Terwagne
Nombre de messages : 5108 Localisation IG : Vienne Date d'inscription : 02/06/2009
| Sujet: [Annif Duché] "Le Lyonnais-Dauphiné en Fables" Jeu 9 Sep 2010 - 0:57 | |
| Personne responsable : Terwagne Ouverture des inscriptions : le 9 septembre. Clôture des inscriptions : le 16 septembre à 00h00. Votes : du 17 au 20 septembre 00h00. Règles : Pour quoi faire ? Affiche : Participants : | |
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Terwagne
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| Sujet: Re: [Annif Duché] "Le Lyonnais-Dauphiné en Fables" Ven 17 Sep 2010 - 16:03 | |
| - Kernos a écrit:
[rp]Pauvre Dauphin! Pauvre Lion! Pauvre de nous..
Alors que je me promenais par un après-midi d'été ensoleillé sur les berges du Rhône, profitant du vent chaud remontant des terres du Sud pour caresser les vignes, dont les fruits - tels des grelots écarlates - s'agitaient sous la brise douce, et chatouiller les pieds immuables des hautes montagnes aux sommets éternellement poudrés de neige blanche, je vis une chose étrange. Tandis que mes pieds nus s'enfonçaient doucement dans le sable chaud où venaient se reposer les vaguelettes taquinant la surface limpide du fleuve, mon regard fut attiré à quelques pas de l'eau, dans l'écrin d'argent de poussière, par une forme moribonde qui s'agitait pathétiquement en gémissant. Poussé par la curiosité, je m'approchais prudemment vers la créature dolente et je n'en cru pas mes yeux, lorsque je reconnu derrière cette apparence si pitoyable le Dauphin.
"- Ô Dauphin! Sage et majestueux Dauphin! Te voilà bien flétri et misérable! Que t'est-il donc arrivé pour en être réduit de la sorte?"
"- Regarde moi bien mon ami! La faim m'a fait perdre l'éclat de mes écailles et ma barbe est roussie, j'ai du échanger mon or contre un peu d'argent au Lion afin d'éviter de me dévorer moi-même... Mais on m'a oublié et abandonné, me laissant dépérir sur les berges du Rhône qui m'a vu naître et me verra ainsi mourir... Je n'intéresse plus personne à présent, je ne suis plus qu'un lointain souvenir qu'on aime évoquer aux enfants pour les endormir, un conte parmi tant d'autres, un vestige du passé qu'on aime à se remémorer ou à ressortir les jours fastes, mais dont on a oublié depuis longtemps le rôle et la valeur... passe ton chemin, bientôt toi aussi tu oublieras qui je suis."
Le coeur alourdit par la tristesse de cette rencontre, je décidais de prendre la route menant à l'antre du Lion, espérant qu'il n'avait pas subi les mêmes malheurs. Je marchais d'un pas pressé, quand soudainement, à quelques pas de son domaine, une odeur pestilentielle vint envahir mes narines et me soulever le coeur. Tant bien que mal, je réussis à relever mon visage pour jeter mon regard sur les terres du Lion, si verdoyante et prospère autrefois... Quel spectacle ignoble! Tout autour de moi, s'élevaient des charniers en lieu et place des collines du passé, à la place de l'herbe grasse, il n'y avait plus que caillasse et poussière... Autrefois cette région était belle et prospère, les gens allaient de ci et là, travaillant aux champs ou dans leurs échoppes pour en retirer bonne nourriture et juste salaire, mais aujourd'hui, tout n'était plus que désert, et au milieu de cette désolation, le Lion se tenait là sur son trône opulent.
"- Ô Lion! Fier et redoutable Lion! Est-ce bien toi? Je ne te reconnais plus, te voilà tout paré d'or et bien bouffi... Tes crocs et tes griffes qui autrefois faisaient trembler d'effroi tes ennemis, aujourd'hui sont bien fêlées et raccourcie!"
"- Suffit, petit homme! J'ai bien mérité l'or, moi qui ait tant accompli, je ne pouvais me contenter de l'argent, alors au Dauphin je l'ai pris! Et mes armes sont toujours exceptionnelles et redoutables puisqu'au temps jadis, elles ont fait couler à deux reprises l'écarlate dans le pelage de la blanche hermine!"
"- Est-ce pour cela donc que tu te vautres dans le sang vicié et la charogne? As tu besoin de cet or terni pour te rappeler ton lustre passé? Ta vaillance est devenue orgueil, tu es devenue plus proche de la hyène que du lion, te complaisant dans les restes pourrissant de ta gloire aujourd'hui morte et enterrée. L'or nouveau de ton pelage cache bien mal la vermine qui de ton corps s'est emparée. Arrogant! Capricieux! Tu en viens même à dépouiller et abandonner ton vieil ami et allié, le Dauphin qui t'a permis de grandir et de briller. Et regarde le! Tu le laisses se dessécher, se flétrir et se recroqueviller sur lui-même, au point bientôt qu'il en sera réduit à se dévorer lui-même dans un fol sursaut de vie et d'espoir."
Je laissais alors le Lion derrière moi, et ce qui restait du Dauphin aussi, en proie à de vives et tristes réflexions... Autrefois, Lion et Dauphin agissaient en pairs, apportant force et prospérité sur les terres qu'on leur avait légué. De la sagesse et du courage du Dauphin était né une terre, qu'il confia au Lion dont la force et la ténacité permirent au peuple trouvant refuge en ces lieux de prospérer dans l'abondance et la paix. A présent, tout n'était plus qu'ombre, la terre était aride, les hommes s'en furent de plus en plus nombreux... Je me dirigeais donc aux portes de ce pays que j'avais tant aimé, et après avoir longtemps réfléchi, une nouvelle bannière j'y ai déposé.
[/rp] - Nynaeve87 a écrit:
- Lora85 a écrit:
- [rp]
Le porteur d'eau et ses deux jarres
Un porteur d'eau de notre beau Duché du Lyonnais Dauphiné possédait deux grandes jarres,suspendues aux deux extrémités d'une pièce de bois qui épousait la forme de ses épaules.
L'une des jarre avait un éclat,alors que la seconde conservait parfaitement toute son eau de source jusqu'à la maison du maître,l'autre jarre perdait presque toute la moitié de sa précieuse cargaison en chemin.Cette situation dura deux bonnes années,pendant lesquelles,chaque jour,le porteur d'eau ne réussissait qu'à livrer qu'une jarre et demi d'eau à chacun de ses voyages.
Bien sure,la jarre parfaite,était fière d'elle,puisqu'elle parvenait à remplir sa fonction du début à la fin sans faille. Par contre la jarre abîmée avait honte de son imperfection et se sentait fort déprimée ,de ne pas accomplir ce dont elle était censée être capable. Au terme de la seconde année,qu'elle considérait comme un échec permanent,la jarre endommagée s'adressa au porteur d'eau,au moment ou celui-ci la remplissait à la source.
"je me sens incapable et je te prie de m'escuser"
-pourquoi ? demanda le porteur d'eau."De quoi as-tu honte ?"
La jarre lui dit :"je n'ai réussi qu'à porter la moitié de ma cargaison d'eau à notre maître,pendant ces deux années,à cause de cet éclat qui fait fuir l'eau.Par ma faute,tu fais tous ces efforts,et à la fin tu ne livres à notre maître que la moitié de l'eau.Tu n'obtiens pas la reconnaissance complète de tes efforts,lui dit la jarre abîmée."
Le porteur d'eau fut touché par cette confession,et, plein de compassion répondit:
"Pendant que nous retournons à la demeure du maître,je veux que tu regardes,au bord du chemin,toutes ces fleurs magnifiques .
Au fur et à mesure de leur montée sur le chemin,au long de la colline,la vieille jarre vit de splendides fleurs,baignées par le soleil, aux couleurs plus chatoyantes les unes que les autres.En effet elles bordaient le chemin,et cela lui mit du baume au coeur.Mais à la fin du parcours,elle se sentait toujours aussi mal et triste de s'apercevoir à nouveau qu'elle avait perdu beaucoup de sa précieuse eau
Le porteur d'eau dit à la jarre:
"t'es tu rendu compte qu'il y avait de splendides fleurs que de ton côté,et presque aucune du côté de la jarre si parfaite ? C'est parce que,j'ai toujours su que tu perdais de l'eau,et j'en ai tiré parti. J'ai planté des semences de fleurs de ton côté sur ce chemin,et chaque jour tout au long de ce parcours,pendant ces deux années,j'ai pu grâce à toi,cueillir de magnifiques fleurs,et j'ai pu de ce fait fleurir chaque jour,et décorer, la table du maître.Sans toi je n'aurais pu trouver des fleurs aussi fraîches et gracieuses.
La morale de cette fable,c'est que nous avons tous des éclats,des blessures,des défauts.Nous sommes tous des jarres abîmées.Certains d'entre nous sont diminués par la vieillesse,d'autres brillent par leur intelligence ou pas,d'autres sont grands,gros ou trop maigres,certains son chauves,d'autres sont diminués physiquement,mais ce sont les éclats,les défauts qui rendent nos vies exaltantes.
Il faut savoir prendre chaque personne telles qu'elles sont et en trouver tout ce qu'il y a de bon en eux.chaque personne est différente,c'est cela qui peuple notre vie de chaque jour.Sans eux la vie serait bien triste[/rp] | |
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Terwagne
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| Sujet: Re: [Annif Duché] "Le Lyonnais-Dauphiné en Fables" Mar 21 Sep 2010 - 12:05 | |
| - Citation :
- Un peu ennuyée par cette histoire qui était bien partie pour déchaîner les foules, scindant à nouveau les gens en deux groupes "ceux qui sont pour" et "ceux qui sont contre", la Dame de Thauvenay attendait impatiemment l'heure de clôturer les votes, espérant que d'ici là personne n'aurait été porté une demande de décision à Paris. Ouf! Les douze coups sonnèrent bien avant cela , et elle put comptabiliser les votes, avant d'annoncer le nom du gagnant, ou plutôt de la gagnante.
Il est à présent l'heure de vous dévoiler les résultats de ce concours. Par chance, enfin disons qu'heureusement, le texte gagnant n'est pas celui qui semblait poser soucis au niveau de l'identité de son auteur.
J'ai donc le plaisir de vous annoncer que la gagnante est... Dame Nynaeve, avec 56% des votes (14 voix). Félicitations à elle pour cette magnifique fable.
Merci aux participants et aux votants. - Citation :
- Quelle auteur désirez-vous voir gagner ?
Kernos 24% 24% [ 6 ] Nynaeve 56% 56% [ 14 ] Lora85 20% 20% [ 5 ] Total des votes : 25 | |
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| Sujet: Re: [Annif Duché] "Le Lyonnais-Dauphiné en Fables" | |
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