Antoine de Sevillano
Nombre de messages : 3182 Localisation IG : Dié Date d'inscription : 24/09/2006
| Sujet: Les Impairs Ven 11 Déc 2009 - 19:33 | |
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Un spectre hante le Royaume: le spectre du totalitarisme parisien. Toutes les puissances des Duchés et Comtés un jour répudiés, ignorés, et abandonnés, de la vieille France, se sont unies en une Chambre pour traquer ce spectre. Quelle est l'opposition qui n'a pas été accusée d'autolâtrie par ses adversaires au pouvoir? N'a vu une saisine parisienne contredire le bon-sens même de ce que la morale exigeait? Quelle est l'opposition qui, à son tour, n'a pas renvoyé à ses adversaires de bords quelconques l'épithète infamante de l'arrivisme au désavantage de la compétence? Il en résulte un double enseignement. Déjà la Pairie est reconnue comme une puissance par toutes les puissances de France. Il est grand temps que les Grands de ce Royaume exposent à la face du monde entier, leurs conceptions, leurs buts et leurs tendances. Qu'ils opposent au conte du spectre totalitaire une unité salvatrice. C'est à cette fin que nous nous sommes réunis jusque là en secret.
L'histoire de toute souveraineté jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire de luttes de pouvoir. Homme libre et esclave, patricien et plébéien, pair et feudataire, en un mot oppresseur et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours soit par une transformation de l'Institution (de nos jours royale) tout entière, soit par la destruction des deux classes en lutte.
Dans les premières époques historiques, nous constatons presque partout une organisation complète de la société en classes distinctes, une échelle graduée de statuts. Dans la Rome antique, nous trouvons des patriciens, des chevaliers, des plébéiens, des esclaves. Aujourd'hui, des seigneurs, des vassaux, des maîtres de corporation, des compagnons, des serfs, des Pairs, et, de plus, dans chacune de ces classes, une hiérarchie particulière, avec en amont, ces Pairs. La Pairie moderne, élevée sur les ruines de la société qui mena Fronde il y a trois ans, n'a pas aboli les antagonismes de classes. Elle n'a fait que substituer de nouvelles classes, de nouvelles conditions d'oppression, de nouvelles formes de lutte à celles d'autrefois: elle en est la pièce maitresse. Cependant, le caractère distinctif de notre époque, est d'avoir simplifié ces antagonismes. La société se divise de plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes diamétralement opposées : les royalistes et les autonomistes.
Et, au fur et a mesure que l'arrivisme, les relations particulières, les forces du Domaine Royal se développent, la Pairie moderne grandit, décuplant ses bras et refoulant à l'arrière-plan les classes léguées par le couronnement de Reims. La Pairie, nous le voyons, est elle-même le produit d'un long développement, d'une série de révolutions dans le mode d'oppression et les moyens de communication. A chaque étape de l'évolution que parcourt la Pairie moderne, correspondt pour elle un progrès politique. Classe opprimée par le despotisme, association armée s'administrant elle-même dans le Domaine Royal, ici, république urbaine indépendante, tiers-état taillable et corvéable de la monarchie vue par ce vieux Cardinal. Contrepoids de la noblesse dans la monarchie, pierre angulaire du Royaume, la Pairie, depuis la Fronde, s'est finalement emparée de la souveraineté politique exclusive dans le Royaume représentatif moderne. L'Insitution royale moderne n'est qu'un concile qui gère les affaires communes de la classe parisienne tout entière, ne s'exprimant que selon ses intérêts vis-à-vis du reste du Royaume. La Pairie a joué dans l'histoire un rôle éminemment rebelle, et c'est un paradoxe.
Partout où elle a conquis le pouvoir, elle a foulé aux pieds les relations patriarcales et idylliques. Tous les liens complexes et variés qui unissent l'homme à ses "supérieurs naturels", elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d'autre lien, entre le peuple et le Roy, que le froid intérêt, les dures exigences du "paiement au comptant".
Elle a noyé les frissons sacrés de l'extase religieuse, de l'enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité petite-bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d'échange. Elle a substitué aux nombreuses libertés, si chèrement conquises, l'unique et impitoyable liberté du pouvoir. En un mot, à la place de l'exploitation que masquaient les illusions religieuses et politiques, elle a mis une exploitation ouverte, éhontée, directe, brutale.
La Pairie a dépouillé de leur auréole toutes les activités qui passaient jusque-là pour vénérables et qu'on considérait avec un saint respect. Le médicastre, le juriste, le poète, elle en a fait des serfs à ses gages. La Pairie a déchiré le voile de sentimentalité qui recouvrait les relations inter-ducales. La Pairie a révélé comment la brutale manifestation de la force de notre époque, si admirée de la réaction, trouva son complément naturel dans la paresse la plus crasse. C'est elle qui, la première, a fait voir ce dont est capable l'activité humaine.
Elle a créé de tout autres merveilles que les pyramides d'Egypte, les aqueducs romains, les cathédrales: elle a mené à bien de tout autres expéditions que les invasions et les oppressions.
Tout ce qui avait solidité et permanence s'en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont forcés enfin d'envisager leurs conditions d'existence et leurs rapports réciproques avec des yeux désabusés. Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la Pairie envahit le Royaume entier. Il lui faut s'implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations. Au grand désespoir des plus anciens, elle a enlevé au Royaume sa base unifiée. Les vieilles puissances ont été détruites et le sont encore chaque jour. Elles sont supplantées par de nouvelles puissances, dont l'adoption devient une question de vie ou de mort pour toutes les contrées à l'identité repeinte. A la place de l'ancien isolement des provinces et des nations se suffisant à elles-mêmes, se développent des relations universelles, une interdépendance universelle des feudataires, contre le système. Et ce qui est vrai du renouvellement théorique ne l'est pas moins du renouvellement des moeurs.
L'étroitesse et l'exclusivisme royal deviennent de jour en jour plus impossibles et de la multiplicité des édits royaux et locales naît une pensée universelle.
Sous peine de mort, la Pairie force toutes les contrées à adopter le mode royaliste: elle les force à introduire chez elle la prétendue hiérarchie, c'est-à-dire à se soumettre. En un mot, elle se façonne un monde à son image.
La Pairie supprime de plus en plus l'émiettement des moyens de contre-pouvoir, de la propriété et de la population. Des moyens justes dans un système décent. Elle a aggloméré la pensée, centralisé les moyens armés, et concentré le pouvoir dans un petit nombre de mains. La conséquence totale de ces changements a été la centralisation politique. Des provinces indépendantes, tout juste fédérées entre elles, ayant des intérêts, des lois, des conseils différents, ont été réunies en une seule fédération, avec un seul conseil, une seule loi, un seul intérêt royal de classe, derrière un seul cordon. La Pairie moderne, au cours de sa domination de classe à peine séculaire, a créé des forces totalitaristes plus nombreuses, et plus colossales que l'avaient fait toutes les générations passées prises ensemble: pourtant le Juliani n'y était allé de main morte.
Voici donc ce que nous avons vu: les moyens d'assujettissement sur la base desquels s'est édifiée la Pairie, furent créés au sein même de l'Insitution royale. A un certain degré de développement de ces moyens de contrôle, les conditions dans lesquelles le Royaume échange, en un mot le régime de pouvoir, cessent de correspondre aux forces unificatrices des feudataires. Ils entravent le pouvoir local au lieu de le faire progresser. Ils se transforment en autant de chaînes. Il faut les briser. Et on les brisera. Lorsque la Fronde eut lieu, à la place du précédent système s'éleva la liberté locale, avec une constitution sociale et politique inappropriée, avec la suprématie économique et politique de la classe parisienne.
Nous assisterons à un processus analogue mais qui diffèrera. Les conditions parisiennes, le régime totalitaire, la main mise du pouvoir, la Pairie moderne, qui a fait surgir de si puissants moyens de contrôle, ressemblent au magicien qui ne sait plus dominer les puissances infernales qu'il a évoquées. Depuis des années, l'histoire du Royaume n'est autre chose que l'histoire de la révolte des forces de contre-pouvoir modernes contre les rapports modernes de totalitarisme qui conditionnent l'existence de la Pairie et sa domination. Il suffit de mentionner les crises territoriales qui, par leur retour périodique, menacent de plus en plus l'existence de la suprématie de Sa Majesté Lévan III. Chaque crise détruit régulièrement non seulement une masse de sympathisants de toujours, mais encore une grande partie des forces de contrôle déjà existantes elles-mêmes.
Une épidémie qui, à toute autre époque, eût semblé une absurdité, s'abat sur le Royaume: l'avilissement. Le Royaume se trouve subitement ramené à un état de barbarie momentanée: on dirait qu'une famine, une guerre d'extermination lui ont coupé tous ses moyens de subsistance. La circulation et l'économie semblent anéantis par les efforts militaires. Et pourquoi ? Parce que les forces de contrôle de la Pairie ne favorisent plus le régime totalitariste: au contraire, elles sont devenues trop puissantes pour ce régime qui alors leur fait obstacle. Et toutes les fois que les forces de contre-pouvoir triomphent de cet obstacle, elles précipitent dans le désordre le Royaume de la Pairie moderne tout entière et menacent l'existence du Royaume même. Le système est devenu trop étroit pour contenir les richesses créées dans son sein.
Comment la Pairie surmonte-t-elle ces crises ? D'un côté, en détruisant par la violence les masses opposantes. De l'autre, en conquérant de nouvelles contrées par l'appât du gain et en exploitant plus à fond les anciens. A quoi cela aboutit-il ? A préparer des crises plus générales et plus formidables, et à diminuer les moyens de les prévenir. Les armes dont la Pairie moderne s'est servie pour abattre le précédent système se retournent aujourd'hui contre la Pairie elle-même. Mais la Pairie n'a pas seulement forgé les armes qui la mettront à mort. Elle a produit aussi les hommes qui manieront ces armes. A mesure que grandit la Pairie, se développe aussi le contre-pouvoir, les sulfures modernes qui ne vivent qu'à la condition de trouver satisfaction de vécu.
Simples soldats de la Pairie, les forces partisanes sont placées sous la surveillance d'une hiérarchie complète de sous-officiers et d'officiers. Ils ne sont pas seulement les esclaves de la Pairie, du Royaume en branle, mais encore, chaque jour, à chaque heure, les esclaves de la machine, surtout du Pair lui-même. Plus ce despotisme proclame ouvertement le profit comme son but unique, plus il devient mesquin, odieux, exaspérant.
La lutte est engagée d'abord par des hommes isolés, ensuite par les hommes d'une même contrée, enfin par les hommes d'une même alliance, dans une même région, contre le Pair qui les exploite directement. Ils ne dirigent pas seulement leurs attaques contre les rapports totalitaires: ils les dirigent contre les instruments du totalitarisme eux-mêmes. A ce stade, le contre-pouvoir forme une masse disséminée à travers le Royaume et émiettée par l'oligarchie actuelle. S'il arrive que les opposants se soutiennent par l'action de masse, ce n'est pas encore là le résultat de leur propre union, mais de celle de la Pairie qui, pour atteindre ses fins politiques propres, doit mettre en branle le contre-pouvoir tout entier, et qui possède encore provisoirement le pouvoir de le faire. Durant cette phase, la Pairie ne combat donc pas ses propres ennemis, mais les ennemis de ses ennemis, c'est-à-dire les vestiges de la monarchie. Tout le mouvement historique est de la sorte concentré entre les mains de la Pairie: toute victoire remportée dans ces conditions est une victoire pairiale.
Or, le développement du totalitarisme, non seulement accroît le nombre des opposants, mais les concentre en masses plus considérables. La force des Impairs augmente et ils en prennent mieux conscience. Les intérêts, les conditions d'existence au sein du contre-pouvoir, s'égalisent de plus en plus, à mesure que la machine efface toute différence dans la liberté et réduit presque partout la condition à un sentiment d'égalité certain. Les opposants commencent par former des coalitions contre les Pairs pour la défense de leurs droits. Ils vont jusqu'à constituer des Chambres permanentes pour être prêts en vue de rébellions éventuelles. Çà et là, la lutte éclate en émeute. Parfois, les opposants triomphent: mais c'est un triomphe éphémère. Le résultat véritable de leurs luttes est moins le succès immédiat que l'union grandissante des opposants. Cette union est facilitée par l'accroissement des moyens de communication. Or, il suffit de cette prise de contact pour centraliser les nombreuses luttes locales, qui partout revêtent le même caractère, en une lutte fraternelle. Mais toute lutte est une lutte politique, et l'union que les Pairs modernes mettaient des années à établir avec leurs chemins vicinaux, les Impairs la réalisent en quelques semaines grâce aux routes pavées ainsi créées. La Cour des Impairs profite des dissensions intestines de la Pairie pour l'obliger à reconnaître, certains intérêts de la classe opposante.
En général, les collisions qui se produisent dans la vieille société favorisent de diverses manières le développement de cette Cour. La Pairie vit dans un état de guerre perpétuel. D'abord contre l'aristocratie locale, puis contre ces fractions de la Pairie même dont les intérêts entrent en conflit avec le "progrès du Royaume". Dans toutes ces luttes, elle se voit obligée de faire appel au contre-pouvoir, de revendiquer son aide et de l'entraîner ainsi dans le mouvement politique. Si bien que la Pairie fournit aux Impairs les éléments de sa propre éducation, c'est-à-dire des armes contre elle-même. De plus, ainsi que nous venons de le voir, des fractions entières de la classe parisienne actuelle, soit dominante, sont par le progrès merveilleux du totalitarisme précipitées dans le contre-pouvoir, ou sont menacées, tout au moins, dans leurs conditions d'existence. Elles aussi apportent au contre-pouvoir une foule d'éléments d'éducation. Enfin, au moment où la lutte approche de l'heure décisive, le processus de décomposition de la classe dominante, de la vieille société tout entière, prend un caractère si violent et si âpre qu'une fraction de la classe dominante se détache de celle-ci et se rallie à la Cour des Impairs, à la Cour qui porte en elle l'avenir.
De même que, jadis, une partie de la noblesse passa à la Pairie, de nos jours une partie des offices royaux passe au contre-pouvoir, et, notamment, cette partie des idéologues parisiens qui se sont haussés jusqu'à la compréhension théorique de l'ensemble du mouvement historique. De toutes les classes qui, à l'heure présente, s'opposent à la Pairie, la Cour des Impairs seule est une classe vraiment aboutie. Les autres classes périclitent et périssent avec l'arrivisme. La Cour des Impairs, au contraire, en est le produit le plus authentique. Elle cherche à faire tourner à l'envers la roue de l'histoire. Et d'autres suivent. En considération de leur passage imminent au contre-pouvoir: elles défendent alors leurs intérêts futurs et non leurs intérêts actuels, elles abandonnent leur propre point de vue pour se placer à celui du contre-pouvoir. La Pairie, ce produit passif de la pourriture des couches inférieures de la vieille société, s'écroule et entraine avec elle toute l'Institution francaise. Les conditions d'existence de la vieille société sont déjà détruites dans les conditions d'existence du contre-pouvoir. L'Impair est puissant: aucun appât ne saurait le dédouaner de ses aspirations pour le bien du Royaume. Les lois, la morale sont à ses yeux autant de préjugés pairials derrière lesquels se cachent autant d'intérêts pairials. Toutes les classes qui, dans le passé, se sont emparées du pouvoir essayaient de consolider leur situation acquise en soumettant le Royaume aux conditions qui leur assureraient leurs revenus propres. Les opposants ne peuvent se rendre guides de ce mouvement universel qu'en abolissant leur propre mode d'appropriation. Les Impairs n'ont rien à sauvegarder qui leur appartienne, ils ont à détruire toute garantie pairiale, toute force totalitaire antérieure.
Tous les mouvements historiques ont été, jusqu'ici, accomplis par des minorités ou au profit des minorités. Le mouvement des Impairs sera le mouvement spontané de l'immense majorité au profit de l'immense majorité.
La Cour des Impairs, couche inférieure de la société actuelle, ne peut se soulever, se redresser, sans faire sauter toute la superstructure des couches qui constituent la main mise des Pairs actuelle. La lutte des Impairs contre la Pairie, bien qu'elle ne soit pas, quant au fond, une lutte recouvrant tout le territoire, en revêt cependant tout d'abord la forme. Il va sans dire que le Roy doit en finir avec ce système injuste, cloisonné et partial. En esquissant à grands traits les phases du développement du contre-pouvoir, nous avons retracé l'histoire de la Fronde, plus ou moins larvée, qui travaille le Royaume jusqu'à l'heure où cette guerre éclate en rébellion ouverte, et où l'Impair fonde sa domination par le renversement violent de la Pairie.
Toutes les sociétés antérieures, nous l'avons vu, ont reposé sur l'antagonisme de classes oppressives et de classes opprimées. Mais, pour opprimer une classe, il faut pouvoir lui garantir des conditions d'existence qui lui permettent, au moins, de vivre dans la servitude. Le serf, en plein servage, est parvenu a devenir membre d'une commune, de même que le petit-bourgeois s'est élevé au rang de bourgeois, sous le joug de l'absolutisme. Il est donc manifeste que la Pairie est incapable de remplir plus longtemps son rôle de classe dirigeante et d'imposer au Royaume, comme loi régulatrice, les conditions d'existence de sa classe. Elle ne peut plus régner, parce qu'elle est incapable d'assurer l'existence de son serf dans le cadre de son servage, parce qu'elle est obligée de le laisser déchoir au point de devoir le nourrir au lieu de se faire nourrir par lui. Le Royaume ne peut plus vivre sous sa domination, ce qui revient à dire que l'existence de la Pairie n'est plus compatible avec celle du Royaume.
L'existence et la domination de la classe parisienne ont pour condition essentielle l'accumulation de la richesse et du pouvoir aux mains des particuliers, la formation et l'accroissement de l'opprtunisme et de l'oppression. Le développement de la grande opposition sape, sous les pieds de la Pairie, le terrain même sur lequel elle a établi son système. Avant tout, la Pairie produit ses propres fossoyeurs.
Sa chute et la victoire du contre-pouvoir sont inévitables. Le renouveau et l'ascension des Impairs sont inévitables.
Finam de Montmorency & Vadikura de Penthièvre, Membres de la Cour des Impairs.
Le résumé, pour ceux qui seraient trop occupés pour tout lire : - Spoiler:
ANGERS (AAP) - Dans un discours adressé à Sa Très Aristotélicienne Majesté Levan III de Normandie, les Duc Vadikura de Penthièvre et Vicomte Finam de Montmorency ont fait prévaloir la création du mouvement des Impairs, né du combat qu'ils ont déclaré contre ce qu'ils décrivent comme les dérives népotiques et autoritaristes des Grands Offices ainsi que de la Pairie de France, tentant d'imposer une pensée unique, néanmoins dénoncée par un collège non négligeable de nobles du Royaume de France. Introduisant leur combat par, je cite : "L'histoire de toute souveraineté jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire de luttes de pouvoir. Homme libre et esclave, patricien et plébéien, pair et feudataire, en un mot oppresseur et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours soit par une transformation de l'Institution (de nos jours royale) tout entière, soit par la destruction des deux classes en lutte.", les fondateurs de ce contre-courant jusqu'ici de l'ombre, s'appuient sur cette dérive qui a vu un "Contrepoids de la noblesse dans la monarchie, pierre angulaire du Royaume, la Pairie, depuis la Fronde, s'est finalement emparée de la souveraineté politique exclusive dans le Royaume représentatif moderne. L'institution royale moderne n'est qu'un concile qui gère les affaires communes de la classe parisienne tout entière, ne s'exprimant que selon ses intérêts vis-à-vis du reste du Royaume." A l'argument : "Sous peine de mort, la Pairie force toutes les contrées à adopter le mode royaliste : elle les force à introduire chez elle la prétendue hiérarchie, c'est-à-dire à se soumettre. En un mot, elle se façonne un monde à son image.", le mouvement des Impairs souhaite transformer une "lutte est engagée d'abord par des hommes isolés, ensuite par les hommes d'une même contrée, enfin par les hommes d'une même alliance, dans une même région, contre le Pair qui les exploite directement." par une communauté d'intérêts qui "ne dirigent pas seulement leurs attaques contre les rapports totalitaires" mais qui "les dirigent contre les instruments du totalitarisme eux-mêmes." Selon les rumeurs qui circulent quant à leur étendue, les rangs du mouvement des Impairs seraient déjà nourris d'un peu plus d'un tiers des feudataires du Royaume de France, sous réserve que ces derniers s'expriment en assemblée publique. Nul doute que l'émergence du mouvement des Impairs suscitera des réactions diverses et variées à travers provinces et contrées, jusqu'aux plus hautes autorités de la Couronne. Loursdacé, pour l'A.A.P. Sources : Lettre ouverte des Impairs au Roy de France : http://forum2.lesroyaumes.com/viewtopic.php?p=8059217(forum secondaire, topic [RP]Boîte aux lettres Royale.Courriers officiels, doleances. (page 9))
Quelle politique devons-nous adopter en rapport avec la Cour des Impairs ? On suit, on condamne ou on se tait ? | |
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