la porte, la grosse voix tant redouté commença, d’un ton impatient et
déjà irrité :


Qu’est ce que tu fais encore la
dedans ? Même dans le cagibi tu en fait des bêtises ?


On pourra vraiment rien faire de
toi ?


Mathilde répondit d’une voix
fluette, un peu apeurée, sachant qu’il allait ouvrir la porte, mais le chaton
ne daignait toujours pas revenir dans le bonnet.


Non père, c’est que je me suis
levée et la pelle a glissé. Il fait noir, si noir…


Déjà elle voyait la poignée de la
porte tourner, et les grincements se firent entendre.


A ce moment, elle sentit la
fourrure douce du chaton contre ses jambes, l’attrapa rapidement, le mit dans
son bonnet, et se redressa juste au moment où..


La porte s’ouvrit, laissant
apparaître la masse du beau père, imposant, le visage sévère. Il la dévisageât,
cherchant à comprendre ce qu’elle pouvait bien cacher, car il commençait à la
connaître et se doutait de quelque secret.


Un peu plus loin, à l’extérieur,
entre la grange et la remise, les deux sœurs, les filles naturelles,
gloussaient en la regardant, salie de la poussière du cagibi, les yeux rouges.



Mathilde attendait que l’homme
s’écarte pour partir vite avec son trésor entre les mains. Elle tentait de
restreindre ses mouvements car l’animal devait encore vouloir jouer et
commençait à gigoter dans son nid de fortune.


Il s’écarta, la laissa partir. Elle
alla en courrant vers une cabane perdue loin dans un champ appartenant à un
voisin qui n’y venait jamais.


Elle y laissa le bonnet, le
chaton, se promettant de revenir bien vite lui apporter à manger.


Pour l’heure, se soleil déclinait
déjà, et si elle n’était pas à l’heure pour dîner, propre, elle se ferait
encore punir et elle ne pourrait pas s’occuper de lui.


Lorsqu’elle se mit à table, mains
lavées, robe dépoussiérée et minois débarbouillé, la première question de la
mère fut, sur un ton si las que l’on eut cru que le monde lui pesait :


Où donc as tu fourré ton bonnet
toi ?


Rouge, la petite fille bredouilla
qu’elle l’avait perdu, mangea bien vite, cacha quelques morceaux de pain dans
la poche de sa blouse, et dès qu’on le lui permit, partit dans sa chambre. Elle
en ressortit dans la nuit, plus tard, pour partir en courrant vers la cabane…




***

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zoyas

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MessageSujet: Re: les écrits du concour d'écriture   les écrits du concour d'écriture Icon_minitimeMar 11 Nov 2008 - 19:11

Citation :

Cette nuit là, Mathilde la passa en entier avec son nouvel ami, le seul d’ailleurs. En réalité, elle en avait pleins, les poules ou les brebis se laissaient caresser par la petite fille, mais il n’y avait pas ce regard complice entre eux. Alors qu’entre elle et le
chaton, un sentiment fait de malice, de joie et d’amour semblait déjà lier les
deux êtres.


Elle lui donna le pain volé au
cours du repas, qu’elle avait trempé dans du lait avant de venir.


Les jours suivants, elle revenait
autant de fois qu’elle le pouvait, entre deux traites, entre deux corvées
infligées par le beau père.


Chaque fois, elle ramenait un peu à manger au chat dont l’appétit se faisait
grandissant, et chaque fois leurs jeux devenaient de plus en plus amusants,
Mathilde jouant à l’embêter gentiment, Trésor essayant d’attraper les rubans de
la fille.


Et le temps passa, les journées,
les mois, puis les années filèrent.


Le chat entre temps avait eu la
permission de sortir de la cabane, et il partait dans les champs à la recherche
de mulots, musaraignes ou autre nourriture qui subviendrait à ses besoins de
félin. Il était devenu un grand chasseur, sauvage, mais toujours revenait à la
cabane lorsqu’il entendait la douce voix, qui s’affermissait avec le temps, de la
belle jeune femme qu’était devenue Mathilde.


Et lorsqu’ils se retrouvaient,
chaque jour, ils jouaient ensemble dans l’herbe, ou bien Mathilde le prenait
dans ses bras, et lui contait des histoires fabuleuses, que le chaton
n’entendait point, mais il se laissait câliner et ronronnait pendant quelques
heures.


Un jour, alors que justement son
rire cristallin se faisait entendre de voir le chat tenter d’attraper un
papillon qui virevoltait au dessus des fleurs de printemps, une calèche
richement décorée s’arrêta un peu plus bas, car un jeune homme venait de
crier :


Arrêtez la calèche !

Les mêmes mots qui avaient été prononçés,
sans succès, quelques années auparavant à présent se faisaient obeir sans un
murmure.


C’est que le fils du comte était
devenu un jeune homme robuste, bien séant, et dont l’autorité naturelle ne se
serait jamais faite contredire par le cocher vieillissant.


Mathilde, bien étonnée de voir une
calèche à l’arrêt dans ce coin perdu, et curieuse de tout, tourna son visage
vers la route, et vit alors le jeune homme descendre et mettre sa main en
visière, regardant…


Au mon Dieu, serait-ce moi qu’il
regarde ?

Aussitôt son visage s’empourpra.
Il y avait bien quelques jeunots, moins âgés qu’elle, qu’elle fréquentait le
dimanche après la messe, sur la place du hameau tout proche, mais c’étaient
bien des camarades de jeux, et elle n’avait que peu l’habitude de croiser des
hommes de son âge.


Et en plus voilà qu’il la
regardait, et qu’il semblait, visiblement, donner toute son attention vers
Mathilde…


Elle détourna la tête, genée, et
reporta son attention vers le chat qui jouait insouciant à toute cette
agitation. Mais elle ne pouvait s’empêcher de tendre l’oreille, et lorsqu’elle
entendit l’herbe s’agiter non loin d’elle, elle comprit qu’il venait dans sa
direction.


Relevant alors la tête, le pourpre
aux joues, elle se décida à regarder vers celui qui se tenait à présent à
quelques dizaines de pieds.


Elle vit alors un visage si
parfait, un ovale tout à fait bien dessiné, un nez mutin retroussé, un sourire
éclatant, des yeux rêveurs d’un jeune homme qui, l’air distrait, semblait tout
juste la remarquer. Il avait l’air plongé dans des réflexions que lui seul
aurait comprit, regardant vers l’horizon, ses cheveux blonds comme les blés
ébourriffés par le vent.


Plusieurs fois, il allait prendre
la parole mais sa bouche aussitôt se refermait, comme s’il ne savait quoi dire.
Mathilde, elle, toussota, devant l’incongruité de la situation. Elle ne pouvait
décemment prendre la parole en premier, et devait donc attendre qu’il se
décidât à prononcer un mot.


Le chat était partit dans la
cabane, et l’on n’entendait plus alors que le vent dans le feuillage des arbres
bordant le champ.



Enfin, il parla :

Bonjour, Damoiselle !

Veuillez pardonner ma question qui
peut être vous paraîtra….


Pour le moins étonnante, n’est ce
pas ?


Bien sûr, jamais vous ne pourrez
sans doute répondre à cette attente !


La jeune femme se demandait de
quoi il pouvait bien parler. Elle le regarda à nouveau, n’osant fixer le visage
parfait du jeune homme, de peur de se montrer impolie. Lui s’humidifia les
lèvres, sembla vouloir reprendre la parole, se ravisa.


Il leva les yeux alors vers elle
et la découvrit, tandis qu’elle répondait, timidement :


Puis je tenter tout de même de
vous aider, Messire ?


Leurs regards azurs se fixèrent
l’un à l’autre, et à cet instant, même le vent parut s’arrêter de souffler.



Un temps comme l’éternité passa
alors qu’ils se regardaient, souriants, deux jeunes gens, au milieu d’un champ
tout leur paraissait irréel.



Le jeune homme reprit contenance
et lui dit :


Pardonnez moi je suis Charles,
fils du comte de Rochefortun.


Il y a quelques années je rejoignait mon père dans sa demeure, à l’Est du pays,
et passait par cette route, un présent de ma mère dans les bras.



Mais ce trésor a justement disparu
ici même et comment dire cela ?


Il sembla hésiter, se sentit bête,
comment se pouvait il en effet ? Mais après tout, il continua :


Un chaton, roux, crème et orange
qui se sauva alors que nous roulions, pressés par le temps le cocher n’a point
voulu s’arrêter et…


A mesure qu’il parlait, Mathilde
ouvrait de grands yeux, tellement étonnée à la fois de reconnaître dans ce
jeune homme le garçon qu’elle avait entendu ce jour là !



Elle revit instantanément toute
cette folle journée, l’arrivée du chaton, le seau de lait, le placard, leurs
jeux plus tard dans la cabane…Les yeux perdus dans le vague, un sourire aux lèvres,
elle fut interrompue dans sa rêverie par le toussotement du jeune homme qui
déjà prenait congé, confus.


Comment auriez vous pu trouver un
chat ici, n’est ce pas ? Je vous prie de m’excuser pour le dérangement, je
n’aurais pas dû.


Revenez ! Messire !

Tandis qu’il se retournait et lui
faisait face à nouveau de toute sa beauté et de toute son élégance, elle
s’empressa de rajouter, si rapidement pour cacher son trouble :


Attendez, je l’ai votre
Trésor !


Le visage rayonnant, elle s’en retourna
vers la cabane et attrapa le chat qu’elle avait recueilli des années plus tôt.


Le plaçant dans les bras du jeune
homme qui reconnut aussitôt le museau attendrissant du chaton perdu, ils se
regardèrent tous les deux, pendant quelques secondes, le temps s’était arrêté…



Mathilde, empotée que fais tu donc
par la bas ?


Tu embêtes le Messire ?

Le beau père arrivait déjà,
haletant, rougeaud et empâté par trop de boisson et de chair, suivi de ses deux
gigues de filles qui, des nœuds dans les cheveux, tentaient chaque jour de
paraître moins ingrate, sans succès.


Elles se mirent à rire avec une
telle incongruité que Mathilde hocha imperceptiblement la tête, et, soupirant,
se retourna vers le trio, alors qu’Oscar rajoutait :


Messire !

En voilà une surprise !

Que puis je faire pour vous aider,
dite moi ? Peut être l’une de mes filles peut elle vous être d’un quelqonque
secours ?


Il avait accompagné sa phrase
d’une révérence bien trop marquée, presque risible, et Charles le regardait à
la fois interloqué, à la fois moqueur.


Il répondit alors, à la surprise
générale :



Votre charmante fille, ici
présente, vient de me faire la plus grande joie de ces six dernières années,
aussi j’aimerais fort qu’elle m’accompagne au bal donné par ma mère pour mes
vingt ans, au domaine de Mondor, à quelques lieues..


Il regardait Mathilde qui ne
cessait de rougir et dont le regard se portait à présent sur le sol, tandis que
son beau père rétorquait :


Cette souillon ? Je vous
laisse plutôt emmener Sarah et Sonia, qu’en pensez vous ? Vous aurez ainsi
deux fois plus de compagnie !


Que nenni, avec votre accord, ou
bien sans, je choisis d’emmener avec moi la belle jeune femme que voilà !


Il venait de prendre Mathilde par
le bras, délicatement, et s’inclina légèrement vers le beau père.


Regardant alors la jeune femme
dans les yeux, il lui dit :



Empressez vous donc de prendre un
bagage léger, je chargerais les dames de compagnie de mes sœurs de vous trouver
des toilettes aussi belles que vous-même, leur tâche sera rude,
assurément !


Croyant rêver, Mathilde n’attendit
cependant pas que le sieur change d’avis, et courut prestement vers la masure
prendre une besace. Derrière elle, les deux pestes courraient à ses côtés en
braillant des méchancetés, elles ne comprenaient pas ce qui pouvait bien se passer.



Elle y enfourna quelques affaires, fit une bise au front de sa mère, qu’elle
savait au fond d’elle qu’elle ne reverrait pas de suite, et s’élança rejoindre
le jeune homme qui déjà l’attendait près de la calèche, feignant de
s’intéresser à la discussion du beau père qui sûrement tentait de placer à
nouveau ses deux filles naturelles.


Une fois arrivée devant le
transport, elle dit d’une voix claire, tentant de cacher l’émoi qui s’emparait
d’elle :


Je suis prête, Charles !

Et si il venait de changer d’avis ?

Le cœur de Mathilde battait la
chamade, dans l’attente de la réponse du jeune homme dont elle espérait qu’elle
ne serait point différente.


Montez, ma chère !

Lui répondit il, souriant, l’aidant à s’installer dans la calèche, puis montant
à ses côtés.


Un signe de main, un ordre, et les chevaux se mirent en branle, avec cahotant
sur le banc, Charles, Mathilde, et…





Trésor.

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Isilween

Isilween


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MessageSujet: Pénélope de France   les écrits du concour d'écriture Icon_minitimeMar 11 Nov 2008 - 20:54

Citation :
Voila l'histoire du Rêve de Victorine..........Bonne lecture à toutes Wink

Le rêve de Victorine



Les pavés luisent après la pluie, une odeur de propre qui ne dure que l'espace de quelques temps se dilue dans la puanteur qui revient à la charge comme une brigade de cavalerie, c'est toujours ainsi après un orage, Victorine le sait bien, du haut de ses dix ans elle en sait beaucoup même...

Sortie à la faveur du soleil revenu la revoilà qui traîne sur la place du marché, au milieu des marchands , des clients, des voleurs et des filles de petite vertu elle est comme un renard dans un poulailler, qui pourrait soupçonner qu'une petite fille blonde d'un mètre et quelque de haut puisse être une des meilleures voleuses du quartier des Halles.
Bien sur ce sont que de petits larcins, mouchoirs de soie, fruits ou légumes qui passent sous son nez, à l'occasion un pain quand la foule est compacte et qu'elle peut s'éclipser en toute sécurité, à son âge les jambes des adultes sont bien assez hautes pour lui faire des arches d'un tunnel d'évasion...

En passant prés de Louise la lavandière elle lui fait un clin d'oeil de connivence en riant à pleines dents.


- Hé bien fillette tu vas aux courses ? lui demande Louise

- Oui, j'ai des choses à acheter pour Rose...

Victorine passe la foule en revue, du beau monde, des riches à la recherche de commerce charnel, des faux mendiants agiles, des coupes- jarrets, des Archers du Roy aussi, un, deux, trois et six prés des " Délices Viennois", va falloir faire très attention aujourd'hui.

Elle fait le tour des arcades pour éviter les Archers et passe devant l'échoppe " Au vieux grimoire" elle caresse les couvertures des ouvrages exposés sur la table extérieure, le cuir est doux, les mots qui remplissent les pages doivent l'être aussi...

Le glas sonne à l'église de Vienne quelques ruelles plus haut, un coup tout les trente battements de coeur, surgit d'un coin sombre "Oeildelynx" le faux-borgne aussi appelé " le Cyclope" ou "N'a qu'un oeil" déboule du coté de l'échoppe.
Victorine le regarde arriver sans rien montrer, c'est le code des voleurs, pas de salut , ni de signes de reconnaissances visibles.

Le Cyclope passe prés de la fillette sans rien dire à part un bruit de bouche qui rappelle l'encouragement d'un cocher à ses chevaux...

- Au revoir Messire, revenez quand vous souhaiterez acquérir d'autres ouvrages dit un vieil homme courbé en laissant sortir de la librairie un noble dédaigneux qui semble toujours être dérangé par quelque chose.

- Je n'y manquerai pas mon brave répond le Noble en faisant un signe de la main comme pour chasser les mouches.

Victorine se retourne pour ne pas rire en face de l'amateur de livre, quel dindon se dit elle, le gallinacé s'engage sous une arcade avant de se raviser et prendre par le centre de la place, le petite voleuse lui emboîte le pas, le passage rapide du Cyclope est le signe que les Archers sont occupés à lorgner sur les décolletés de deux ribaudes, que le borgne en bon général a lancé pour détourner le regard des archers maintenant réunis prés de la taverne.
Le dindon se transforme en pigeon, il a fait le mauvais choix, celui de partir dans le sens opposé aux forces de l'ordre, Victorine sait qu'il va se faire voler par un coquillard, reste à savoir lequel et où...

Assez éloignée pour ne pas être suspecte de suivre le riche lecteur la fillette esquisse un sourire en voyant au loin passer " le borgne", la chasse au dindon est ouverte...

Le riche amateur de livres emprunte la rue du "Bois sans soif", lieu haut en couleur où les tripots et les tavernes malfamés se disputent le passant en mal d'amour ou de boissons fortes, comme des puces la peau d'un jeune chien dodu.

" La gueuse" un trou sombre à peine éclairé par le rire des ribaudes et les regards pesants des hommes attablés. Rue aux Fèves, d'une venelle presque invisible un homme débouche toutes voiles dehors, bouscule le noble lettré qui se retrouve sur le cul au milieu de la rue avec sur les genoux l'homme pressé, les livres ont volé battant des pages, éparpillés sur les pavés maintenant.

Victorine se penche toute en douceur sur le plus petit des recueils, le ramasse, le caresse, oisillon de papier qu'elle serre sur son coeur comme un premier billet doux tant espéré.
Le dindon est encore sur son fondement que la fillette a déjà tourné les talons serrant son trésor sur sa poitrine, à droite dans la rue des tisserands puis droit sur l'enceinte qui entoure la ville, au delà c'est les moulins.

Arrivée " Au bordel liquoré", Victorine respire mieux, Doublemètre le géant qui garde la porte et à l'occasion propulse hors de l'établissement le client indélicat fait les gros yeux quand il voit Victorine arriver avec un livre dans les mains...

- Tu sais lire toi ? dit il en souriant.

- Non. répond ma fillette d'un air triste

- Ca te servirait à quoi ? regarde-moi je sais pas lire mais on,me respecte!!


Le portier pousse la porte sans effort et laisse passer la fillette en remuant la tête, Victorine ferme les yeux et se livre à son jeu favori, se déplacer dans l'établissement en aveugle en se guidant aux odeurs et aux bruits...

Passé l'entrée, les parfums et l'odeur des chandelles qui grésillent l'aiguillent sur le chemin des cuisines, en se rapprochant la voix de Rose, chantante, se fait de plus en plus distincte. Victorine s'arrête un moment, se laissant bercer par la voix de celle qui l'a élevée...
Paupières toujours closes, elle se dirige sans hésitation guidée par l'odeur du ragoût, au seuil de la cuisine elle ouvre enfin les yeux : sa mère adoptive un couteau en main, un choux agonisant sur la table devant elle, regarde, un sourire bienveillant aux lèvres, sa fillette rentrée de sa promenade...

Victorine un rien gênée, s'assoit sur le banc en face de Rose et pose le recueil dérobé devant elle.
Le choux semble définitivement foutu, Rose surprise de voir un livre sur la table de la cuisine se penche dessus et de la pointe du couteau tourne les pages.

- Où as tu trouvé ça ? dit elle sans regarder la fillette.

- Dans la rue aux fèves.

- Tiens donc ! il t'attendait peut-être ?

- Non, c'est le dindon qui l'a fait tomber ! dit Victorine en riant.

La cuisinière du " Bordel liquoré" , fixe la fillette d'un air sévère, pose le couteau sur la table et après avoir essuyé ses mains prend le livre et le feuillette d'un air entendu.

- Tu vas ramener ce livre au marchand de parchemin sous les arcades de la place, je ne veux rien savoir de cette histoire mais j'imagine ce qui c'est passé, je vais finir par t'enfermer içi si tu continues...

La fillette baisse la tête sous l'injonction...

- Et sois sure que je saurais si tu l'as rendu ou pas, prends garde, maintenant file petite insolente, va rendre ce livre , le marchand de parchemin doit savoir d'où il vient et qui est le propriétaire.

Victorine n'ose exprimer sa déception, même si sa mère fait la cuisine pour pas mal de canailles elle est restée intègre, n'ayant reçu aucune éducation elle a des principes qu'elle compte bien faire rentrer dans la tête de sa fille.
La petite voleuse se lève, contourne la table et se met sur la pointe des pieds pour embrasser Rose.

- J'y vais de suite.

Une pluie fine a remplacé l'averse orageuse, les rues n'en sont pas moins pleines, à peine si l'on remarque une vitesse de pas plus rapide chez les passants. Victorine se presse, elle aimerait avoir déjà rendu le livre, elle n'aime pas mettre Rose en colère,et puis que faire d'un livre quant on ne sait pas lire.
Devant la devanture de "Au vieux grimoire" elle respire un grand coup avant de pousser la porte.
L'odeur la gifle, un parfum qu'elle ne connaît pas, le cuir des reliures, l'encre, les peaux tannées, le parchemin, elle ne sait pas, elle est bloquée sur le seuil , la boutique est mal éclairée, à l'étage on entend des bruits de pas sur le plancher.

- Damoiselle, vous désirez ? dit une voix sortie de nulle part

- Heu... c'est à dire que...

- Je suis là Damoiselle.

Un vieil homme, rabougri comme une branche morte surgit de derrière un meuble à étagères où se côtoient des plumes blanches, des rouleaux de parchemins et quantité de choses inconnues aux yeux de Victorine.


- Heu... j'ai trouve ce livre dans la rue et ma mère m'a dit de vous le rendre.

- Bien, bien, montez moi donc ce livre.

Le vieil homme rapproche le livre de ses yeux fatigués.


- C'est bien un de mes livres Damoiselle, je l'ai vendu tantôt à Messire de Neuville, remerciez votre Mère de ma part.

Victorine fait un sourire gracieux au libraire qui la regarde et fait mine de sortir.

- Attendez, je vais faire un présent pour vous et Dame votre mère.

Le vieil homme se met à chercher dans un tiroir en grommelant, il se déplace doucement regarde sur l'étagère fantastique.

- Où bien ai je pu mettre ça ? il se gratte la tête et soupire

- Patientez Damoiselle je vais demander à mon apprenti.

Il marche jusqu'au fond de la boutique et du bas d'un escalier appelle son aide.... sur le plancher on traîne des pieds, au bas de l'escalier le libraire visage levé, attend ...


- Oui Maître

- Ha! Cyprien, je cherche ce recueil de poésies

- Vous l'avez vendu en début de mois . répond l'apprenti

Le libraire baisse la tête pensif, puis revient prés de Victorine en réfléchissant.

- Je pensais vous offrir un recueil de poésies Damoiselle, mais voila que je l'ai cédé tantôt.

La fillette embarrassée regarde tour à tour ses pieds et le vieil homme devant elle

- Je ne sais pas lire dit-elle doucement

- Vos parents ou bien un personne de votre entourage sauraient-il lire ?

- Non Messire.

A nouveau le marchand de parchemins semble absorber par une réflexion intense.

- Damoiselle, apprendre à lire serait il un beau cadeau ?

Victorine reste interdite, ne sachant si l'on se moque d'elle. Le regard plein de gentillesse de son interlocuteur témoigne que son offre semble bien réelle.

- Je voudrai bien Messire. dit-elle timidement

Le libraire sort un grande barre de bois dissimulée par un rideau et tape sur le plafond.

A l'étage un bruit de pas diminuant indique que l'apprenti se dirige vers l'escalier

- Oui Maitre ?

- Cyprien ! viens içi !

Un jeune homme avec un tignasse corbeau descend l'escalier, il a les yeux cernés et un air triste passe dans son regard quand il croise celui de Victorine qu'il gratifie d'un hochement de tête en guise de salut.

.Maître...

- Cyprien, cette Damoiselle veut apprendre à lire, serais tu assez aimable pour le lui enseigner ?


L'apprenti fixe la fillette un moment avant de répondre.

- Non, maître.

Le vieil homme remue la tête d'un mouvement de dépit.

- J'ai une amie qui le fera sans rechigner Maitre, elle s'appelle Mathilde, je le lui en parlerai.

A peine sa phrase terminée il tourne le dos et repart à l'étage sans attendre de réponse.

- Réjouissez vous Damoiselle, vous allez avoir une enseignante, entre nous c'est bien mieux que ce grincheux qui n'aime pas le genre humain .
Revenez dans une semaine pour votre premier rendez vous, je payerai les frais et vous travaillerez à l'étage.

Victorine bouche bée ne sait que dire, au même moment sur une branche noueuse des oiseaux font ripaille..........
Rose se demande ce que peut bien faire sa fille......
Le Cyclope compte les écus qu'un de ses soldat à volé à Messire de Neuville.............
Les Archers finissent de se saouler bruyamment……..
Un chien vole un bout de viande tombée au sol………
Le soleil fait une percée, rue du "Vagualame"...........
Le peuple de la Cour des miracles s'invente une survie…
Les nobles s'enrichissent............

Seule la fillette voit son rêve se réaliser ce jour comme les autres........

Un rêve de libération, d'émancipation des chaînes de l'ignorance forgées par le pouvoir des hommes, la croyance, les archaïsmes, l'élitisme, les moeurs, une chaîne sans fin de maillons oppresseurs, un rêve simple, comprendre à la lumière de la connaissance, s'enivrer de quatrains, dévorer les mots donnés à lire et qui ne lui seront plus des signes obscurs mais des clefs d'un monde plus grand.........

Lire........Enfin pouvoir lire !

Pénélope


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MessageSujet: La Voyageuse   les écrits du concour d'écriture Icon_minitimeVen 14 Nov 2008 - 22:07

Citation :
Bonjour, voici donc mon histoire pour le concours.
(HRP, mon texte à d'abord été écrit sous Word j'avais donc les 100 lignes demandées, sauf qu'au moment où je vous l'envoi je me rend compte que RP parlant elles n'y sont pas. Je n'ai plus le temps de modifier car je me mets en retraite ce jour et je dois vous rendre le texte. J'espère que je ne serais pas pénalisée pour autant, tant pis on verra bien. merci)

Voya


Citation :
Citation:
Entre Ombre et Lumière


L’hiver arrivait et la guerre n’était pas finit, bientôt la neige tomberait et rendrait les combats encore plus difficiles. Aucun des deux camps ne voulait céder et l’usure commençait à les gagner, le moral des troupes retombait petit à petit, laissant le dégout et l’amertume prendre place et l’incompréhension prendre le dessus.
Le seigneur des lances essayait pourtant de remotiver ses troupes mais rien n’y faisait, l’ennemi était coriace et ne lâcherait pas facilement.
Luc s’était levé ce matin là, le moral au plus bas comme les autres. Il lui faudrait pourtant trouver la force de se battre pour rester en vie. Il se demandait pourquoi il avait tant envie de rester en vie, qu’est-ce qui le poussait tant à se battre pour cette vie à laquelle il n’y voyait plus aucune signification? Se battre pour quoi ? Le Royaume ? Alors que le Roy lui même était au chaud dans son château ! Sa famille ? Il n’en avait plus depuis longtemps ! L’honneur ? Quel honneur y-avait-il à se battre pour un bout de terrain ? Lui qui s’était engagé pensant défendre de justes valeurs, pour la fierté de défendre son duché, son royaume, maintenant qu’il était là face à de telles violences, il se demandait bien si tout cela en valait la peine. Chaque jour des hommes tombaient, chaque jour des gens pleuraient d’avoir perdu un proche, chaque jour le froid gagnait les plaines et les cœurs, et l’espoir peu à peu tombait.
Luc regardait l’horizon devant lui, il allait une fois de plus monter à cheval, traverser cette étendue de terre et aller se battre avec ses ennemis. Il se forçait à oublier les visages de ceux qui avaient croisés son épée, ne voulant pas penser au nombre de vie qu’il avait ôté.

Le seigneur des lances sortit de sa tente et hurla :
« Préparez vos montures, nous allons bientôt y aller. »
Luc était prêt depuis un moment il s’était forcé à manger un peu de pain avant de partir au combat, mais l’appétit n’y était plus. Il se souvenait de ces repas qu’il faisait à l’époque où il était encore chez lui, ces fêtes avec ses amis et les soirées passées en taverne. Que de bons moments qui étaient désormais loin derrière lui.
Il prit son cheval, monta dessus et s’apprêta à partir. François arriva à ses côtés, il le salua et dit : « Encore une journée de sang »
Luc ne répondit pas, ils savaient tout deux comme tous les autres soldats que le sang coulerait quoi qu’il arrive et que le principal était de ne pas se faire tuer. Le sang qui devait couler ne devait pas être le leur.

Le seigneur des lances donna l’ordre de partir. Les hommes mirent leurs montures au pas, pas un bruit dans les rangs sauf celui des sabots. Ils avancèrent à une allure modérée, l’ennemi n’était plus très loin, ce matin ils allaient attaqués au levé du jour directement sur leur camp espérant ainsi créer un effet de surprise.
Les lances avancèrent, lorsque le camp fut en vu, le seigneur des lances lança l’assaut. Alors les chevaux furent mis au galop, les épées étaient sorties de leurs fourreaux prêtent à faire couler le sang. Luc et François l’un à côté de l’autre foncèrent. Les ennemis comme prévus n’étaient pas prêt à se battre, ils étaient tous levés mais la plupart n’avait pas leur épée à porté de main. Les têtes tombèrent. Luc en trancha plus d’une, le sang gicla, les cris retentirent résonnant à ses oreilles comme les cris de ses pires cauchemars.
Au loin le clocher de la ville sonna l’angélus, le soleil se leva, ses couleurs rouges et oranges se mélangeaient avec la couleur du sang de ces victimes. Luc et François ne lâchèrent rien, ils se battaient tout deux, non plus pour une cause, pour un honneur, ou pour n’importe quelle chose dans le même genre mais pour sauver leur propre vie.
A chaque vie prise, chaque ennemi qui tombait, Luc savait qu’il s’éloignait un peu plus de sa vie d’avant, de sa douceur et de sa gentillesse. Son innocence d’antan était déjà loin, et son cœur se refermait à chaque coup d’épée. Serait-il seulement capable un jour d’aimer à nouveau en laissant tout cela derrière lui ?
Le combat fut violent aussi violent que l’homme peut l’être. L’armée de Luc gagna la bataille affaiblissant magistralement les forces ennemies, reprenant ainsi l’avantage.

Le soleil était désormais bien haut dans le ciel quand les hommes rentrèrent au camp. Certains servirent de la bière pour fêter cette victoire tant attendue, mais Luc n’avait point le moral à boire.
François avança vers lui avec deux chopes dans les mains, il lui en offrit une :
- Tes pensées m’ont l’air bien sombre, tu ne devrais pas les laisser t’envahir.
- Mes pensées sont des plus réalistes au contraire et je ne peux les refouler. Peux-tu me dire à quoi sert tout cela ? A quoi sert tant de sang?

François prit un temps de réflexion et répondit :

- Et bien contrairement à ce qu’il y paraît, cela sert à rétablir la paix. Pensent que sans nous, nos ennemis auraient attaqués des villages tuant des innocents, des femmes et des enfants. Sans notre intervention, les hommes que nous avons tués seraient en ce moment même en train de violer et d’assassiner nos femmes, nos mères et nos sœurs. Alors oui la guerre est une horrible chose, oui la violence qui y règne est des plus insoutenables, mais tant que tous les hommes ne seront pas capables de vivre sagement en écoutant la parole du très haut et en suivant les vertus Aristotéliciennes alors nous devrons nous battre pour protéger non seulement ceux que l’ont aime mais aussi tous les innocents qui ne peuvent se défendre par eux-mêmes.

Luc regarda François :

- J’avais oublié cela, j’avais oublié pourquoi je m’étais engagé. N’ayant plus aucune famille je n’avais pas imaginé un seul instant que les hommes ici présents puissent se battre pour une noble cause.
- Tu n’es pas le seul à avoir oublié pourquoi nous sommes ici crois moi, mais ce qui compte c’est autant ce que tu fais ici, mais également comment tu feras après pour retrouver une vie normale. Tu seras changé à tout jamais, mais si tu sais pourquoi tu t’es battus, que tu sais que ta cause était noble alors tu pourras revenir chez toi la tête haute. Il te faut prendre de la distance par rapport à tout cela et même si tu n’oublies pas que ton ennemi avait lui aussi une famille, n’oublies pas que si tu n’avais pas été là, au prix d’une seule famille il en aurait tué des centaines.

Luc et François trinquèrent et se regardèrent un instant, dans leurs yeux ont voyait espoir et désespoir se mélanger. Chacun luttait à sa manière pour tenter de sortir de cette guerre le plus indemne possible autant au niveau de leur corps qu’au niveau de leurs cœurs et de leurs esprits.
L’amitié qui les liait et qui était née avec cette guerre était des plus inestimables et des plus uniques. Tous les jours comme deux frères qui se seraient choisis, ils chevauchaient pour aller se battre, ils s’épaulaient et se soutenaient, se demandant à chaque fois s’ils reviendraient en vie. Leur amitié était leur force, le lien qui unissait tous les soldats était indescriptible, s’était comme un fil à la fois fragile et solide qui les liait les uns aux autres. Un fil qui pouvait se rompre à tout moment quand l’un d’eux tombait et qui paradoxalement se renforçait au même instant, poussant tous les autres à venger leurs frères d’armes.
Ainsi du fin fond de la guerre où l’on peut trouver la plus grande des violences humaines, la plus atroce des morts, l’on peut également trouver la plus belle des amitiés et le plus beau des liens humains.
Et chaque jour quand les hommes partent à la bataille, chacun sait qu’en plus de penser à leurs proches et leurs amis pour trouver la force de se battre, ils peuvent s’appuyer et compter sur les soldats qui les entourent et qui courent avec eux pour défier l’ennemi et la mort. Ainsi chaque jour les soldats se battent entre l’ombre et la lumière.


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MessageSujet: Dark Shadow   les écrits du concour d'écriture Icon_minitimeDim 16 Nov 2008 - 0:24

Citation :
A la lueur d'une chandelle qui menaçait de s'éteindre, Morgane de Maussac-Thézan écrivait... et écrivait encore...
La plume régulièrement imbibée d'encre grattait le parchemin de façon rapide, le remplissant de pleins et de déliés.
Depuis qu'elle attendait un heureux événement, elle avait commencé à tenir un petit journal. Pas intime, oh non, juste une sorte de carnet de bord, dans lequel elle inscrivait certaines journées marquantes de sa grossesse. Ce petit recueil qu'elle avait intitulé : "Journal de Dame Cignogne", contenait de petites anecdotes qu'elle espérait pouvoir un jour transmettre à son enfant.

En cette froide soirée, assise à la petite table du salon, près de l'âtre dans lequel crépitaient les flammes d'un feu vif, elle entreprit donc de narrer une fois de plus un souvenir, petit morceau choisi :


Citation:
Tranche de vie : L'été ne meurt jamais, il ne fait que dormir...



L’aube, glaciale et pâle, se levait enfin sur notre petit village isolé des Alpes, ce tout petit village reculé du Lyonnais-Dauphiné, au pied du massif du Quenras. Le soleil, bien bas, peinait à percer le lourd manteau nuageux qui, non content de couronner les Pics Odon et Assiette, qui surplombaient Briançon de leur majestueuse présence enneigée, avait visiblement décidé d’investir en prime l’enceinte de la ville.

C’est donc dans un épais brouillard que le peuple se réveilla ce matin-là et pour moi, se fut même dans les deux sens du terme. A l’instar de dame Nature, dont on aurait dit qu’elle semblait s’être enrhumée, j'ouvris un œil des plus embrumés. Le froid extérieur avait gagné la chambre conjugale, me réveillant, tout comme l’absence de mon époux à mes côtés.

J'hésitais donc entre mettre un pied en dehors de la chaleur du lit ou garder tête et corps au-dedans. Cruel dilemme auquel mit fin Marcko en apparaissant dans l’encadrement de la porte, les bras chargés de bûches stérées la veille.

Bonjour vous, lança-t-il joyeusement. Je suis allé chercher du bois, le feu était vraiment sur le point de mourir.

Comme tout ou presque autour de nous... soupirai-je. Je déteste l’hiver !

Comme tout le monde ou presque, me répondit mon aimé, une lueur taquine dans le regard.

Oh oh, monsieur serait-il d’humeur joueuse ce matin ?

Moi ? Oh voyons…Pas plus qu’un gamin rêvant d’une bataille de boules de neige, fanfaronna-t-il, l’air innocent.

Mon visage s’éclaira aussitôt. Faisant fi du froid régnant dans la pièce, je me faufilai en dehors du chaleureux cocon de ma couche et me dirigeai vers l’unique fenêtre de la chambre. J'avais beau ne pas aimer cette morne saison, les premiers flocons avaient toujours ce petit quelque chose de particulier, qui vous faisait redevenir enfant l’espace d’un instant. Je l’ouvris donc comme s’il en allait de ma vie, débloquai les persiennes puis, toute à mon admiration et surtout… toute tête dehors, me pris un paquet de poudreuse sur le sommet du crâne.

Maugréant, je revins dans la pièce, secouant mes longs cheveux noirs comme l’ébène devenus aussi blancs que ceux d'un vieillard.

Pas de doute, l’hiver est bien là et il me le fait déjà payer, m'exclamai-je dans un éclat de rire.

Mais non, mais non, il a juste pris de l’avance sur cette bataille dont je parlais. Et puis le blanc sied aussi très bien à la diaphane pâleur de votre doux visage. On dirait un ange.

Je lui souris tendrement puis fis mine de prendre un air faussement outré et ronchonnai… Une bataille… une bataille… :

Oseriez-vous ?!

Quoi donc ? Vous faire mordre la poudreuse ? Non quand même pas mais… Vous démontrer que Dame Nature a aussi ses charmes, recouverte de son manteau d’hiver ? Ma foi, j’oserai plutôt deux fois qu’une.

Le regard suspicieux, je l’interrogeai du bleu clair de mes yeux, dont tu hériteras peut-être, mon enfant. Ton père me demanda alors de m’habiller chaudement et de le rejoindre dans le hall d’entrée. Intriguée, je m’exécutai et bien vite nous nous mimes en route vers la porte médiane de l’enceinte du village. En traversant la Place San Marcko, nous croisâmes quelques bûcherons courageux, en route pour la forêt du Champ de Mars et des travailleurs s’en allant à la mine. Nous avions tous ce point commun de faire de nos expirations des volutes de fumée dessinant dans l’air des arabesques blafardes.

Marcko m’emmenait dans le bois des Coqueherts, bois cher à nos cœurs pour y avoir vu nos noces célébrées. Je sentais le souvenir de la cérémonie, si particulière, qui nous avait unis, me revenir en mémoire et machinalement, mes pas retrouvèrent le chemin du lac. Marcko souriait, c’était exactement là où il voulait m'emmener.

Le bois paraît si triste… avec tous ses arbres décharnés…

Et pourtant…

Marcko laissa sa phrase en suspens : au détour du sentier jadis emprunté, s’offrit à nos yeux un spectacle unique. Le lac gelé était recouvert d’une couche de neige, dont la pureté était à couper le souffle. Aucune trace de pas d’hommes ou d’animaux n’était venue corrompre cette blancheur immaculée.
Nos respirations mêlées vinrent se mélanger à la brume qui se levait enfn, laissant la possibilité au soleil pourtant faible, de venir déposer sur ce tableau sa douce clarté. La neige ainsi éclairée scintillait comme jamais.

Passant un bras autour de mes épaules, celui qui avait été un jour Gouverneur du Lyonnais-Dauphiné, entreprit de me montrer les trésors que notre environnement, pourtant si banal aux yeux du commun des mortels, pouvait bien receler.

Approchant son visage du mien, il murmura, afin de ne pas troubler le silence qui régnait dans le bois :

Vois-tu cette petite fleur blanche près de la souche d’arbre ? C’est un perce-neige. Cette plante a la propriété de percer une faible couche de neige pour fleurir, d’où son nom. Et si tu regardes bien les branches nues des arbres, elles sont recouvertes de givre brillant de mille feux quand les rayons du soleil viennent le caresser. Il reste aussi des vestiges ça et là de la rosée du matin, saisie par le froid…

En effet, je pouvais apercevoir des « larmes » translucides, comme des gouttes d’eau que le temps aurait figées dans leur mouvement vers le sol. Je me souviens avoir souri, fermé les yeux un instant tandis que l’astre solaire parcourait mon visage de sa chaleur réconfortante. J'inspirai profondément, me sentant revitalisée, galvanisée par le calme, la sérénité de la nature hivernale qui, sous ses airs mornes, vivait encore. Le temps avait juste suspendu ses effets et le paysage actuel inspirait la paix des sens, sous la bienveillance d’un ciel qui, de pastels, se colorait enfin. Le jour venait au monde, prenant la place de Dame Nuit.

Comme tu le vois, la végétation semble morte mais ce n’est qu’une façade. Endormie, elle couve et garde comme un secret trésor sa force et sa vigueur… A l’image de ce ventre que tu arbores et qui donnera bientôt la vie.


Alors qu'elle mettait le point final à son récit, la flamme de la bougie étouffa dans sa cire, laissant la jeune femme dans la pénombre. La plume doucement vint se poser aux côtés du parchemin et Morgane, une main sur son ventre, imprima au fauteuil à bascules son mouvement, berçant mère et enfant à naître au gré de son oscillement.


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MessageSujet: Manulefnosfe   les écrits du concour d'écriture Icon_minitimeVen 21 Nov 2008 - 18:03

La chapelle du diable



Citation :
La place du marché bruissait comme la garrigue en été. Odeurs, cris, bruits de charrettes. Tout se mêlait en un imbroglio inimitable et rassurant. Nul ne sembla remarquer de prime abord la haute silhouette drapée de noir qui fendait la foule en jouant des épaules. Une bosse déformait son dos et de sous la lourde capuche sortait un visage blafard au rictus effrayant. Quand certains finirent par le dévisager, horrifiés il se figea et exhiba une crécelle. Lorsqu’il la fit tournoyer en explosant de rire, la foule s’écarta en hurlant au lépreux.
-Mais non, tas de quenouilles ! J’ai tous mes doigts. Je sonne le rassemblement, c’est tout ! Allez, suivez moi amis d’Embrun car ce jour ne sera point comme autres ! N’ayez pas peur.
La silhouette bossue parvint à trouver une place entre deux étals et s’y arrêta. Puis la magie opéra. En un éclair la cape voltigea et tomba sur le pavé. Les badauds intrigués virent alors la supercherie quand l’homme ôta le luth de son dos et se redressa. Un masque cachait son visage et d’une voix tonnante il rameuta les passants :
-Allez, damoiselles et damoiseaux ! Princes, nobles, croquants ou simple populaciers ! Je suis le Conteur d’Embrun et vais vous ravir céans d’une histoire par trop héroïque. Allez, approchez… APPROCHEZ !
Le ménestrel hurla ce dernier mot en bondissant en avant, provoquant l’effroi puis le rire de l’assemblée. Il empoigna son luth et égrena quelques notes aigues avant de commencer de chanter. La langue, inconnue pour beaucoup était flûtée et cédait parfois à des accents gutturaux. Quand finalement il s’arrêta il toisa son auditoire.
-C’est bon ? Vous avez tout compris ?
L’assistance rit de bon cœur et l’homme masqué continua son spectacle, virevoltant sans haltes. Il prit son bâton et mima quelques passes d’armes avant de se figer et de clamer d’une voix grave :
-Avez-vous déjà ouï l’histoire de cette chapelle en ruine que l’on trouve au dessus du col du Lautaret ? Non ?
L’assistance se tint coite. Le conteur reprit son ballet, sautillant en ricanant d’un air sinistre.
-C’est le diable qui fit son œuvre dans cet édifice. Oui le DIABLE ! Là-bas vivaient trois moines qui offraient un gîte aux voyageurs. Ils étaient fort pauvres et ne vivaient alors que dans des huttes de branchages et leur chapelle n’était qu’un édifice branlant. Les gens des environs n’avaient pas non plus d’argent et dès lors tous les dimanches ils se réunissaient et priaient Aristote. Et ce malgré les courants d’air ! Quelle foi exemplaire !
Quelques rires discrets secouèrent l’assistance. L’étrange conteur mima un geste de ferveur divine puis gagna en sautillant sa place près du mur et déclama quelques vers fort peu sacrés :
-Ne sachant être convaincu
Ni plier sous la déférence
O Aristote cette révérence
Est pour vous mieux montrer mon…
Puis il se retourna et montra l’arrière de ses braies à l’assistance hilare.
-Allons, foin de palabre, voulez-vous ou je ne crains que l’inquisition vienne céans nous livrer une symphonie en Flammes Majeur ! Nous avons une affaire de chapelle en cours! Ainsi donc ces pauvres moines priaient qu’il pleuve ou qu’il vente mais un jour ils se réunirent et tentèrent de trouver une solution. Et le plus jeune des trois voulu prendre la parole. Le voyant hésitant ses frères l’exhortèrent à continuer et alors il cracha le morceau. Foi de Conteur tout ceci est vrai. Le jeune supputa alors que l’on put utiliser le Diable, lui-même pour bâtir la chapelle.
Impossible, s’écrièrent les deux autres dans un froissement de robe ! Le plus jeune tenta alors d’exposer son plan. Il leur rappela que la seule richesse de leur communauté était un reliquaire sensé éloigner le malin. Le reliquaire de Saint-Erèbe qu’il s’appelait ce vieux bouquin fleurant bon l’encre, le parchemin et le cuir. Comme le diable, c’est connu est un grand bâtisseur, il suffisait de lui passer commande d’un monastère et au moment du payement il suffirait de lui présenter la relique sous le nez … et… PAN !
La foule sursauta.
-Plus de Diable…finit le Conteur. La solution bien que peu habituelle fut adoptée par les moines et il incomba au plus jeune de se charger de cette affaire.
Aussitôt dit, aussitôt fait, celui-ci se prépara à sa rencontre avec le diable. Fort heureusement pour sa bienheureuse petite personne il avait connu dans sa prime jeunesse une sorcière qui invoquait l’Ennemi. Aussi finit-il au carrefour des chemins du col du Lautaret par une nuit sans lune. De là il planta une croix à l’envers au milieu du croisement des chemins. Il traça autour une étoile à cinq branches sur la terre, pria plusieurs fois Aristote de le pardonner puis passa à la dernière partie du rituel.
Le Conteur mimait chacune des actions dans un tourbillon d’étoffes. Son bâton virevoltait entre ses doigts. Puis il prit une pose songeuse et avant de continuer son histoire il dit d’un ton badin :
-Ne vous y trompez point, brave gens, faire commerce avec le Malin est pire chose que vous puissiez faire. Même les vendeurs de Panacées Universelles qui foisonnent en ces lieux sont plus honnêtes que ce filou ! Mais, fini les divagations reprenons à notre jeune moine invocateur de démon… Cette histoire est décidemment tirée par les cheveux ne trouvez-vous pas ? Et bien NON ! Vous verrez, tout s’enchaîne avec un art du drame qui m’estomaque moi-même !
Ainsi le moinillon, foi en poche et mot impie sur la langue prononça par trois fois le nom tant redouté du Seigneur des Ténèbres…
Un nom fut crié par un des spectateurs et déclencha l’hilarité générale.
-Ah non, monseigneur… ce n’est pas lui ! Le Diable est parfois plus honnête que ce fieffé félon filant les fils de ces facéties sans faire face, voyons !
Le public applaudit à la longue tirade et de nouveaux éclats de rire retentirent lorsque le Conteur singea la personne nommée !
-Bon… donc après avoir trois fois prononcé ce nom, le Diable apparut. Sous les traits d’un homme maigre et pâle vêtu de rouge et de noir.
Le Conteur prit une pose fière et salua l’assistance, le masque blême sur le visage, ses habits uniquement couleur de sang et de nuit. Sa voix devint grave et menaçante.
-Salut, frère moine. Que me vaux le plaisir de me faire appeler par un serviteur d’Aristote, demanda le Malin d’un air…
-Malin, hurla un spectateur !
-Tout juste, s’exclama le Conteur ! Tiens tu l’as bien mérité !
Le baladin sorti un croûton de pain d’une de ses poches et le lança vers l’homme. Puis il reprit sa gigue narrative endiablée.
-Ainsi le petit moine dit au Malin qu’ils souhaitaient avoir une chapelle et qu’ »en échange ils lui cèderaient tout ce qu’il voulait. Le Diable partit d’un grand rire et dit ces mots au moine :
-Ne me prend point pour un idiot, homme. Je sais ce que toi et tes frères cachez en vote cabane branlante. Le reliquaire de Saint-Erèbe ! Cette horreur ! Dont vous allez sûrement vous servir pour ne point honorer votre dette… Soit je construirais votre chapelle pour samedi minuit. Parole de Diable. En échange, toutes les âmes qui trépasseront dimanche entre les mâtines et les vêpres m’appartiendront. Et ne tentez même pas de m’opposer le reliquaire !
Et le moine accepta et signa de son sang le pacte infernal. Puis il rentra au monastère et indiqua au plus vieux moine les termes du traité.
Et le lendemain on entendit un fracas infernal au col du Lautaret. Il faut dire que ce Malin de Diable avait proprement mit le paquet. Des légions de diablotins travaillaient ardemment jour et nuit, taillant pierres, posant charpente, sculptant gargouilles !
Devant l’air horrifié ou incrédule de certains spectateurs le Conteur décida de faire entrer son public dans le spectacle. Il sefigea et balaya l’assistance du regard en quête d’une bonne âme. Enfin il trouva celui qui pourrait correspondre. Enfin…ceux qui correspondaient. Isilween et Botta. Ses deux compagnons de taverne qui le regardaient depuis le premier rang. Le comédien s’approcha avec une démarche féline et toisa le couple, tête penchée.
-Excellent… Voyez ces tourtereaux, dames, damoiselles et sieurs. Ne sont-ils point magnifiques ? Messire Botta !
L’intéressé répondit d’un sourire.
-Faites nous donc part de votre intérêt pour la question. Croyez vous que le Diable ai pu aider des moines à construire une chapelle ? Et vous qu’auriez-vous fait si seulement Il s’était présenté face à vous ?
Pour toute réponse, le jeune homme caressa le pommeau de l’épée qui pendait à son côté.
-Bonne réponse, mais oui ! Ce n’est certes pas la réponse la plus sûre, mais c’est la plus brave. Enfin, retournons à nos moutons… enfin nos moines pour être précis. Ainsi le Dimanche, les habitants des environs purent voir se dresser sur les bords de la route une magnifique chapelle. La plupart crièrent au miracle et se rendirent aux messes des mâtines qui furent célébrées en grandes pompes par les trois moines. Mais à peine la messe finie, le vieux moine entonna le chant des Vêpres d’une voix puissante. D’abord un peu surpris, le public reprit le chant.
Le Conteur fixa l’horizon où brillait la neige au col du Lautaret et finit d’une voix grave :
-Ainsi fut attrapé le Diable par trois moines plus malins que lui. Mais l’on raconte que dix ans après, une avalanche emporta la chapelle et n’en laissa que les ruines que nous pouvons apercevoir aujourd’hui. Et que sur la croisée des chemins, alors que rugissaient les hurlements des éléments un furie un homme vêtu de noir et de rouge observait la scène.
Le Conteur ôta le masque de son visage, sourit et salua profondément le public qui applaudit chaleureusement.
Un peu plus tard, Manu comptait les pièces laissées par son auditoire et pesta en constatant la menue monnaie qui reposait dans sa paume.
Et bien, songea-t-il, heureusement que je voyage autant qu’eux pendant mes histoires…
Puis il ramassa son luth et sa cape et rentra chez lui en sifflotant. Oui, ç’avait été une belle matinée. Et enfin il s'était produit en public hors des tavernes où il sévissait depuis quelques mois, chantant et narrant entre deux pintes. Arrivé chez lui, il posa son masque de carnaval hérité lors de son long voyage depuis son pays d'origine jusqu'à Embrun, rangea soigneusement le vieux luth et s'installa sur sa terrasse en sifflotant. Le travail attendrait... Et l'attendrait sûrement longtemps!
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MessageSujet: Kevin4310   les écrits du concour d'écriture Icon_minitimeVen 21 Nov 2008 - 20:55

poéme


Citation :
Kevin4310 est né dans une famille tous prés de Montélimar dans le Dauphiné, durant l’année ou il est né son père revenait juste de guerre le village avait été pillé par des brigands les denrées étaient chères.
Kevin n’eu jamais connu sa mère car elle fût morte à sa naissance, kevin était donc seul avec son père il grandissait vite, son père n’avait pas de travail donc pour se nourrir cela était très dure.
Comme chaque jour le père de Kevin l’envoya sur la place du village pour mendier, Kevin n’aimait pas du tout faire sa il trouvait que cela n’était pas bien, il y alla à contre cœur, dés qu’il arriva il vit beaucoup de monde sur la place il se demandait pourquoi, il vit qu’un échafaud été dressé, Kevin savait ce que cela signifiait, une personne allait mourir mais qui, il vit une personne avec la tête recouverte d’un bonnet noir et une personne attachée, la personne s’avança et le personnage avec la hache lui coupa la tête et la montra à la foule, Kevin parti chez lui en courant pour ne pas voir sa car il n’aimait pas voir des personnes mortes ,Kevin rentra en courant chez lui pied nu sous la pluies et la boue.
Kevin entra chez lui sans frapper et vit son père allongé sur le lit,
Papa est ce que sa va ?
Son père lui répondit : Oui, mon enfant sa va mais pourquoi pleure tu ?
A la place une personne s’est fait guillotinée
Le père resta mué et Kevin alla s’allongé au coin du feu pour se réchauffer.

Le lendemain Kevin alla de nouveau à la place pour mendier, il trouva par terre 2 petit écu, il s’empressa de les mettre au fond de sa poche.
Il acheta avec ses écus un petit quignon de pain, pour nourrir son père. Kevin rentra chez lui et vit son père étendue sur le saul, son corps nageait dans une marre de sang, Kevin s’empressa de sortir et d’alerter les passants : Venez vite mon papa est mort
Des gens entrèrent et il ont vu tout de suite que le papa du petit est mort de vieillesse.
Kevin était donc tout seul, il était obligé d’aller au marche mendier une fois sur place il vit une personne qui lui proposa de travailler pour lui Kevin accepta car il serait logé et nourri.
Son travail est de travailler dans les champs de cette personne il va devoir labourer, semer et récolter.
Kevin fît ce travail mais au bout d’un mois il en avait marre il décida donc d’entrer dans l’ost son père lui en avait parlé peu de temps avant de mourir.
Kevin avait grandi il se présenta et il fît embauché pour lui une nouvelle vit commença celle de soldat, Kevin était fier car son père aurait aimé le voir soldat.

C’est ce que Kevin veut faire il veut défendre sa ville son duché et les habitants les plus pauvres, Kevin veut que la paix règne dans le monde que tous le monde soit joyeux mais hélas ce n’est pas le cas des brigands violents des personnes sans défense et n’hésite pas à les tuer d’ailleurs Kevin a perdu un grand ami Fredido ancien maire de Montélimar qui l’avait accueillit sa mort était surement du à des brigands.

Kevin est donc maintenant un grand il défend sa ville et il est sous les ordres de son chef Fhar et Kevin se souviendra d’une phrase que lui à dit son père : Fils ne te laisse pas faire protège les gens autour de toi.
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MessageSujet: Seigneur mort   les écrits du concour d'écriture Icon_minitimeSam 22 Nov 2008 - 23:44

Citation :
Quand nous nous sommes rencontrés
Mon c�ur a gardé ton image
Et à chaque journée
Je la regardais comme un mirage

Il n'a fallu que d'une fois
Pour que mon c�ur s'attache à toi
Il n'a fallu que d'un soir
Pour que je veuille te revoir

Si je ne t'ai pas avoué
Ce que je ressentais
C'est parce qu'un autre tu aimais
Et je ne voulais rien gâcher

Mais nous nous sommes reparlés
Et j'ai recommencé à rêver
À tes yeux
À nous deux amoureux

Puis tu m'as avoué
L'amour que tu as à me donner
J'ai été émerveillée
Mon rêve s'était réalisé

Nous voila réunis
Et quand je pense à nous deux
Je nous vois heureux

La courbe de tes épaules
M'a violemment émue
J'ai eu envie d'y poser mes lèvres
De respirer le parfum de ta peau

De te serrer dans mes bras
De sentir ton corps contre le mien
J'ai eu envie de lire
Du désir dans tes yeux

Que nos chaleurs s'échangent
Que nos odeurs se mélangent
J'ai eu envie de te murmurer
Des mots tendres

De caresser tes cheveux
De caresser ton ventre
J'ai eu envie de goûter
A la saveur de tes baisers

tu bouscule mon c�ur
Et tu trouble mon âme...
Un jour j'ai découvert que ta beauté n'avait pas de pareil,
Tes yeux par leur éclat éblouirent les miens,

La douceur de ta voix enchanta mes oreilles,
Les n�uds de tes cheveux devinrent mes liens.
Je ne m'arrêtais pas à ces beautés sensibles,

J'admirai aussi les beautés invisibles,
Ta voix, je l'entends en musique
Magique et unique
Elle efface tous mes temps

Pour ne laisser que le printemps
Par ta voix, je te revois
Aussi belle que la première fois
Dans ta robe de mariée en soie

Dans ta main, un bouquet fleurs
Dans tes yeux, une lueur
D'espoir et de bonheur
Dans tes pensées

De nuit et de jour
Un avenir sans passé
De tendresse et d'amour
Sans toi, le repos éternel n'existe pas

Sans toi, ma vie est inutile ici bas.
Sans mon oxygène, respirer devient difficile
Sans mon inspiration, ma plume devient futile.
Grâce à toi mon c�ur

Je vis un tel bonheur
Comblée en tous points
Tu réponds à tous mes besoins
C'est à toi que je dois

Tous mes moments de joie
Tu fais battre mon c�ur
Et m'enveloppe de ta chaleur

Merci Bigoudenn mon ange.
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MessageSujet: Merwyn   les écrits du concour d'écriture Icon_minitimeSam 22 Nov 2008 - 23:46

Citation :
Voilà, je vais vous raconter mon histoire, je suis né à Briançon en l’an de grâce 1439. Fils de paysans, j’appris dès mon plus jeune âge à manier les outils de l’agriculture. Mais, un tragique destin arriva, mon père se fit lâchement tuer par un anglais qui voulait voler notre bétail et tout détruire. Il réussi et tua mon frère et ma sœur. Ma mère se fit violer et il me prit comme esclave. Ma mère se suicida quand j’avais 10 ans. Je vécu une vie d’enfer pendant plusieurs années mais au bout d’un temps, l’anglais ne pouvant s’occuper de moi et disant que je le gênais dans ses conquêtes, il me relâcha en me crachant à la figure, j’errai sans but parcourant la France et m’instruisant le mieux possible. En l’an de grâce 1456, à 17 ans, j’habitai de nouveau à Briançon et j’ai réussi à récupérer des terres au prix de 4 ans d’efforts. Une merveilleuse personne m’a pris sous son aile pour m’instruire et faire de moi une personne bien meilleure, cette remarquable personne que je ne puis malheureusement pas citer. Elle m’apprit à lever le coude et à gérer mon argent et bien d’autres choses, j’étais devenu courtois et je m’étais fait des amis. Cependant, malgré tous ces efforts, elle ne réussit jamais à me faire oublier ma vengeance que je ruminais depuis si longtemps, les anglais paieront pour leurs crimes. J’appris le maniement des armes dans la confrérie des Loups d’Argent et au bout d’un temps, j’en suis devenu le Presteur, je suis donc le chef de la garde d’élite de la Grande Maistresse. La Grande Maistresse de cette merveilleuse Confrérie est Timonstre, une personne qui ne compte le temps qu’elle passe pour le Loup et ne rechigne jamais à la tâche, elle est une excellente meneuse d’homme en fait. Mais cette extraordinaire personne était aussi ma marraine, elle m’avait aussi soutenu dans ma quête, elle m’avait fait confiance et m’avait permis d’entrer au conseil de la Confrérie, elle ne le regretta pas, mes conseils sont toujours justes et équitables. En ce lieu, je rencontrai mon âme sœur, elle était belle, intelligente, drôle, enfin parfaite quoi. Ses yeux étaient aussi beaux que des diamants et ses longs cheveux tombaient en cascade sur ses épaules, ses lèvres fines avaient un goût sucré, un doux parfum se dégageait de son corps tout entier et cela l’enivrait souvent et le mettait sur un petit nuage. Cette merveilleuse femme, avait changé mon destin, je ne pensais plus qu’à ma vengeance, j’y pensais mais pas en permanence, je pensais maintenant à rendre cette merveilleuse femme heureuse et à notre avenir, j’aimerais lui offrir des enfants et en prendre soin avec elle et mener une vie paisible une fois ma vengeance achevée. Pour le moment, je me donnais à fond pour ma ville et mon ange. Toutefois, je continuais à faire mes armes.
Un beau jour, un appel fut lancé pour aller occire des anglais, je fus alors volontaire et espérais secrètement que l’anglais qui avait détruit ma vie et ma famille serait dans les rangs ennemis. Cette fois-ci, je n’eu pas de chance et l’anglais ne se trouvait pas parmi les milliers de cadavres. Les charognards s’en donnaient à cœur joie et je commençais à répugner un peu la guerre, cependant, ma vengeance devait se réaliser. Par un coup de chance démesuré, je le trouvais enfin, seulement, il était déjà mort. J’étais triste de ne pas avoir pu venger ma famille de mes mains mais ce qui comptait c’était qu’elle ait été vengée. Je rangeai les armes et me rendit vers ma bien-aimée. Avec elle, mon cœur et mon âme étaient en paix, nous eûmes alors les enfants dont j’avais toujours rêvé.
Mais voilà, dans la vie, pour un bonheur il y a un malheur, la guerre éclatait de plus belle et un recrutement massif était organisé, ayant déjà participé à la guerre, je fus choisi. J’étais fier de servir mon pays mais cette fois je laissais une femme et des enfants derrière moi. J’étais donc fort inquiet sur la suite des événements. La guerre se passa bien, enfin comme une guerre peut bien se passer, je n’étais pas parmi les milliers de mort et ma ville n’avait pas été touchée. Je m’en sortais bien pour cette fois.
J’étais devenu éleveur de cochons et fermier, mes terres étaient si grandes que je mettais une journée entière pour en faire tout le tour et la surveiller. J’avais acquis mes terres après services rendu envers la nation et elles s’agrandissaient après chaque bataille. Je cultivais du blé, du maïs… Je possédais des vignes et des vergers. Je pouvais vivre en autonomie et les premières années, les récoltes avaient été abondantes dû à des conditions météorologiques très clémentes. Ma ferme était située à l’orée d’un bois et il m’était agréable de passer des heures à regarder les animaux aller et venir sans aucune crainte car on ne les chassait point ici. Ils venaient s’abreuver dans le ruisseau qui passait le longeait ma ferme. Chaque matin, les oiseaux chantaient et de douces odeurs de fleurs émanaient de la forêt. Au printemps, lors de la saison des amours, les animaux faisaient de petites parades et ils étaient magnifiques de voir les mâles courtiser les femelles. Les couchers et levers de soleil étaient splendides et illuminaient le ciel de mille feux. Plusieurs couleurs se reflétaient sur l’eau et éclairaient les murs de la ferme. Qu’il était bon dans ce petit coin de paradis de passer du temps avec celle que l’on aime et de pouvoir dormir à la belle étoile sous un ciel étoilé en sa compagnie. Blottit l’un contre l’autre, le bonheur était à notre porte.
Les années et les saisons s’enchainaient, j’aimais être avec mes amis et m’amuser, j’adorais par-dessus tout passer du temps avec ma famille, mes enfants et surtout ma femme. Il faut dire qu’en vieillissant elle était encore plus merveilleuse, un caractère toujours aussi doux, aimable, souriante et sincère. Je ne cessais de l’admirer et penser que c’était mon âme sœur parfaite. Ses beaux cheveux étaient toujours détachés et tombaient en cascade sur ses épaules, j’adorais embrasser ses lèvres fines et caresser sa joue et ses oreilles, toujours avec une grande délicatesse et en effleurant sa peau douce comme la soie. Un sourire pendait au coin de ses lèvres tous les jours et dans tous les moments difficiles de notre vie. Elle était mon rayon de soleil. Je faisais tout pour la rendre heureuse et je pense avoir réussi. Nous avons voyagé dans beaucoup de pays et découvert beaucoup de peuples différents mais en fin de compte, après de longs voyages, la conclusion est que l’on se ressemble tous. Avoir une peau de couleur différente ou une religion différente ne change rien, au fond quand l’on meurt, on est pareil. On s’était forgé notre opinion et après ces études et ces voyages, j’avais déposé mes armes pour le restant de ma vie, si je devais les reprendre, se serait pour sauver ma famille ou une chose qui me tient le plus à cœur. Je me devais aussi de protéger Dame Timonstre suite à mon serment de Presteur. Prendre la vie de quelqu’un me répugne, car on sait au fond, que l’on rend d’autres gens tristes pour qui cette personne comptait beaucoup. Je ne pense pas être un profond croyant mais je pense être un pensant, quelqu’un qui aime voir le bonheur des autres autour de lui et faire ce bonheur. Mon point de vue à radicalement changer en grandissant et je regrette la folie de mon adolescence, je remercie tout de même le destin de ne pas avoir achevé ma vengeance, même si j’ai tué des gens, je ne le regrette pas totalement car j’avais de bonnes raisons, aider mon peuple, mais maintenant mon point de vue à changer et mes raisons aussi, on ne peut changer le passé mais on peut changer le futur ou du moins l’améliorer et en avoir une grande et belle perspective. Dans tous les peuples et tous les continents, tout le monde rêve d’une chose, d’être heureux et libre. Avoir une vie de famille et surtout pouvoir vivre en paix. Les gens veulent que l’ont leur laisse le libre arbitre de leur vie. Voilà, si je devais me présenter aujourd’hui à mes amis, je dirai que je suis devenu un pacifiste ou un idéaliste peut-être. En fait, je pense être quelqu’un qui a appris de ses expériences et éviter les mêmes erreurs. Ainsi, je conseillerai aux plus jeunes et les entrainerai sur une voie sage et paisible, pas dangereuse et qui aboutit au bonheur.
Voilà pour ceux qui souhaitent me connaitre, une vie pas banal mais pas extraordinaire non plus, une vie de quelqu’un qui a tiré des conséquences de ses actes et qui a appris de ses erreurs pour ne pas les répéter. Je vous dirai que je souhaite devenir un jour influent dans mon village et faire profiter ma sagesse acquise à la sueur de mon front et participer à créer un bonheur autour de la loi et bâtir ce monde idéal, dont tout le monde rêve. Et il n’est que justice que de leur offrir ce que tous les hommes méritent. En attendant, avec mes moyens, j’aide tous les passants qui se présentent dans ma ferme et leur offre de la nourriture et un bon lit quand ils le souhaitent, ma ferme étant sur le chemin d’un pèlerinage, il était normal d’aider les passants qui en ont besoin. Dans ma ferme, les passants pourront toujours trouver un soutien et une bonne place au coin du feu, en ma compagnie et celle de ma famille. J’organise des petites discussions entre-nous pour permettre à chacun en fonction de ses moyens, comme tout le monde en a, de les exploiter au maximum pour pouvoir aider notre bon Roi. Ainsi, je passais mes journées à aider les gens, voir de nouvelles têtes et d’anciennes qui ayant apprécié mon hospitalité revenaient pour l’ambiance qui régnait dans ce petit coin de paradis. Ce petit coin de paradis qui auprès de ma femme et de mes enfants, n’est qu’un univers de joie et de plaisir.
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MessageSujet: le_troll   les écrits du concour d'écriture Icon_minitimeSam 22 Nov 2008 - 23:48

Citation :
« BOUM….. BOUM……. BOUM…… BOUM…… »
Cela cognait dans sa tête.
« BOUM……BOUM…. BOUM….. »
Cela cognait très fort.
La veille, le_troll avait fêté le départ de son ami Rebaile et il avait noyé sa tristesse dans la bière. Vu le tapage dans sa tête, elle devait être plus que noyée.
« BOUM…. BOUM…... BOUM…… »
Il serrait fort sa tête entre ses mains pour arrêter ce vacarme mais il continuait de plus belle.
« BAM… BAM… BAM… »
C’était plus dans sa tête, c’était à sa porte. Quelqu’un tambourinait et criait. C’était la voix d’un enfant :
« Lieutenant, lieutenant, venez vite la mairesse vous fait appeler »
Qu’est-ce qui se passait encore, un spéculateur de seconde zone, un esclavagiste qui a embobiné un nouvel arrivant, un brigand qui a fait des siennes…
« Dis lui que j’arrive….. bientôt » cria-t-il.
« Non, non tout de suite, elle a dit. C’est très important. L’affaire concerne une taverne. »
« Encore un qui n’a pas payé la taxe ducale. C’est pas urgent cela. »
« Non c’est pas cela. C’est vraiment très urgent. »
« C’est quoi alors ??? Explique toi. De l’alcool trafiqué ? ».
Cela expliquerait mon mal de crâne d’ailleurs pensa-t-il.
« Non bien plus grave. Je ne peux rien vous dire car elle a dit de venir de suite ».
« Bon, bon j’arrive ».
Il se leva péniblement. Il portait les habits de la veille. Sortit de son échoppe et plongea sa tête dans l’abreuvoir du cheval pour se rafraîchir les idées.
« Passe devant, je te suis » lança-t-il au gamin.
Ils traversèrent le village et arrivèrent devant une des tavernes de la ville. Un attroupement de Viennois était devant la taverne, la mairesse en tête.
« Salut Voya, qu’est-ce qui se passe de si grave pour que tu me fasses appeler d’urgence ? » grommela-t-il.
« Salut Troll, tu ne sens rien ? » répondit-elle en le regardant.« tu n’as pas l’air en forme mon ami… encore abusé de la bière hier soir » rajouta-t-elle en souriant.
le_troll leva la tête et renifla.
« Si une odeur de rat entrain de se décomposer. Rien de particulier. C’est habituel dans certaine demeure et encore plus dans les tavernes. »
« Tu n’y es pas du tout. Cela fait plusieurs jours que la propriétaire est partie à Lyon laissant seul le tavernier. Mais cela fait également plusieurs jours qu’on a pas vu le tavernier et que la taverne est fermée. Portes et volets clos »
« Ben oui et alors. Il profite que la patronne ne soit pas là pour se reposer. Tu m’as tout de même pas fait venir pour cela. »
Voya regarda le_troll qui était dans un piteux état ce matin.
« Tu trouves plein d’excuses pour ne pas aller voir ce qui se passe. Moi je te dis que cette histoire n’est pas nette. Et cette odeur c’est plus que des rats morts. Alors s’il te plait fait un effort et va voir ce qui se passe. »
Le_troll lança un regard noir à Voya. Le déranger aujourd’hui. Pire matinée qu’il n’a jamais connu.
Il s’avança vers la porte. Essaya de l’ouvrir mais elle était fermée de l’intérieur. Il poussa un grand soupir.
« bon je vais devoir défoncer la porte. Mais je te préviens si il n’ y a rien tu t’arranges avec la propriétaire. »
« T’inquiète pas pour cela. Allez vas-y. Je sais que tu aimes bien faire cela. »
Le_troll regarda Voya et soupira à nouveau.
Il prit un peu d’élan et fonça épaule devant vers la porte. Elle se fracassa sous la violence du choc. Pris par son élan, il continua sa course dans la taverne et une odeur de putréfaction envahit ses narines. C’était immonde.
« N’entre pas… c’est insoutenable ».
Mais c’était trop tard elle était rentrée mais ressortit très vite vomir tripes et boyaux.
« Je t’avais prévenu » dit-il en ricanant.
La lumière, passant par la porte, éclairait le centre de la taverne et montrait un spectacle horrible. A la table, le tavernier assit sur la chaise, mort, une chope de bière à la main.
Le_troll observait la scène. Quelque chose clochait. Les volets étaient tous fermés. La porte était fermé de l’intérieur. Il connaissait bien la cave. Elle était creusée dans la terre. Aucune issue possible. L’assassin devait être encore dans la pièce.
Les viennois se pressaient devant la porte.
« N’entrez pas » hurla-t-il.
Il commença à faire de tour de la taverne. Personne dans la salle. Personne dans les cuisines et personnes dans la cave.
« C’est impossible » pensa-t-il.
Des viennois étaient tout de même entré dans la salle. Des cris, des hurlements retentirent. Puis le silence. Un silence lourd.
Un viennois lança :
« C’est l’œuvre du démon. Regardez il a été poignardé et il était enfermé. »
Les cris reprirent de plus belle.
On entendait :
« Vienne est maudite ».
« Le vilain est parmi nous ».
« Appelé le curé, l’archevêque. »
« Nous irons tous en enfer ».
Le_troll grimpa sur une chaise.
« Vous vous calmez et vous sortez de cette taverne, immédiatement. »
Le_troll aperçu Voya livide.
« Tu peux faire sortir toutes ces personnes s’il te plaît ».
Elle s’exécuta sans réfléchir.
Le_troll ouvrit quelques fenêtres pour avoir plus de lumière afin d’observer au mieux la scène du crime.
Le tavernier était assis, un couteau planté dans le dos. Le meurtre n’était pas récent. Des asticots sortaient de sa bouche et du nez. Des araignées avaient fait leurs toiles. Les pieds et les mains avaient été rongés par les rats.
Une flaque de sang s’étalait sur le sol. Des gouttes de sang parsemaient le sol. Ils y en avaient près du bar et à l’entrée. Le reste était effacé par les personnes qui étaient entrées.
« Bien étrange cette affaire, mais sûrement pas l’œuvre du démon » songea-t-il.
A ce moment même l’archevêque de Vienne entra dans la taverne.
« Alors lieutenant, que ce passe-t-il ? Des Viennois apeurés sont venu me voir pour m’annoncer que le démon était parmi nous. Je ne peux pas le croire, je ne souhaite pas le croire. Expliquez-moi ? »
« Je vous rassure monseigneur, c’est pas un démon. Mais l’affaire n’est pas normal mais elle ne relève pas de vos services… enfin j’espère. Le mieux serait de les rassurer. »
L’archevêque sortit de la taverne et rassura les viennois. Il commença une prière pour l’âme du défunt.
le_troll quitta les lieux en prenant soins de fermer la porte et commença son enquête. Il interrogea plusieurs personnes au cours de la journée et passa la fin d’après midi dans son bureau.
Le soir venu exténué, il alla dans une taverne.
« Bonsoir à tous, pas de mort ici j’espère » ironisa-t-il.
Voya se trouvait au bar à sa place habituelle.
« J’entend que tu n’as pas perdu le sens de l’humour, même si il est noir. Allez installe-toi je te paye à boire. Alors cette enquête elle avance. »
« Oui, oui elle avance enfin du moins elle ne recule pas. »
« Mais encore, tu peux m’en dire plus. Je suis la maire tout de même »
« Oui je pourrais, mais d’abord une bière pour me rincer le gosier »
Le_troll attrapa un chope trinqua avec Voya et la vida d’une traite.
« Bon j’ai fait une petite enquête et j’ai appris plein de choses sur le tavernier et la propriétaire. »
« Vas-y raconte, c’est croustillant j’espère… »
« Plus que ça tu verras… donc la proprio et le tavernier avait une liaison et au dire de certain c’était très… comment dire… enfin très… mais vraiment très…. tu vois ce que je veux dire.
Apparemment le mari de la proprio a eu vent de cette liaison. Et aurait menacé de morts le tavernier. »
« Donc tu l’as ton coupable, c’est le mari de la proprio. »
« Je voudrais bien que cela soit lui mais j’ai aucune preuve contre lui et je te rappelle qu’il est mort dans une taverne fermée de l’intérieur. »
« Tu vas faire quoi alors ???? »
« J’ai bien quelques idées… je pourrais le torturer pour qu’il avoue son meurtre mais je crois que le juge ne sera pas trop d’accord. Sinon j’ai fait un courrier à mon collègue de Lyon pour qu’ils les fassent revenir sur Vienne. Je vais lui tendre un piège. »
« D’accord pour ton piège mais comment tu expliques la porte et les fenêtres closes ».
« Ben j’ai aussi une petite idée mais bon là pas de certitudes… mais si j’ai les aveux de l’autres c’est bon… le reste est un détail ».
« J’y vais, la journée a été difficile et les prochaines s’annoncent éprouvantes. Bonne soirée tous. »
le_troll se leva et quitta la taverne.

Deux jours s’écoulèrent. Un viennois a essayé de mettre le feu à la taverne en invoquant la présence du démon. Il eu droit à une bonne douche froide et quelques pics d’épée dans les fesses pour la peine.
le_troll était à son bureau entrain de traiter ces interminables dossiers lorsque quelqu’un frappa à la porte.
« Entrez » ronchonna-t-il.
C’était la propriétaire de la taverne et son mari.
« Ah je vous attendais. Asseyez-vous. »
« Nous sommes venus dès que le lieutenant de Lyon nous a appris la nouvelle. Quelle horrible histoire… Je suis bouleversée… »
A ces côtés le mari était silencieux. Il avait une mine plutôt inquiète.
« Je ne vais pas allez par quatre chemins. Je sais pour votre liaison ».
La femme blêmit. Elle se tourna vers son mari attendant sa réaction. Celui-ci ne bougea pas.
« Je sais aussi que vous avez menacé de mort le tavernier » lança-t-il à ce dernier.
« Tu le savais » bafouilla-t-elle.
Le mari se redressa sur sa chaise et commença :
« Oui je le savais, je suis déshonoré. Et effectivement je l’ai menacé de mort. Mais ce n’est pas moi. De toute façon j’ai entendu que vous l’avez découvert mort dans la taverne enfermé. Donc vous le voyez bien j’y suis pour rien. »
La proprio est devenue livide.
« Dis-moi que tu ne l’as pas tué ? S’il-te plaît dis le moi » supplia-t-elle à son mari.
« Si je te le dis que c’est pas moi et tu as bien entendu c’est pas possible que c’est moi ».
La femme le regardai les larmes aux yeux. Elle tremblait sur sa chaise.
le_troll fouilla dans son tiroir et sorti un couteau qu’il posa sur la table.
A ce moment c’est le mari que devint livide.
« Vous le reconnaissez ce couteau ? »
« Mais c’est ton couteau » s’exclama-t-elle. A ce moment elle s’effondra sur sa chaise. « tu l’as donc tué ».
« Mais c’est pas moi. Le couteau je l’avais perdu. N’importe qui aurais pu le ramasser et tuer ton amant. D’ailleurs monsieur le lieutenant, vous le remercierez de ma part… ».
Il avait repris de l’assurance. Maintenant il toisait le lieutenant.
« Effectivement je n’ai aucune preuve contre-vous. Ni le couteau, ni les menaces de mort. Mais voilà, il y a un détail que vous avez oublié. Je remarque que votre gilet est déchiré au niveau du bras. »
« Oui je me suis accroché à une branche lors de notre voyage » coupa-t-il.
Le_troll sortit un morceau de tissu de la même couleur et de la même fibre que le gilet et le posa sur la table.
« Et comment vous m’expliquez cela ? »
A ce moment le mari perdit toute son assurance et devint muet comme une carpe.
A ses côtés sa femme le regardait tout en sanglotant.
« tu l’as tué, dis moi que c’est pas vrai… dis-le »hurla-t-elle de désespoir.
Il resta le regard vide sur la chaise.
le_troll l’attrapa par le bras et le conduisit dans une cellule.
« Vous vous expliquerez devant le juge et j’espère pour vous que vous serez plus éloquent car votre vie en dépendra et là elle ne tient plus qu’à un fil et encore plus fin que celui d’un couteau. »
Il retourna dans son bureau et conduit la femme vers la porte de son bureau.
Elle s’éloigna tout en titubant saoulé par tous ces évènements.
C’est à ce moment que Voya passa devant son bureau.
« Alors tu l’as arrêté l’assassin ? »
« Evidemment, qu’est-ce que tu crois… » dit-il en souriant.
« Tu me racontes, car là j’avoue être perdu par cette histoire »
« D’accord mais on va vider quelques chopes de bière en même temps »
« Je te suis, toujours partante pour cela ».
Ils allèrent à la taverne de Golden et s’installèrent dans un coin.
« Bon tu m’expliques comment il a réussi à tuer l’amant alors que tout était fermé. Cela relève de la sorcellerie. »
« Mais non… c’est simple. Il ne l’a pas tué dans la taverne. »
« Comment cela. Même si il ne l’a pas tué dans la taverne comment il l’a fait pour l’emmener dedans et pour ressortir. »
« Il ne l’a pas amené dedans. Il y est allé tout seul. »
« Là je te suis plus… tu as encore trop bu de bière »
Le_troll regarda les chopes. Il y en avait que six. Normal pour un après midi.
« En réalité il l’a poignardé dehors. Mais il n’est pas mort tout de suite. Et il n’a même pas senti qu’il a été poignardé »
« Qu’est-ce que tu me racontes là ? C’est n’importe quoi. »
« Ecoute bien. Le cocu a poignardé l’amant. Mais l’amant était tellement aviné qu’il n’a rien senti. En plus là où était planté le couteau est une zone très peu sensible. »
A ce moment il pinça très fort Voya à cet endroit.
« Aïe »
« Tu vois ça fait mal mais sans être douloureux. Alors totalement saoul, il n’ a rien senti. Il a continué son chemin comme si de rien n’était. Il est allé dans la taverne, s’est enfermé, s’est servi à boire, s’est installé à une table et est mort en se vidant de son sang. Il s’en est même pas rendu compte. »
Voya regarda le_troll étonné.
« D’où tu sors une telle théorie ? »
« C’est très simple. Lorsqu’on est entré dans la taverne il y avait des traces de sang qui allait de la porte vers le bar et du bar vers la table. Si il avait été porté les traces de sang aurait été entre la porte et la table. Et cela explique surtout pourquoi tout était fermé. »
« Eh ben, ça c’est une sacrée histoire… j’espère que c’est la dernière de ce type à Vienne ».
Voya se leva pour chercher deux nouvelles chopes de bière.
A son retour le_troll s’était endormi, assommé par la fatigue. L’image de son amie Rebaile toujours dans ses pensées…
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MessageSujet: Plumedange   les écrits du concour d'écriture Icon_minitimeDim 23 Nov 2008 - 0:15

Citation :
*La scène se passe dans une petite ferme. Une bonne est assise en face de plusieurs jeunes enfants. Un feu crépite dans la cheminée, la neige à recouvert la terre. La bonne est à la fenêtre. Elle s’appelle Sarah. Sarah donc avait allumée un bon feu de cheminé. Elle c’était ensuite assise dans un fauteuil à bascule qui grinçait tandis qu’elle avait l’air perdu dans ses pensées.*

-Sarah, Sarah raconte nous une histoire !

*La sœur du jeune garçon se lève prend un air sérieux et dit :

-Grégoire mais enfin ! Tu as oublié le petit mot !

-Sarah, Sarah raconte nous une histoire s’il te plait !

*Le dit Grégoire tirait sur mes habits. Je plongeais mes yeux dans les siens. Il était tellement adorable comment refuser…Elle l’invita à s’installer sur ses genoux.*

-Ecoutez bien cette histoire que je vais vous comptez à réellement existée.

*Elle commença donc à raconter.*

Notre histoire débute dans un petit pays appelé Ambroisie. Un roy et une reine y vivaient et gouvernaient depuis plusieurs années. Ils étaient bons et sages, et tous avaient de l’estime pour eux. Tous sauf un.

-Qui donc n’aimait pas le roi ? Dit-nous tout Sarah !

-Ecoute donc l’histoire Grégoire.

Reprenons, un jour ou il faisait bien froid une jeune fille se présenta au château, elle avait froid, les pieds nus, ses vêtements étaient tellement déchirés que l’on se demandait si ils servaient encore à quelque chose…
Elle fut recueillie, on la nourrit, on lui donna un lit. Sarah était aux anges, depuis la mort de ses parents elle errait seule…S’endormant souvent le ventre vide dans une étable ou dans un tas de fumier.
On lui fit d’ailleurs prendre un bain avant toute chose. Ceci après le bon potage acheva de la réchauffer. Elle s’endormit rapidement.
Vous aurez compris que je vous raconte mon histoire. On m’assigna ensuite à la suite du premier conseiller du roi. Je devais y faire le ménage, tout ranger et faire en sorte que tout brille. Il était très exigeant. Je me couchais très tard et me levait très tôt. Je grandis passant de l’enfant à l’adolescente, et de l’adolescente à la jeune femme. Le conseiller me gardait de plus en plus souvent et longtemps et restait là à me regarder nettoyer sa suite.
Dans le même temps, le roi et la reine avait enfin eut deux enfants. On fit la feste longtemps dans le royaume. Cela faisait longtemps qu’ils souhaitaient avoir des descendants.
Mais, le conseiller ne fut pas heureux de l’évènement, je fus contrainte à regarder la feste de la fenêtre de sa chambre…Alors que je le croyais là bas à festoyer et m’était installée près du feu, il entra.
Je sursautais, de peur de me faire prendre en pleins délis de fainéantise. Mais il m’avait vue. Il s’approcha et me susurra quelques mots à l’oreille.

-Tu seras reine, mon enfant.

-Moi reine ? Votre Grasce, avez-vous donc trop bu ?

Il se mit alors à rire, je ne compris pas pourquoi, il n’empêche que quelques mois plus tard j’eus un enfant de lui. Un petit garçon que nous avons appelé Charles. Mon amant réussis par je en sais quel subterfuge à me le ravir et de le mettre à l’étude avec les enfants du roy.
Il se passa deux ans, avant que le premier conseiller entre à nouveau avec un air ravit.

-Tout est en place dans un mois je serais sur le trône !

-Dans un mois ? Que se passera t-il d’ici là ?

Il s’approcha de moi, me prenant le menton.

-Dans un mois tu seras reine et je serais roy.

Il repartit alors dans son rire qui me faisait maintenant frissonner…
Quelques jours plus tard, alors que je promenais dans les couloirs, j’entendis la voix du premier ministre. Il chuchotait pour ne pas être entendu, et cela m’attira.

-Veillez à ce que tout soit prêt dans 10 jours. Je ne souffrirais aucun retard !

-Bien monseigneur, cela sera fait.

-Nous établirons le regroupement dans la petite ferme abandonné au nord de la colline qui hurle.

*Les enfants étaient pendus aux lèvres de Sarah, se demandant se qu’il allait se passer ensuite.*

J’attendis qu’ils soient partit pour sortir de ma cachette. Je connaissais ce lieu, et décidait donc de m’y rendre. Ce que j’y découvris me glaça le sang. Le lieu était empli d’armes ! De costumes et de chevaux aux environs. Je repartis bien vite. N’ayant pas de preuves, je ne pouvais faire grand-chose…
Je rentrais donc au château et guettait l’agitation des jours qui suivirent…
Un…Des messagers couraient de toutes parts
Deux…Entrée de l’armée dans le château
Trois…Arrivée massive des fermiers des environs
Quatre…Arrivée du ravitaillement pour le siège potentiel.
Cinq…Invitations envoyées aux nobles des environs.
Six…Préparation d’une feste.
Sept…Arrivée des invités.
Je n’y comprenais rien, nous allions nous faire attaquer et une feste était prévue ?
Tournant dans ma chambre, je sursautais une nouvelle fois.

-Mon plan marche à merveille, ce soir tu assisteras au plus grand spectacle que tu n’es jamais vu !

Il se changea alors revêtant ses plus baux atours. Il m’affubla d’une robe à froufrou grossière et habilla notre fils de soie brodée de fils d’or. Il m’apprit ensuite que nous fêtions ce soir la naissance des deux enfants du roy.
Je cachais bien vite le visage surpris que j’aie affiché un instant. A l’heure convenue nous nous rendîmes à la feste. Tous les chandeliers étaient allumés et brillaient de milles feux. Les tapisseries étaient plus belles que jamais et le sol étincelait.
Le premier ministre avait tenu à porter notre enfant, et il s’arrêta non loin du roi. Qui prit alors la parole.

-Merci à vous d’être venu. Je vous ai fait appeler en ce jour afin de vous présentez nos deux adorables amour. J’ai l’honneur de vous montrez mon fils Arthur et ma fille Ange.

-Qu’ils vivent heureux à jamais et en bonne santé ainsi que notre seigneur à tous.

Le roy les gratifia d’un sourire, mais il n’eut pas le temps de prendre la parole qu’un homme de noir vêtu, une cagoule sur la tête entra et avança d’un pas serein vers le berceau de la petite fille.

-Qui este vous ? Eloignez vous de ma fille ! Somma le roy.

-Je suis un don du ciel. Cette enfant aura une vie très dure parmi vous permettez moi de l’emporter je vous prie. Mon nom est Azurus, vous dire qui je suis n’aurait aucune utilité. De plus, je suis pressé par le temps. Cet enfant n'est de toute façon pas à vous. Je vous salue.

Ni une, ni deux il s’empara de l’enfant et après une révérence disparu tel un esprit. Mais on ne pouvait penser que la salle toute entière avait rêvée. La reine éclata en sanglots, le roy somma de retrouver cet homme. Je m’était pour ma part approchée, une plume se trouvait au fond du berceau, je la prit entre mes mains. Au mesme moment un garde entrait en hurlant :

-Nous sommes attaqués ! Protégez le roy et la reine ! Fermez les p…

Il fut tué d’une flèche en plein cœur. Je pris l’enfant des bras de mon mari, et retournait près du berceau du petit prince. Je me dirigeais ensuite vers le roy et lui murmurait à l’oreille alors qu’il était blanc comme un linge.

-Laissez moi échanger les enfants, je sauverais le prince comme si il était mon propre fils.

Il me regarda semblant jauger la situation. Dehors le bruit des épées se rapprochait. J’effectuais alors l’échange. Pensant me racheter de n’avoir rien dit au roy. Je partis ensuite par une petite porte dérobée. A peine l’avais-je refermée que nos attaquants entrèrent. Un vol de flèches des cris…de bébé…de femmes…La reine…Je sentis les larmes inonder mes yeux et couru, vite très vite…le plus rapidement possible…
Je me faufilais, comme je le pouvais dans les couloirs du château, l’enfant collé contre moi. Alors que j’avançait, on m’attrapa par la manche. C’était l’homme cagoulé. Il me mena dehors sans encombre et s’enfuit de son côté. Les chiens étaient lâchés après moi…Je couru encore…
Le souffle me manquait…les chiens me rattrapaient…Je tombais alors…Ils en profitèrent pour me mordre jusqu’au sang. J’hurlais mais parvient à me défendre tant bien que mal avec un bout de bois. Je couru alors jusqu’à tomber inanimée.
Lorsque je me réveillais une petite fille était entre mes bras…et le château brulait au loin…Mon cœur se serra…et je serrais l’enfant promettant qu’un jour elle retournerait sur le trône.

-Oh elle est bien triste ton histoire Sarah.
-Tu trouves ?
-Oui…Pauvre roy.
- Petit frère penses-tu aux vies sauvées ? A ses enfants qui sont encore en vie ? Ne te demande tu pas qui est cet homme masqué ?
-Si, mais j’aurais voulu une belle histoire.
-Les belles histoires n’existent pas dans la réalité mon enfant.
-Dit, qui est l’homme masqué ?
-Ha cela vous le saurez dans une autre histoire. Maintenant il est temps d’aller au lit !
-Oh non !
-Oh non Sarah pas maintenant !
-Oh que si allez allez !
*Les enfants allèrent se coucher la tête emplis d’interrogations, Sarah leur avait t-elle raconté l’histoire de leur sœur…Mais pourquoi son nom n’était pas le même. Ils s’endormirent alors, ayant hâte de connaitre la suite un autre soir. Sarah pour sa part les regardait avec amour pensant aux bébés qui étaient maintenant bien grands…*
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MessageSujet: Herwan   les écrits du concour d'écriture Icon_minitimeDim 23 Nov 2008 - 0:38

Citation :
Ce matin encore, Herwan avait la tête ailleurs. Cela faisait déjà plusieurs jours qu'elle avait perdu le sommeil et que ses nuits étaient agitées d'un trouble inconnu. Elle passait son temps à la fenêtre, à regarder le ciel jusqu'aux premiers rayons matinales du soleil. Elle ne parvenait pas à nommer son mal, mais sans pour autant le vouloir vraiment. La mélancolie s'ancrait davantage chaque jour, ses sensations devenaient confuses et ses émotions, floues. L'ignorance, le chagrin, la solitude semblaient se plaire à la ronger de l'intérieur, lentement mais avec avidité. En plus d'avoir perdu le sommeil, Herwan avait perdu l'envie de toute autre chose. Elle n'avait plus d'appétit, ne trouvait plus aucune saveur à quelconque compagnie et ne sortait plus de chez elle que pour s'occuper de ses moutons, mécaniquement. Seule, et comme privée d'une partie d'elle même sans parvenir à se l'expliquer, elle désertait les tavernes, d'ordinaire joyeuses et débordantes de chaleur, et avait appris à fuir également les heures d'affluence au marché. Les amis proches étaient pourtant là pour lui assurer soutien et compréhension, lorsqu'ils se présentaient chez elle, ils n'en trouvaient pas moins porte close, et absence d'explication.
La nouvelle arriva donc par cette belle matinée d'automne. La forêt avait revêtu ses couleurs brunes et orangées et les tisserands ne vendaient plus que des lainages. Un feu brûlait dorénavant dans chaque foyer et les auberges ne désemplissaient pas. Un jeune messager à cheval, en provenance directe de Lyon, s'était précipité en mairie prétextant une annonce ducale de la plus haute importance. On envoya rapidement le crieur sur la Grand Place, pour répandre la nouvelle auprès de la populasse. Il était rare de voir une telle agitation au village, hors période électorale et pour la simple annonce d'un message. Aussi la foule curieuse s'était-elle rassemblée massivement avant même que le tambour n'ai achevé son appel. Le crieur prit un air faussement solennel pour faire sa déclaration, tandis que les visages se figèrent au fur et à mesure que les mots franchissaient le seuil de ses lèvres:

« Le jeune seigneur William de Baudoint, dit Boly, anciennement gouverneur du Lyonnais-Dauphiné et résidant d'Embrun, loyal, fidèle et dévoué à sa ville et son duché, vient de trouver la mort des suites de profondes et graves blessures... »

Ceux qui l'avaient bien connu subissaient déjà l'impact de la nouvelle. L'émotion était bien palpable, les larmes naissaient aux coins des yeux, les regards fixaient le sol pendant que d'autres discussions s'élevaient, porteuses de maints regrets et louanges à l'égard du défunt. Embrun était sa ville, sa terre, le village tout entier allait être profondément affecté par sa disparition.
Mais pour Herwan, le monde et tout ce qu'il comportait s'était évanoui dans le silence, sitôt que les mots, ainsi assemblés, avaient fait sens dans son esprit. Son corps refusait d'en entendre davantage, tout son n'était désormais plus audible. Seuls les battements saccadés de son coeur, emballé, résonnaient au fond de sa poitrine, si fort, qu'ils en venaient à marteler ses tempes. C'en était assourdissant. Le temps semblait s'être véritablement arreté. Les gens ne bougeaient plus, les feuilles ne tombaient plus des arbres, le vent avait même cessé de souffler. Et pourtant, un froid puissant s'engouffrait et se répandait, plus déterminé encore qu'une lame d'acier. Herwan prenait conscience des moindres parcelles de son corps à mesure que l'onde glacée en prenait possession. D'abord ses poumons, puis tout le buste, le ventre, les jambes, les bras, les mains et enfin la tête. Aussi vite qu'un poison se répand dans les veines, aussi lourd que l'enclume du forgeron, ce froid la tenaillait et la paralysait de l'intérieur: émotions, sensations, pensées, conscience... Elle était pâle et le visage stoïque. Le regard vide et perdu, elle s'éloigna de la foule et déambula un moment dans les rues désertes. Un long moment, pendant lequel le temps prenait un malin plaisir à s'étirer. Après de longues heures d'errance, une fois que chacun avait recouvré le court normal de son existence et que le soleil avait largement décliné, Herwan laissa une masure attirer son attention. Elle n'était pas grande, la façade donnant sur la rue n'offrait qu'une humble porte et deux modestes fenetres. Mais nul doute qu'elle renfermait au-delà de ses murs, un joli jardin, cotoyant de près la forêt. Ce soir là, sur le pas de la porte de cette maison qu'elle avait la certitude de connaître comme si elle était la sienne, un lys blanc reposait, ses pétales ondulant légèrement sous la brise caline. Avec un sourire tendre, elle le ramassa, poussa la porte et entra. Elle posa le lys sur rebord de la cheminée, d'où une flambée crépitait chaleureusement. Un bouquet de tulipes était posé au centre de la table et de toutes petites bougies étaient disséminées un peu partout dans la pièce. Dès la porte d'entrée, elles indiquaient un chemin. Alignées les unes à côté des autres, elles grimpaient l'escalier, marche après marche, jusqu'à l'étage. Herwan suivit la rampe jusqu'au palier. Les portes des chambres étaient fermées mais celle de la pièce d'eau était entrouverte. Il s'en dégageait d'agréables senteurs. La parade de petites flammes contournait la bassine de cuivre pour le bain. Elle était tapissée au fond, d'un épais drap blanc et remplie d'eau si chaude que s'échappaient de discrets volutes de vapeurs. Herwan laissa ses doigts s'y glisser et caresser quelques uns des multiples pétales de roses colorés qui recuvraient la surface de l'eau. Elle reconnaissait cette chaleur, ces bougies, ce bain, cette vieille chaise abimée qui , lorsqu'elle en était sortie, ne lui avait plus tendu qu'une robe de soie si fine, qu'il était impossible d'y dissimuler quelconque rondeur du corps.
La suite de bougies se faufilait au dehors, par la porte qui s'ouvrait sur le péron, coté jardin. Elles descendaient l'escalier de pierre et courraient sur la pelouse, jusqu'au saule pleureur. Herwan savait qu'il serait là et elle ne s'était pas trompée. Boly l'attendait au fond du jardin, sous le saule. Il était vêtu sobrement, en humble et élégant tisserand qu'il était au jour de leur rencontre. Il était si beau, si grand, si souriant, elle avait eu bien raison de ne pas croire ce que disait le crieur, Boly ne pouvait être mort, puisqu'il était là, près d'elle, dans leur jardin. La nuit était idyllique, le ciel était dégagé et clairsemé d'étoiles scintillantes et la lune resplendissait de toute sa lumière. Herwan alla fouler le sol de ses pieds nus pour le rejoindre. L'herbe lui chatouillait les chevilles, comme autrefois. Enfin, elle put le toucher. Ses mains redessinaient alors les contours et les courbes de son être, qu'elles n'avaient jamais cessé de réclamer. Elle ne put échapper au frisson qui la parcourut allègrement lorsqu'elle devina à travers sa chemise, les épaules, rondes et fortes qu'elle avait tant aimé cajoler. Son parfum était aussi caressant, sa peau était aussi douce, son regard était aussi tendre. Il respirait la volupté et la douceur. Lorsqu'elle se blottit dans ses bras, elle reconnut la mélodie régulière des battements de son coeur. Heureuse, Herwan répondit au sourire de lutin malicieux que lui adressait Boly, par un baiser sur la joue, doux comme une caresse et qui valait bien plus de mille mots.

Alors, il disparut, comme évaporé, métamorphosé en poussière fine et étincellante qui brillait sous l'éclat de la lune. Le vent l'emporta, se levant juste pour lui, pour l'emmener au plus haut, par delà les arbres, les nuages, jusqu'aux étoiles. Sans chercher à le retenir, Herwan le laissa s'envoler. Elle s'allongea par terre, les yeux toujours rivés vers le ciel encore scintillant. Les étoiles lui parurent alors plus nombreuses, ou peut être seulement plus lumineuses.Un sourire s'étendit sur ses lèvres et Herwan resta ainsi longtemps à scruter les étoiles, comme ils l'avaient fait ensemble, des nuits entières auparavant.

« Tu rends la nuit tellement plus belle. »

L'épuisement finit par avoir raison d'elle et la nuit se chargea de fondre Herwan dans la chaleur de ses souvenirs, jusqu'au petit matin.
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MessageSujet: Altais   les écrits du concour d'écriture Icon_minitimeLun 24 Nov 2008 - 21:32

Citation :
Bonjour,

Etant malade je n'ai pu vous envoyer à temps ma participation. Je sais que je suis hors délai et donc que je ne peut prétendre à voir mon personnage participer. Néanmoins ayant écrit mon histoire je vous l'envoi quand même, j'ai prit plaisir à l'écrire.

LJD Altaïs

Citation :
Un moine se présenta à Dame Isilween.

- Bonjour Dame je tient ici un parchemin que j’ai rédigé. Le Sieur Altaïs, valentinois et archer de notre bel Ost, sachant ses piètres qualités à écrire m’a demandé de retranscrire ses propos pour que son histoire soit bien écrite et donc lisible par tous.
Il me conta son histoire d’une traite au fur et à mesure que son imagination vagabondait sur les ailes de l’inspiration.

L’homme tendit ensuite le parchemin.



Comme souvent à cette époque de l’année les douleurs se réveillèrent dans sa jambe. Grommelant l’homme serra fortement sa cuisse pour tenter d’apaiser l’élancement. Il avait grande habitude de cette situation. Logiquement il aurait du faire halte prêt du bosquet ombragé qui se dressait à sa dextre par exemple. Il s’écria :

- Par Dieu si je ne devais point rallier avant ce soir la ville de Lyon je ne serrais plus sur ton dos mon ami chevalin. Je te rassure ce n’est pas cette course qui me fait mal, juste cette vieille blessure que la fatigue réveille.

Il pesta encore un moment tout en repensant à la matinée. Convoqué par son seigneur il n’avait pas tardé à en connaître la raison. Il se plongea dans ses souvenirs et repensa au matin même…

[Le matin même]

Un aigle regarde au sol pour découvrir une plaine ouverte aux vents furieux des montagnes toutes proches. S’éparpillant ça et là quelques hameaux. L’un d’eux, en y regardant de plus prés, semblait bien plus prospère. En descendant l’aigle découvrit une petite ville bourgeoise. Il se désintéressa bien vite des habitations humaines pour survoler les champs voisins et y chercher sa pitance.
Dans la ville qu’il laisse derrière lui nombre de gens s’agitent et s’affairent : le marché bat son plein et c’est à celui qui criera le plus fort pour vanter les mérites de sa marchandise.
Plusieurs bâtisses, appartenant à de riches commerçants, bordent la place. L’une d’elle attire l’attention par le cheval qui est scellé et attend au bas de la porte. Il est frais et piaffe d’impatience de partir. Le palefrenier qui le tient semble jeter de fréquents coup d’œil à la porte. Il attend le cavalier anxieux et impatient.
Derrière la lourde porte en question c’est l’effervescence : le maître des lieux à réclamer à son meilleur cavalier de venir. Ce dernier est un grand gaillard fort maigre cependant. Il est déjà en habits de voyages, ses bottes raisonnent lourdement sur le sol de pierre. Il se présente enfin devant un homme ventripotent. Machinalement il regarde la tenue de son maître. Ses habits, pourtant taillés dans des étoffes riches, lui sied fort mal. Nul en sa maisonnée ne lui en ferrait la remarque mais il y avait quelque chose de saugrenu à l’ensemble : une barrique revêtu de milles étoffes jetées pelle-mêle. Voici l’image que l’on pouvait avoir du marchand propriétaire de cette demeure.

Trop pesant pour se lever il s’adressa par geste à ses serviteurs. L’un d’eux tendit au cavalier un panier contenant un linge humide bien emmailloté.
D’une voix éraillée, au ton suppliant, l’homme parla :

- Mathieu bien que simple serviteur tu m’a déjà prouvé ta valeur en maintes occasions par tes dons de cavalier. Voici un paquet pour ma mie. Elle séjourne chez une cousine Lyonnaise. Dans sa hâte de la retrouvée elle à oublié ceci. Part dés maintenant pour lui remettre au plus tôt. Il est fort urgent qu’elle est le contenu de ce panier tu me comprend bien. Je m’en remet à toi. Je te confie l’un des meilleurs chevaux de cette ville. Va maintenant.

Alors qu’il tournait talons le marchand l’interpelle :

- Ah j’oubliais… Si tu ne le remettait pas avant ce soir tu n’aurait plus à paraître devant moi. Tu comprend. Ce panier à plus de prix que ta vie.

Le cavalier prit le panier, le trouva fort léger, et parti. Habitué à obéir il ne songea pas un instant à demander se qu’il transportait ainsi protégé. De plus le ton fort pressant ne pouvait que suggérer une affaire de la plus haute importance. Mathieu sortit donc de la maison, fit un bref signe de tête au palefrenier et se hissa sur sa monture. Il ne connaissait pas ce cheval mais pouvait sentir l’énergie de ce dernier. Il l’éperonna à peine, l’animal se dirigea vers la sortie de la ville, évitant avec adresse les bedeaux forts nombreux en ce jour de marché. Il partit au petit trot dés que la route fût dégagé. Mathieu laissa l’animal à cette allure et profita du voyage.
Il ne s’arrêta que pour faire reposer sa monture et boire. Il profita de l’une de ces haltes pour manger. Il découvrit dans la besace remise par la cuisinière un morceau de jambon et plusieurs morceaux de pain. Il mangea le pain, réservant la viande pour le soir.

[Maintenant]

Sa douleur était toujours là. Bien que vigoureux et habile cavalier il avait déjà fait une très mauvaise chute. Sa jambe lui rappelait assez régulièrement celle-ci. Il grimaça mais resta en selle, le précieux panier devant lui.

Au bout de plusieurs lieux il n’en pouvait plus, la douleur était telle qu’il suait à grosses gouttes, il tenait péniblement en selle. D’ailleurs sa monture allait au pas, seule allure qu’il supportait. Jamais encore il n’avait eu si mal. Son devoir était de livrer le colis, vite.

- Cependant si je ne m’arrête pas je ne pourrais bientôt plus tenir en selle.

Serrant les dents il estima mentalement la distance à parcourir. A cette allure en voyageant de nuit il arriverait en milieu de matinée.

Il décida de faire une pause, la nuit tombant rapidement. Il choisit un fourré bien fournit un peu éloigné de la route. Il pourrait s’en servir comme un mur entre lui et la route, il ne voulait point que des brigands ne dérobe son précieux chargement.

Le corps meurtrit et la fatigue ayant fait son œuvre il eut beaucoup de peine à descendre de sa monture. Alors que sa jambe douloureuse touchait enfin le sol, le précieux panier coincé fortement entre ses doigts un sifflement inquiétant éveilla sa vigilance. Mathieu ne compris la situation que trop tard : toujours en parti accroché à la selle il vit sa monture se fit attaquer par une vipère dérangée par leur arrivée. Le cheval se cabra sous la douleur et la surprise. Mathieu se vit voler et ne pensa qu’a deux chose : serrer le panier de toutes ses forces, espérer ne pas tomber sur sa jambe déjà mal en point. Heureusement pour lui son pied ne resta point bloqué en l’étrier et couché sur le flanc il devina son cheval partir comme un fou dans la nuit. Il haletait, le panier toujours serrer contre lui.

- Eh v’la que je n’ai plus à manger non plus… Par Aristote qu’ai-je fait pour mériter telle aventure.

Toujours grognant il se releva aussi rapidement que possible pour s’éloigner du bosquet, il ne tenait pas à se faire mordre aussi. Arrivée à la route il s’assit, triste et la jambe toujours douloureuse, sans compter les ecchymoses de sa récent chute. Son caractère calme voir placide selon certain lui permit de se ressaisir bien vite. Il avait un colis à livrer mais avait perdu sa monture. Il n’y avait beaucoup de solutions.
Dans le noir il tenta de s’orienter puis prenant sur lui il se releva pour marcher.

- J’ai un colis à remettre donc allons y vaillamment, j’ai encore pas mal de route à faire.

A une allure lente mais constante il suivit la route qu’il devinait sous la lumière de la lune. Il avait très faim et sa jambe toujours aussi douloureuse. S’arrêtant régulièrement il marcha ainsi une bonne partie du début de la nuit. Fourbu il finit pas trouver un petit fossé, protégé de la route par des gros rochers. Mathieu réfléchit un instant puis décida de dormir ici, fatigué comme il l’était il ne pourrait bientôt plus faire un pas.
Se glissant doucement dans le fossé Mathieu cacha le panier entre les rochers puis il se pelotonna dans son manteau, espérant que le cheval n’avait pas périt et réussit à retrouver le chemin de son écurie. Mathieu s’endormit rapidement.

Son réveil fût des plus douloureux. Non seulement sa jambe le lançait mais en plus il avait ressentit un violent choc au niveau de son front. L’esprit embrumé par le sommeil il tâta son front et sentit un liquide chaud, il n’eut pas la temps de réaliser qu’il s’agissait de sang qu’une pluie de cailloux lui tomba littéralement dessus. Il réussit à rouler sur lui-même pour échapper à certains des projectiles. Serrant les dents il se redressa en hurlant, espérant faire peur à ses assaillants. Son cri autant que son aspect surpris les garnements qui avait trouvé fort amusant de caillasser un vagabond sûrement ivre pour avoir roulé ainsi dans le fossé à un jet de pierre de deux fermes isolées à quelques lieux de Lyon.
La bande de gamins s’enfuyant en hurlant réveilla tout à fait notre homme. Le sang coulait toujours de sa coupure au front et son corps tout entier se révoltait de la nuit passé dans le fossé et de l’attaque aux cailloux. En regardant autour de lui Mathieu se rendit compte qu’il avait encore un bon bout de chemin à faire et que le soleil était déjà bien haut. Réprimant une grimace à la révolte de son estomac comprenant qu’il n’aurait pas à manger de suite il fouilla es rocher pour y reprendre son précieux colis. Ce dernier, salit mais intact, commençait à ressemblait à un fardeau que l’homme aurait bien aimé déposer ici et oublier. Seule sa droiture et son sens du devoir le poussa à reprendre le panier en soupirant et à se remettre en marche, imaginant les plats qu’il pourrait manger en la demeure où il se rendait.

Le voyage fût fort long et pénible. Son front avait arrêté de saigner mais en s’approchant des murailles de Lyon il remarquait les regards des autres voyageurs : sale, les habits froissés et le visage maculé de sang et de saleté. Il vit les gardes de la ville former un groupe compact, bien décidé à renvoyer se vagabond à la route. Mais il était enfin à la ville de Lyon, traînant la jambe et souffrant le martyre.
Mathieu réclama alors à cor et à cri qu’on le mène à la demeure de Dame Gwendoline. Qu’il avait un colis urgent et qu’Aristote l’avait guidé jusqu’ici malgré ses mésaventures. La fatigue couplé à la colère de ne pas être crût lui fit faire grand tapage à la muraille. Il fit si bien le récit de son périple que plusieurs paysans l’aidèrent à passer le mur d’enceinte de la ville et à gagner cette demeure. Le petit groupe déboucha dans la rue tant désirée. Bruyant, ameutant tous le monde le groupe se présenta à la porte. Mathieu n’en pouvant plus frappa de ses dernières force et hurla qu’il avait un colis à remettre de toute urgence à Dame Madeleine de la part de son mari.

Poussées par les bras de ceux qui l’avait accompagné, tirés à l’intérieur par des serviteurs fatigués à l’air nerveux, Mathieu se retrouva, toujours son panier à la main, introduit dans un salon. Le regard hagard il jeta un œil fatigué sur la pièce.
Plusieurs dames de qualité se trouvaient là. Sa tenue, pleine de poussière et de traces de sang, son visage écorché et sale, ses cheveux en bataille avaient un air de folie en ces murs.

Il ne put parler et tendit le panier devant l’une des femmes présentes.
Un visage porcins, des yeux petits et à l’éclat malveillants, des cheveux gras collés plus que peignés, des lèvres minces et serrés de colère… L’ensemble fort disgracieux, Dame Madeleine, se pencha en avant pour darder d’un regard mauvais le cavalier :

- Comment avait vous pu mettre autant de temps. Par votre faute j’ai passé une nuitée épouvantable. Imaginez vous seulement misérable manant à quel point votre lenteur est inadmissible. Et quel est cette tenue ? Vous allez me faire croire que des brigands vous on attaqués. Je n’en croirais pas un mot. Maintenant disparaissez et laissez ici ces cerises.

Puis se tournant vers l’autre femme :

- Vous voyez je vous les avait promis... Les voici. Nous aurions pu les avoir plus tôt si cet imbécile ne c’était pas amusé en route…

Mathieu n’entendit pas la suite, emmené par les servantes il avait été conduit à la cuisine. Elles s’activaient à le soigner. Soudain il arrêta l’une d’elle et lui demanda d’une petite voix,pour s'assurer d'avoir bien entendu :

- Je transportait quoi alors ?

- Des cerises.

- Des cerises !!

- Oui… Dame Madeleine avait promis de venir avec des cerises. Elle les as oublié. Vous ne pouvez imaginer la vie que nous avons ici. A son arrivée elle ne les as pas trouvée. Pourtant sur de les avoir emportée avec elle. Dans sa colère elle à giflé l’une des petites nouvelles, l’accusant de les avoir manger. Sa cousine à alors proposé de chercher le panier. Si elle les avait avec elle il y aurait bien le panier quelque part. On a du retourner toute le maison pour finalement ne rien trouver. Un pigeon fut envoyer à son époux. Il envoya en réponse que les cerises étaient restaient sur la table… On vous a alors envoyé ici.

Éberlué Mathieu regarda tout à tour chacune des personnes présentes. A leurs mines il ne pouvait croire qu’elles mentaient.

- J’ai subit un voyage si pénible pour des cerises !!

- Oui… Dame Gwendoline en raffole…

Alors que la colère et la rage envahissait Mathieu des cris retentirent dans la maisonnée : Dieu était cité à maintes reprises. Dans la confusion des paroles et des gens Mathieu compris l’essentiel : Dame Gwendoline trop gourmande avait manger trop vite les cerises et avait avalé un noyau… Elle s’était étouffée…
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MessageSujet: Botta   les écrits du concour d'écriture Icon_minitimeLun 24 Nov 2008 - 22:31

Citation :
Un de ces soirs de tempête où il fallait mieux rester chez soi, on pouvait continuer à remarquer la présence d'un jeune paysan, châtain, les cheveux plutôt ébouriffés, la vingtaine, qui continuait encore et toujours à s'occuper de ses cultures, souhaitant sauver la plus grande partie de sa récolte. Les derniers temps pour lui avaient été plutôt durs, et il se devait donc de se donner tout ce mal pour continuer d'espérer à vivre. La famine guettait en effet tout le village, et le prix du peu de nourriture qu'il pouvait rester augmentait considérablement sur le marché.
La pluie continuant donc à cingler sur son visage, il se chargea de donner les derniers coups de faucille pour finir de couper la dernière partielle de terre qu'il lui restait à s'occuper, et mit aussi vite que possible sa récolte au sec.
Une fois chose faite, Arthur courut vers sa modeste demeure, couverte d'un toit de chaume, et ouvrit la porte sans retenu, et la referma aussitôt. Ses vêtements étaient complètement trempés, s'égouttant à pleine goutte contre le sol.
Le jeune homme se dirigea alors vers la première pièce à gauche où se trouvait la cuisine, et commença à ôter sa chemise, la déposant sur le dos de la seule chaise qu'il pouvait avoir chez lui. Il s'y installa alors et se mit à penser à la misérable vie qu'il pouvait connaitre depuis maintenant tout petit, rêvant de gloire et de richesse.

Pffff... Ma récolte est foutue, et les redevances qui vont bientôt tomber en plus... Comment je vais bien pouvoir trouver un moyen pour m'en sortir moi, être reconnu aux yeux de tous pour ce que je suis et me trouver une petite femme qui voudrait bien de moi... Mais bon totalement c'est totalement impossible, qui voudrait bien d'un pauvre homme tel que moi, et de ma misérable existence de merde...

Il soupira de désespoir et alla alors se coucher sans même avoir pris la peine de savourer la dernière miche de pain qu'il avait réussi à garder pour le restant de la semaine, dépitée.
Il s'endormi profondément seulement quelques minutes plus tard, la journée de travail qu'il venait d'effectuer aujourd'hui finissant de l'achever.

La nuit passa et il fut tiré de son sommeil à l'aube, au chant matinal du coq.
Arthur se leva alors de mauvaise humeur, ne pouvant s'empêcher de repenser de nouveau aux soucis qu'il allait probablement rencontrer d'ici les tous prochains jours, étant complètement ruinée... Il s'habilla rapidement, enfilant sa braie et sa chemise à moitié déchirée de toute part, et se rendit dans la pièce principale, dans laquelle il prit le temps de manger rapidement son morceau de pain laissé de la veille. Il sortit ensuite de sa propriété et alla se rendre au village, espérant pouvoir trouver quelque chose à se mettre sous la dent à une somme tout à fait convenable. Il marcha donc sans réfléchir sur la place du marché jusqu'à destination. Une fois arrivée sur place, il s'arrêta alors quelques instants, restant immobile devant ce qu'il était en train de voir, ne comprenant pas du tout ce qui était en train de se passer... Une multitude de gens était en effet en train de se diriger tous rapidement vers un même point de rencontre, laissant tomber toutes leurs activités qu'ils pouvaient être en train de réaliser... Curieux, il décida de suivre le mouvement pour voir la raison qui pouvait bien être à l'origine de tout ce raffut. Il en profita au passage pour interpeller un homme pour lui demander les raisons d'un tel intérêt soudain.

Pardonnez-moi mon brave, mais pourriez-vous avoir la bonté de m'expliquer qu'est-ce qu'il se passe donc ici ?

L'homme en question afficha un sourire de mépris sur son visage, n'appréciant pas forcément d'être déranger à ce moment précis. Il lui répondit alors d'une voix rauque, le prenant de haut :

Allez, dégage donc de ma route, sale gueux ! Te mêle pas de ça, ce n'est pas de ton ressort...

Arthur laissa alors l'individu lui passer devant, le regardant avec un regard noir, se retenant de lui envoyer une droite dont il aurait pu se souvenir pour longtemps. Mais cela allait encore de toute manière lui retomber dessus, et il n'aurait fait que retarder le moment où bien il allait enfin savoir ce qu'il se passait. Il préféra donc continuer à suivre tout ce petit monde en se tenant à l'écart de l'homme à qui il venait de parler pour éviter de lui dire sa façon de pensée. Ils prenaient tous la direction de la mairie, sans doute qu'une nouvelle importante devait être affiché à l'entrée de celle-ci... A quelques mètres de l'annonce en question, il s'interrompit également, le nombre de personnes présentes de toute façon devant l'affiche l'en aurait empêché. Il essaya de lire la nouvelle en question en se mettant sur la pointe des pieds, mais rien n'y faire... Les autres étaient bien plus grand que lui, où bien que ce soit lui qui était peut-être également trop petit par rapport aux autres... Il essaya donc d'abord premièrement d'écouter les conversations, enfin les quelques mots qu'il pouvait distinguer, qui commençaient à s'élever à droite et à gauche de la place du village, tout le monde prenant la nouvelle à cœur apparemment.

-Non, ........ les sales ....... pas possible.....

-Mais si, ........ la fille........ des brigands......... 50000 écus de récompense..........

Arthur, quelque peu agacé d'être le seul pour l'instant à ne pas savoir encore ce qu'il se passait, décida alors de forcer le passage pour se faufiler dans la foule.

Excusez-moi, pardon... pardon ....

Après quelques bousculades et s'être excusé un nombre incalculable de fois, il arriva nez à nez devant l'affiche qui faisait tant parler d'elle :

Citation:
Avis à toute la population,

Le 16 novembre de l'an 1456, alors que sa majesté et la famille royale faisaient le voyage du retour de son tour du royaume en carrosse pour regagner ses appartements à Paris, un groupe d'infâmes individus a attaqué sauvagement notre roy dans son carrosse à Rouen, n'hésitant pas une seule seconde à mettre sa vie en péril. L'escorte personnelle du roy ayant réussi à les repousser à temps, ils n'ont cependant pas pu éviter l'enlèvement de sa fille Eléonore, ainsi que quelques bijoux au passage.
Un avis de recherche contre ces hommes a donc été décrété aussitôt contre ces dangereux criminels.
Une récompense de 50 000 écus est offerte à toute personne qui pourra ramener sa fille saine et sauve. Le jugement réservé aux malfaiteurs pour leurs actes odieux sera rendu par le roy lui-même, une fois que l'armée du royaume les aura retrouvés.

Qu'on se le dise !


Il en resta alors totalement bouche bée, cette nouvelle l'obligeant forcément à se poser quelques questions.

Merde, une tel fortune, ça pourrait me permettre de vivre heureux jusqu'à la fin de mes jours... Mais non ce n'est pas possible, un gars comme moi n'a aucune chance d'arracher à plusieurs hommes la fille du roy...

Il baissa alors un peu la tête, déçu de ne pouvoir rien faire dans cette situation, et décida de faire machine arrière, rentrant de ce pas chez lui. Sur le chemin du retour cependant, il continua à mijoter sa réflexion, devant absolument trouver une solution pour rétablir sa situation financière.

Et si j'y arrivais malgré tout, et si, et si...

Il commença alors à prendre doucement confiance en lui, en ses capacités de réaliser un tel coup, et releva alors la tête, fièrement. Il voulait démontrer à tout le monde qu'il avait bien les moyens de pouvoir relever ce challenge, et ainsi gagner toute la notoriété qu'il avait toujours souhaité recevoir depuis de nombreuses années.
Le moral gonflé donc à bloc en l'espace d'un rien de temps, il arriva chez lui des idées plein la tête, et se mit à la recherche de tout ce qui pourrait bien lui servir dans la quête de sa mission.
Mais tout le problème était bien là justement, comment un simple paysan pouvait-il avoir de quoi s'équiper correctement pour ce genre de projet... Après donc quelques minutes de recherches infructueuses, il se fit une raison et réfléchit alors où il pourrait bien commencer pour aller dénicher des informations sur les malfaiteurs en question.

Humm, alors réfléchissons... Des bandits de leur espèce, où peuvent-ils bien avoir l'habitude de se retrouver... Humm... Mais oui bien sûr ! Dans les tavernes voyons... C'est là où la majorité des complots sont préparé minutieusement... J'aurais du y penser plus tôt... Bon et bien maintenant, je n'ai plus qu'à me dévouer à vrai dire...

Un petit sourire s'afficha sur son visage, l'idée de retrouver un lieu qu'il avait l'habitude autrefois de fréquenter le satisfaisait au plus haut point.
Réunissant avec bien du mal le peu d'argent qu'il pouvait bien lui rester, il décida de faire la tournée des bars de la région les prochains jours en espérant avoir la chance de tomber par le plus grand des hasards sur une quelconque piste pouvant le mener à Eléonore. Il commencerait son tour d'observation dès ce soir, l'importance de trouver quelque chose rapidement était devenue capitale s'il ne voulait ne jamais apercevoir la fille de sa majesté.
Le soir venu donc, il alla se rendre dans le premier bar du coin, y connaissant un peu la réputation d'ailleurs après avoir passé quelques soirées autour de ses autres compagnons à la suite des journées de travail bien trop rude à son goût, s'installa au comptoir comme au bon vieux temps et interpella le tavernier pour lui commander une chope. Un léger coup d'oeil de temps à autre à gauche, à droite, et il porta le précieux breuvage jusqu'à ses lèvres, savourant chaque goutte de son verre puisqu'il n'avait plus forcément les moyens depuis fort longtemps de se laisser à ce petit plaisir. Tout entre deux gorgées, il prêtait attentivement l'oreille sur toutes les conversations qu'il pouvait réussir à percevoir quelques mots, espérant pouvoir trouver quelques éléments qui pourraient le lancer sur une piste... Mais mis à part quelques hommes qui ripaillaient tranquillement dans leur coin au fond de la pièce, se faisaient remarquer pour leur ivresse avancé, il n'y avait rien eu de suspect qui aurait pu attirer son attention sur quelque chose...


Autant chercher une aiguille dans une botte de foin en même temps, pfff...
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MessageSujet: Botta (suite)   les écrits du concour d'écriture Icon_minitimeLun 24 Nov 2008 - 22:32

Citation :
Il lâcha alors un soupire de dépit, finit le restant de sa chope et repartit de la taverne. II avait déjà bien perdu assez de temps comme cela, dans sa quête de rechercher Eléonore et de la ramener saine et sauve auprès de son père.
Il commença alors à tituber légèrement sur le chemin du retour le menant à sa demeure. Quelques minutes s’écoulèrent depuis sa sortie qu’il remarqua deux silhouettes au loin qui commençaient à s’approcher de lui, doucement mais sûrement … Deux miliciens qui patrouillaient encore à cette heure tardive décidèrent de l’interpeller, sûrement qu’un simple paysan trainant seul encore à cette heure là était un homme qui ne pouvait être que suspect…

Le plus grand des deux hommes alors commença à le pointer du doigt et à hausser sa voix :

Hep toi là ! Oui toi mon gaillard… Où comptes-tu bien te rendre comme ça ?

Moi ? Oh nulle part en fait… je me rendais simplement chez moi à vrai dire…

Mais oui bien sûr, à cette heure-ci… Et tu infectes l’alcool en plus ! Allez tu nous expliqueras tout ça en geôles la tête reposée…

Les deux hommes la saisirent alors d’une seule main ferme, et l’emmenèrent avec eux jusqu’au poste de sécurité, là où ils l’installèrent sur une couchette, à côté d’un autre homme qui semblait déjà dormir à point fermé. Arthur s’y installa avec plus ou moins de bonne volonté, commençant à ronchonner en lui-même :

Pff … toujours à moi que ça arrive ce genre de chose… Et pendant ce temps là, moi je ne peux rien faire du tout ici même… Vraiment que des cons ici, ne comprenne décidément rien à rien…

Il soupira alors doucement et commença à pleurer sur son sort, abattu, quand le deuxième homme dans la cellule commença discrètement à lui asséner un coup de coude… Se demandant alors ce que l’homme en question pouvait bien lui demander, il le regarda dans les yeux et attendit une explication, avant de s’emporter définitivement cette fois-ci. Trop, c’était trop :

Chuuuuutt ! Fais pas attention à moi, tu vas nous faire remarquer !

Puis après quelques secondes après s’être assuré qu’ils n’avaient pas attiré l’attention des miliciens :

Tu m’as l’air d’être bien désespéré par la vie toi… Je pense avoir ce qu’il te faut sous la main pour t’aider à y parvenir mon ami… Vois-tu, je connais une jeune et belle femme, parfaite sous tous les points de vue hé hé… Et bien je te propose de faire partie des nôtres pour ce magnifique festin qui n’attend plus que nous…

Arthur fut alors complètement surpris à l’annonce de cette nouvelle, et tenta de ne pas faire éveiller les soupçons à son interlocuteur.

Serait-ce donc possible ? Et s’il s’agissait vraiment d’Eléonore ? Non, pas après s’être donné tout ce mal quand même…

L’homme ne lui inspirait point confiance, et ses dires n’arrangeaient vraiment rien à son jugement… Il fut alors soudainement tiré de ses pensées quand l’homme reprit la parole :

Et bien un problème ? Si ce n’est pas assez bien pour toi alors, tu ferais mieux oublier tout de suite ce que je viens…

Non, non , pas le moindre du monde ! C’est juste que, simplement… Enfin une telle… aubaine… vous comprendrez…

Mais oui, bien sûr…

L’homme ricana de plus belle.

Nous sortirons demain à l’aube sans doute, d’ici là tâche de te reposer, on en aura bien besoin…

Arthur préféra le laisser dormir de nouveau, ne pouvant de toute façon fermer l’œil depuis que la chance s’ouvrait peut être enfin à lui pour une fois… Il s’appuya le dos alors contre l’un des murs de la cellule, et mijota pendant une bonne partie de la nuit.
Les heures passèrent quand enfin, un des miliciens qui l’avait interpellé hier soir se dirigea vers eux, le trousseau de clé dans sa main droite.

Allez sortez de là vous deux, et qu’on ne vous y reprenne plus…

Arthur s’exécuta sans que le garde n’ait eu le besoin de se répéter, une nuit comme celle-ci lui ayant paru bien longue.
Se retrouvant à la lumière du jour, il se ressentit reprendre du courage à nouveau, il devait toucher à coup sûr au but maintenant. Son compagnon de cellule ne tarda pas d’ailleurs à le rejoindre, la perspective de s’amuser un peu le rendant de bonne humeur apparemment.
Ce dernier lui fit un signe de tête pour l’inviter à le suivre, et les deux hommes commencèrent alors à prendre la route qui les conduirait sûrement au repère.
Arthur, légèrement impatient d’en savoir plus, se retint de poser toutes sortes de questions inutiles dont il avait pourtant l’habitude, ne souhaitant pas gâcher cette opportunité. Il ne fallait surtout pas en effet éveiller l’attention et la curiosité chez la part de l’autre homme…
Ne le lâchant donc pas d’une seule semelle pendant tout le trajet, il finit par arriver dans une petite ruelle qui menait à un vieux taudis.
Il commençait à devenir anxieux, se retrouver devant une telle situation forcément ne pouvait que l’inquiéter… Il s’avança néanmoins dans la pièce en question, où il finit par apercevoir trois autres individus qui tentaient de tenir fermement attaché une jeune femme contre une chaise en attendant probablement qu’elle ne se montre moins agressive.

Ah te voilà enf…

L’homme s’interrompit au milieu de sa phrase et reprit de plus belle.

Mais c’est qui lui que nous a raccompagné ? Tu es sûr qu’il est fiable au moins ?

Arthur le dévisagea du regard. Celui devait bien mesurer plus de deux mètres, et se montrait d’être quelqu’un d’assez coriace. Il essaya tant bien que mal d’éviter son regard pour éviter de trahir ses intentions, et avant même qu’il ne puisse répondre, son compagnon de route répliqua aussitôt comme pour démontrer la confiance qu’il pouvait lui porter.

Ouais t’en fais pas, c’est un brave petit gars, et il avait besoin d’un petit remontant…

L’homme acquiesça d’un signe de tête, et fit signe à ses hommes de le suivre dans la pièce à côté. Il se tourna rapidement vers Arthur et lui fit comprendre d’un simple regard de se tenir éloigné de tout ça, et qu’il devrait se contenter de surveiller la jeune fille qui tentait toujours inlassablement de se libérer de ses liens.
Il observa alors le plus calmement possible la petite troupe suivre leur chef sans rechigner, jusqu’à qu’il se retrouve seul, en tête à tête avec la femme. Il jeta un coup d’œil rapidement vers le fond de la salle pour s’assurer qu’il n’était pas surveillé, puis alla commencer à rompre ses liens avec une dague qui trainait sur la table, tout en tentant de la rassurer :

Écoutez-moi, je ne vous veux aucun mal…

Vous êtes bien la princesse Eléonore ?

Elle lui fit un signe de tête approbateur.

Bon d’accord, suivez-moi, je vais vous ramener en lieu sûr, mais il faudra bien faire attention à ne pas les alerter…

Les deux compères commencèrent alors à partir précipitamment de la pièce quand les brigands leur coupèrent la route, leur épée dans la main, se doutant bien apparemment de ce qu’il allait se tramer.
Arthur les regarda alors un par un, comme surpris devant cette situation, et essaya de trouver une issue de secours, en vain. Il devait se rendre à l’évidence, tout est maintenant fini pour eux, à moins que… Dans un dernier élan de désespoir, il se saisit de la dague qu’il avait récupérée tout à l’heure, et avança de quelques pas en avant, souhaitant garder Eléonore hors de portée de tout coup.
Les autres hommes se mirent à rire alors à l’unisson, un simple paysan, sans aucune arme qui pouvait rivaliser face à des épées bien affutées, et dépourvu de bouclier.
L’homme qui semblait être leur chef prit alors la parole :

Les mecs, je ne veux aucune pitié envers cet homme, montrer lui qu’on ne s’amuse pas avec moi… Je veux le voir souffrir le plus longtemps possible.

Ses gardes, sans attendre une seconde de plus s’exécutèrent alors, s’assurant bien qu’il ne pouvait pas leur échappé. Arthur, ne s’ayant pourtant jamais servi d’une seule arme telle qu’il soit, se dit qu’il ne pouvait maintenant plus reculer, et se lança sans réfléchir à l’assaut. Le premier contact d’une épée ennemi pénétrant dans son torse ne se fut pas attendre. Il lâcha sa dague aussitôt contre le sol, le regard totalement vide, impuissant. Son assaillant retira violemment l’arme en question une première fois avant qu’une autre valve de coup s’abatte de nouveau sur lui. Il en tomba alors par terre, ne pouvant plus tenir sur ses jambes, ni même encore à rester éveiller. Ses yeux commençaient à se fermer doucement mais sûrement, un voile blanc faisant son apparition devant lui. Il revoyait sa mère devant lui, une belle femme brune, petite par la taille mais grande par le cœur, qui l’avait malheureusement elle aussi quitté dès sa plus petite enfance, qui lui tendait la main pour qu’il vienne la rejoindre à son tour.
Alors totalement apaisé, il la suivit de ce pas, rattraper tout le temps qu’ils avaient pu perdre depuis leur dernière rencontre.
La princesse Eléonore ne fut jamais retrouvé depuis ce jour là, étant portée disparu.
Tout le village continua cependant à vivre leur vie tranquillement comme à l’accoutumée, essayant de vivre dans les meilleures conditions possible, n’étant point au courant de la bravoure et de l’inconscience du jeune homme dont il avait fait acte ce jour là, qui avait été jusqu’au bout de ses intentions pour pouvoir parvenir au bout de ses rêves, aller chercher la reconnaissance qu’il avait toujours souhaité avoir.

Chaque pas mène vers un résultat escompté; l'espoir se mesurant lui quant au degré de combativité.
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