Sara écouta les explications du duc.
- «Voulez vous connaître le fond de ma pensée ? Tout ça m'a l'air d'être une affaire interne au LD. La menace que ce Ghell représente pour la navigation sur le Rhône avoisine le zéro sur l'échelle des alertes. Mais je ferais le nécessaire pour que votre message soit communiqué à la capitainerie languedocienne.
Concernant l'installation que vous avez mise en place pour moi, votre Grasce, je vous en remercie. Mais vu le peu de vision que j'ai de ce bureau, je me contenterais du stricte minimum : les communications des alertes.
Je comprend tout à fait votre désir de non ingérence de la couronne dans les affaires du LD. Mais peu me chaut ces considérations purement politiciennes. Si je ne peux communiquer directement avec vos chefs de port ou avoir une vision plus large du trafic fluvial sur le Rhône via leur rapport, et si je dois passer par un unique interlocuteur pour avoir les informations nécessaires pour assurer la sécurité rhodanienne, je doute de l'efficacité et du résultat.
Le Grand Amiral ne me contredira pas quand j'affirme qu'il peut se passer énormément de chose en une seule matinée. Un port peut être attaqué, les foncets être coulés et les auteurs de ces actes disparaître dans ce laps de temps. La réactivité est une chose primordiale en navigation.
Ce que je viens de vous exposer vient de mon expérience en matière de chasses aux pirates.
Les languedociens m'ont fait confiance. J'ai accès à leur capitainerie et cela se passe sans soucis. La communication et la réactivité de chacun donnent des merveilles, tant au niveau sécurité et surveillance que communication entre les différents acteurs : conseil, capitainerie, capitaines de navire et voyageurs.
Je vous prie, votre Grasce, de considérer cet état des faits. Je ne vous impose rien, c'est à vous, après tout, de choisir la manière dont vous voulez gérer la navigation sur votre territoire.
Le résultat que vous obtiendrez ne dépend que des moyens que vous voulez y investir.
Pour conclure, j'utiliserais une expression angloise fort bien appropriée pour la circonstance : "up to you".»