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 [MANUSCRIT] L'art chevaleresque de l'espée longue

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Wulfen

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MessageSujet: [MANUSCRIT] L'art chevaleresque de l'espée longue   [MANUSCRIT] L'art chevaleresque de l'espée longue Icon_minitimeDim 6 Aoû 2006 - 21:39

Ici commence l'art chevaleresque de l'épée longue

Par Sigmund Ringeck l'aîné (1440 environ)

Traduction collective du moyen-haut allemand par Philippe Errard, Antoine Fournier, Didier de Grenier et Michaël Huber.
Un grand merci à Olivier Dupuis pour ses corrections.
Version 1.0.1


Ici commence l'interprétation du recueil,
dans lequel se trouve écrit l'art chevaleresque de l'épée longue, imaginé et composé par Johannes Liechtenauer qui a été un grand maître de l'art, que Dieu le bénisse. Ce recueil fut écrit avec des mots secrets et hermétiques afin que son art ne soit pas communément diffusé. Cette même expression secrète et hermétique fut plus tard interprétée, commentée et mise par écrit dans ce manuel par Sigmund Ringeck l'aîné, alors maître d'armes de son altesse Albrecht, comte palatin du Rhin et duc de Bavière. Tout escrimeur qui pourra l'entendre et le comprendre sera alors en mesure de combattre autrement.

L'avant-propos du recueil


Jeune chevalier, apprends à aimer Dieu et à respecter les femmes afin que ton honneur grandisse. Cultive les qualités chevaleresques, et étudie cet art qui te glorifie afin de remplir honorablement ton devoir à la guerre.

Lutte bien et manie virilement la lance, la pique, l'épée et le braquemart. Frappe dedans durement, submerge-le: touche ou bien laisse courir le coup. Car les sages détestent celui qui se laisse acculer. Tu dois saisir ceci : tous les arts ont une longueur et une mesure.

Voici le texte de leçons fort bonnes, traitant de l'épée longue dans son ensemble
Si tu veux faire preuve d'art, viens de ta gauche en frappant à droite. Et la gauche avec la droite, c'est ainsi que tu combattras bien fortement.
Glose
Retiens, ceci est la première leçon d'épée longue et tu dois apprendre à porter correctement tes coups des deux côtés si tu veux escrimer avec autrement plus de force et de précision.

Retiens aussi ceci : lorsque tu veux donner un coup du côté droit, ton pied gauche doit être placé devant. Veux-tu maintenant donner un coup haut depuis ton côté droit, fais suivre celui-ci par ton pied droit. Si tu ne le fais pas, le coup est mauvais et inefficace, parce que ton côté droit reste derrière. De ce fait la taille est trop courte et ne peut finir sa course adéquate du bon côté, en bas devant le pied gauche.
De même, si tu frappes depuis ton côté gauche et que la taille n'est pas suivie du pied gauche, elle est également incorrecte. Retiens donc bien que, quelque soit le côté d'où tu inities ton coup, tu dois faire suivre le coup par le pied correspondant. Ainsi tu pourras exécuter avec force et justesse toutes tes pièces.
C'est ainsi que toutes les autres tailles devront être exécutées.

Le texte d'une autre leçon
Celui qui n'agit qu'après les coups (adverses) ne tirera guère profit de son art. Frapper en avançant est ce que tu souhaites, pas de changement ne viendra à ton bouclier. Tu n'éviteras pas les tressautements de la tête au corps. Combattre avec tout ton corps est ce à quoi tu t'exerces bien durement.
Glose
Quand tu viens à ton adversaire lors de l'approche, tu ne dois pas guetter ses coups, ni attendre alors qu'il en fait usage contre toi. Tous les escrimeurs qui restent ainsi à l'affût des coups de l'autre et ne veulent rien faire d'autre que repousser ne tirerons peu profit de leur art car ils seront à cause de cela souvent battus.
De même, tu dois aussi retenir : lorsque tu combats, tu dois le faire avec toute la force de ton corps ! Frappe-le ainsi en t'avançant, à la tête et au corps. Ainsi il ne sera pas capable de dégager devant ta pointe. Et avec le coup, à partir de l'engagement des épées, tu ne dois pas négliger de l'érafler à l'ouverture la plus proche, comme il est décrit ci-après dans les cinq coups et autres pièces.

Encore une leçon
Ecoute, ce qui est mauvais, ne combats pas d'en haut à gauche si tu es à droite, et si tu es à gauche là encore à droite tu seras faible.
Glose
Retiens que cette leçon s'adresse à deux types de personnes : les gauchers et les droitiers.
Cela se comprend ainsi : quand tu viens vers ton adversaire lors de l'approche, si tu es droitier et que tu pense pouvoir le frapper, ne porte pas le premier coup à partir du côté gauche, parce que tu es faible de ce côté, et que de ce fait tu ne pourrais résister s'il venait à engager ton arme avec force.
C'est pourquoi, frappe du côté droit : ainsi tu pourras, à ta guise, oeuvrer puissamment à son épée avec art. De même : si tu es gaucher, ne porte pas tes coups à partir de la droite, puisque les gauchers ne sont généralement pas habitués à le faire efficacement du côté droit. Il en est de même des droitiers pour le côté gauche.

Voici le texte et une leçon sur " l'avant " et " l'après "
L'avant et l'après sont deux choses à la source de tous les arts. Faible et fort , "Même-temps" avec ce mot tu dois te souvenir. Ainsi tu dois apprendre avec art à oeuvrer et te garder. Si tu t'effrayes facilement tu ne dois jamais plus apprendre à combattre.
Glose
Retiens qu'avant tout tu dois comprendre ce qu'est " l'avant " et " l'après ", parce que ces deux choses sont à la source de laquelle jaillit tout l'art de combattre.
Cela se comprend ainsi : " l'avant " signifie que tu dois toujours le devancer avec un coup de taille ou d'estoc à ses ouvertures, avant qu'il ne le fasse vers les tiennes. Ainsi il est obligé de te repousser !
Aussi, oeuvre habilement dans la répulsion avec l'épée d'une ouverture à l'autre ; alors il ne pourra pas s'opposer à ton ouvrage avec ses pièces. Mais s'il te rentre dedans, alors devance-le par la lutte.

Ici retiens ce que désigne " l'après ".
Retiens que si tu n'arrives pas avec " l'avant ", alors attends " l'après ". Ce sont les rompures de toutes les pièces qu'il utilise contre toi.
Cela se comprend ainsi : lorsqu'il avance et que tu es obligé de le repousser, alors oeuvre habilement avec la répulsion dans le "même-temps" à l'ouverture la plus proche. Tu le toucheras donc avant qu'il n'accomplisse sa pièce. Tu gagnes donc encore " l'avant " et lui reste dans " l'après ". De plus, tu dois distinguer dans " l'avant " et " l'après ", comment oeuvrer avec le mot " même-temps " au " faible " et au " fort " de son épée.
Cela se comprend ainsi : de la croix de la garde jusqu'au milieu de la lame, il y a le fort de l'épée, avec lequel tu peux correctement résister si quelqu'un t'engage là. En outre, du milieu jusqu'à la pointe, il y a le faible, avec lequel tu ne peux pas résister.
Si tu comprends correctement ces choses, tu peux oeuvrer bien et adroitement et, avec cela, prendre garde à toi.

Par ailleurs tu pourras enseigner, avec l'adresse même, aux princes et seigneurs ce qui leur convient le mieux pour le divertissement et le combat. Mais si tu t'effrayes facilement, alors n'apprends pas l'art de combattre. Parce que craintifs et cœurs défaillants ne font rien de bon, ils seront vaincus quelle que soit leur habileté.

Le texte des cinq coups.
Apprends les cinq frappes de la main droite. Prends garde à celles-ci, alors nous jurons de te récompenser volontiers par la connaissance.
Glose
Retiens que le recueil pose cinq coups secrets, sur lesquels beaucoup de maîtres d'épée ne savent pas parler.
Tu ne dois pas apprendre autrement à porter ces coups à partir du côté droit sur celui qui se fonde (uniquement) sur la défense contre toi.
Essaye si tu peux toucher le premier avec un coup parmi les cinq.
Celui qui pourra les briser sans dommage pour lui sera loué par le maître du recueil et aura plus de mérite pour son habileté qu'un autre escrimeur incapable de combattre contre les cinq coups.
Tu trouveras comment tu dois exécuter les cinq coups dans les mêmes cinq coups ci-après décrits.

Voici le texte des pièces du recueil.
Le coup furieux, le tordu, le travers, le coup bigle, avec le crânien, le fou; répulsions, rattrapage, débordement, écartés, dégagement, tressautement, traversée, entailles, presse-mains, suspension et aux ouvertures, frappes, rayages, entaille avec les estocs.
Glose
Retiens qu'ici seront nommées les vraies pièces maîtresses de l'art de l'épée longue et comment maintenant chaque (pièce) particulière est désignée par le nom que tu puisses le plus facilement comprendre.
Leur nombre est de dix-sept et commence par les cinq coups.

Maintenant retiens :
la première se nomme le coup furieux,
la deuxième, le coup tordu,
la troisième, le coup travers,
la quatrième, le coup bigle,
la cinquième, le coup crânien,
la sixième : ce sont les quatre gardes,
la septième : les quatre répulsions,
la huitième : les rattrapages,
la neuvième : les débordements,
la dixième : les écartés ,
la onzième : les dégagements,
la douzième : les tressautements,
la treizième : les traversées,
la quatorzième : les entailles,
la quinzième : les presse-mains,
la seizième : les suspensions,
la dix-septième : ce sont les rotations.

Comment tu dois te découvrir avec les suspensions et les rotations, et comment tu dois exécuter toutes les pièces susnommées, tu le trouveras décrit ci-après.


Voici le coup furieux avec ses pièces
.

Qui te frappe haut, la pointe du coup furieux le menace.
Glose
Cela se comprend ainsi : quand quelqu'un te porte un coup haut depuis son côté droit, assène-lui un puissant coup furieux avec le long tranchant aussi depuis ton épaule droite. S'il est alors tendre au fer, alors tire-lui la pointe contre son long (le long de la lame) à son visage. Et menace-le de l'estoquer.

Encore une pièce du coup furieux.
S'il y prend garde, alors détache-la par-dessus sans danger.
Glose
Lorsque tu estoques avec (à partir de) le coup furieux, qu'il prend alors garde à la pointe et repousse l'estocade avec force, alors déplace ton épée au dessus toi, loin de la sienne et donne lui de nouveau un coup de l'autre côté de son épée en haut à la tête.

Encore une pièce du coup furieux.
Mords plus fort encore (ou contre ?) et estoque ! S'il le voit, alors prends encore (3).
Glose
Lorsque tu l'attaques avec le coup furieux, qu'il te repousse cela et reste avec ça ferme au fer, alors mords fort au fer contre lui encore( ou contre ?), monte le fort de ton épée dans le faible de la sienne et tourne tes quillons devant ta tête en restant au fer. Puis estoque en haut à son visage.

Encore une pièce du coup furieux.
Lorsque tu l'estoques en haut avec (après) la rotation - comme il est décrit précédemment - qu'il monte avec les mains et repousse avec les quillons l'estocade en haut, alors reste comme tu te trouves dans la rotation et mets-lui la pointe vers le bas entre ses bras et sa poitrine.

Une rompure contre le détachement.
Retiens que lorsque tu engages au fer avec force, qu'il déplace alors son épée par-dessus lui, loin de la tienne, et donne un coup de l'autre côté en haut à la tête, de nouveau contre ton fer, alors engage le fort avec le long tranchant en haut à la tête.

Ici retiens une bonne leçon.
Retiens bien ceci : taille, estoque, poste-toi tendre ou ferme. " Même-temps " et " avant " ou " après " sans heurt. Que ton conflit ne soit pas sot. Qui rechigne au conflit par-dessus sera ridiculisé en bas
Glose
C'est-à-dire que tu dois très précisément remarquer - lorsqu'il engage ton épée avec un coup de taille, d'estoc ou autrement - s'il est tendre ou ferme au fer. Et lorsque tu l'auras ressenti, alors tu dois en "même-temps" savoir ce qui est le meilleur pour toi : si tu dois le heurter avec " l'avant " ou avec " l'après ". Mais tu ne dois pas en le heurtant te laisser être sot avec le conflit, car le conflit n'est rien d'autre que les rotations au fer.

Le conflit se fait ainsi : quand tu lui portes un coup furieux, qu'il le repousse aussitôt, alors monte bien avec les bras et tourne lui au fer la pointe à son ouverture haute. S'il repousse alors l'estocade, reste ainsi posté dans la rotation et estoque avec la pointe son ouverture basse. Si dès lors il suit l'épée avec la répulsion, alors passe à travers avec la pointe sous son épée et suspends-lui la pointe en haut à l'autre ouverture de son côté droit. Ainsi il sera ridiculisé avec le conflit dessus et dessous, c'est ainsi que tu peux encore une fois correctement exécuter les conduites.

Comment on doit dans tout les rotations correctement frapper et estoquer.
Dans tous les rotations apprends à trouver correctement les frappes et les estocs. Aussi " avec " tu dois tester les frappes, estocs ou entailles dans toutes les rencontres avec les maîtres, si tu veux les berner.
Glose
C'est-à-dire que tu dois trouver convenablement dans toutes les rotations le coup de taille, d'estoc ou l'entaille : lorsque tu tournes, tu dois tester avec les mains laquelle parmi les trois sera la meilleure à exécuter ; ainsi, ne taille pas lorsque tu dois estoquer, n'entaille pas lorsque tu dois tailler et n'estoque pas lorsque tu dois entailler.
Et retiens : lorsqu'on repousse une des tiennes, alors touche-le avec une autre. Donc : si on repousse ton coup d'estoc, fais-en un de taille. Si on te rentre dedans, alors exécute une entaille de dessous à ses bras. C'est pourquoi tu dois remarquer cela dans toute les rencontres et engagements d'épées, tu berneras encore une fois les maîtres qui s'opposeront à toi.

Des quatre ouvertures.
Connaît les quatre ouvertures, vise : afin que tu saches frapper, avant tout, sans doute, comment il se comporte.
Glose
Ici tu dois apprendre les quatre ouvertures de l'homme, vers lesquelles tu dois toujours combattre.
La première ouverture est le côté droit, la suivante est le côté gauche de la moitié supérieure à la ceinture de l'homme. Les deux autres sont les côtés droit et gauche de la moitié inférieure à la ceinture.
Saisis précisément et attentivement les ouvertures lors de l'approche. Celles qu'il t'expose, vise-les habilement sans détour : avec l'estocade de la pointe longue, avec le rattrapage et autrement avec toutes les conduites. Ne prête pas attention à sa manière de se conduire contre toi. Aussi combats sûrement, frappes-en remarquablement ceux qui sont excellents et ne les laisse pas par ce moyen venir avec leurs pièces.

Le texte et les Gloses du doublement et de la mutation : comment briser les quatre ouvertures.
Si tu veux te venger, brise les quatre ouvertures habilement: par-dessus double, par-dessous mute correctement. Je te le dis pour vrai: aucun maître ne peut arriver à se protéger. Si tu l'apprends, il ne pourra que difficilement venir frapper.
Glose
C'est que lorsque tu veux ainsi te venger de quelqu'un, que tu veux briser ses quatre ouvertures avec habileté, alors exécute un doublement aux ouvertures hautes contre le fort de son épée et mute à ses autres ouvertures. Ainsi je te dis pour vrai qu'il ne peut alors pas se protéger de ça, et qu'il ne peut venir ni frapper, ni estoquer.

Le doublement
Lorsque tu lui portes un coup haut avec le coup furieux ou autrement, qu'il le repousse avec force, alors boute en "même-temps" le pommeau de ton épée sous ton bras droit avec ta main gauche et frappe au fer derrière la lame de son épée avec les mains croisées, entre l'épée et le corps, en travers de la gueule. Ou frappe-le avec cette pièce à la tête.

Retiens la mutation.
La mutation se fait ainsi : quand tu l'engages à l'épée avec un coup haut ou autrement, alors tourne le court-tranchant à son fer, monte bien avec les bras et suspends-lui la lame de ton épée à l'extérieur dessus son épée. Puis estoque-le à son ouverture basse. Cela se fait aux deux côtés.


Dernière édition par le Jeu 10 Aoû 2006 - 12:37, édité 3 fois
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Wulfen

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MessageSujet: Re: [MANUSCRIT] L'art chevaleresque de l'espée longue   [MANUSCRIT] L'art chevaleresque de l'espée longue Icon_minitimeDim 6 Aoû 2006 - 21:44

Le coup tordu et ses pièces
.

Tords avec agilité, jette la pointe aux mains.
Glose
Voilà comment tu dois frapper tortueusement sur les mains. Cette pièce se fait ainsi : Lorsqu'il te porte un coup haut ou bas depuis ton côté droit, sur l'ouverture, alors bondis en dehors de sa frappe avec ton pied droit contre lui, bien à son côté gauche, et frappe avec les bras croisés de la pointe sur les mains.
Cette pièce se fait aussi contre lui s'il se tient dans la garde du boeuf.

Encore une pièce du coup tordu.
Tords qui bien écarte d'un pas, il veux frapper le dernier.
Glose
Voilà comment tu dois écarter les coups hauts avec le coup tordu. La pièce se fait ainsi : lorsque il te frappe haut à l'ouverture depuis son côté droit, alors marche avec ton pied droit sur son côté gauche par-dessus son épée avec la pointe jusqu'au sol dans la garde de la barrière.
Ceci se fait sur les deux côtés. Aussi tu peux à partir de l'écarté le frapper à la tête.

Encore une pièce du coup tordu.
Frappe tortueusement sur le plat des maîtres, si veux les affaiblir.
Glose
Si tu veux affaiblir un maître, alors fais donc cette pièce : lorsqu'il te donne un coup haut depuis son côté droit, frappe-le tortueusement avec les mains croisées contre son coup sur son épée.

Encore une pièce du coup tordu.
Quand ça s'entrechoque par-dessus alors écarte, que je te loue.
Glose
Si tu lui donnes un coup tordu sur son épée, alors frappe-le depuis l'épée immédiatement avec le court-tranchant vers le haut à sa tête. Ou tourne-lui avec (après) le coup tordu, le court-tranchant à son épée, et estoque-le à la poitrine.

Encore une pièce du coup tordu.
Ne frappe pas court le tordu, dégage-la avec l'exposition.
Glose
C'est-à-dire que lorsque il te porte un coup haut depuis son épaule droite, alors fais donc comme si avec le coup tordu tu engageais son épée et raccourcis-le (le coup). Puis va avec la pointe par-dessous et à travers son épée. Puis tourne à son côté droit tes quillons dessus ta tête et estoque-le au visage.

Retiens comment on doit briser le coup tordu.
Tords celui qui te trouble, le noble conflit l'embrouille, qu'il ne sait pas vraiment où il arrive.
Glose
C'est-à-dire que quand tu lui portes un coup haut ou bas depuis ton côté droit, qu'il fait alors aussi de son côté droit un coup tordu avec les bras croisés sur ton épée et qu'il t'égare toi et ton coup, alors reste avec ton épée fort contre la sienne. Et tire-lui loin la pointe sous son épée à la poitrine.

Une autre rompure sur la frappe tordue.
Retiens que lorsque tu lui donnes un coup haut depuis ton côté droit, qu'alors il tord, aussi de son côté droit, avec les bras croisés sur ton épée et qu'ainsi il te l'abaisse sous lui contre terre, alors tourne contre ton côté droit ; et monte avec les bras bien dessus ta tête. Et place lui en haut ta pointe à la poitrine.
Glose
S'il te repousse cela, alors reste dans cette position, avec les quillons devant la tête, et oeuvre prestement avec la pointe d'une ouverture à l'autre : cela s'appelle le noble conflit. Avec cela tu l'embrouilleras tant, qu'il ne saura pas où il devra vraiment rester.


Le coup travers et ses pièces
.

Le travers prend, ce qui vient ici du toit.
Glose
Retiens que le coup travers brise toute les coups qui seront frappés de haut en bas. Et ce coup s'exécute ainsi : Lorsqu'il te porte un coup haut à la tête, alors bondis avec le pied droit contre lui, hors de son coup à son côté gauche. Et dans le bond tourne ton épée - avec tes quillons hauts devant ta tête, (de telle façon) que ton pouce vienne en bas - et frappe-le avec le court-tranchant à son côté gauche. Ainsi tu attrapes son coup dans tes quillons et tu le touches à la tête.

Une pièce du coup travers.
Travers avec le fort: retiens avec ceci ton ouvrage.
Glose
C'est-à-dire, voilà comment tu dois oeuvrer à partir du coup travers avec le fort. Et cela se fait ainsi : lorsque tu lui portes un coup travers, pense alors à asséner ce travers puissamment avec le fort de ton épée contre la sienne. S'il tient alors avec force contre cela, alors frappe-le au fer avec les mains croisées, derrière la lame de son épée, à la tête, ou entaille-le avec cette pièce en travers de la gueule.

Encore une pièce du coup travers.
Retiens que, lorsqu'à partir du coup travers tu l'engages avec le fort de ton épée à son épée, qu'il tient avec force contre cela, alors boute avec tes quillons son épée vers l'extérieur et vers le bas de ton côté droit, et frappe-le aussitôt avec le coup travers, encore une fois contre son côté droit à la tête.

Encore une pièce du coup travers.
Lorsque tu engages son épée avec le coup travers, s'il est tendre au fer, alors mets lui le court-tranchant à son côté droit au cou, et bondit avec ton pied droit derrière son gauche. Puis bascule-le par-dessus avec l'épée.

Une autre pièce.
Lorsque tu engages son épée avec le coup travers, s'il est alors tendre au fer, alors presse avec le coup travers son épée vers le bas, et mets-lui le court-tranchant derrière son bras devant à son cou.

Une rompure contre le coup travers haut.
Lorsque tu l'engages à son épée à partir de ton côté droit avec un coup haut ou autrement, qu'il te frappe entour avec un coup travers à l'autre côté, alors devance-le aussi avec un coup travers sous son épée à son cou.

Comment on doit frapper les quatre ouvertures avec le coup travers.
Travers à la charrue, au boeuf durement réprimés.

Glose
Voilà comment tu dois forcer un passage vers les quatre ouvertures avec le coup travers. Cela se comprend ainsi : lorsque tu viens vers lui lors de l'approche, alors retiens : quand il t'est opportun, bondis donc vers lui et frappe-le avec le coup travers à l'autre ouverture de son côté gauche. Cela s'appelle : frapper la charrue.

Encore une pièce du coup travers.
Dès que tu l'as frappé avec le coup travers à son ouverture basse, alors frappe-le immédiatement avec un coup travers l'autre côté du haut de la tête. Cela s'appelle : frapper au boeuf. Et frappe de nouveau prestement d'un coup travers le boeuf et un autre à la charrue, de manière croisée d'un côté à l'autre. Puis porte-lui avec cela un coup haut en haut de la tête et sur ce, tu peux te retirer.

Qui frappe bien travers avec des bonds, protège la tête.
Glose
C'est-à-dire qu'avec chacun des coup travers, tu dois bien bondir sur ses côtés, (à savoir vers) celui sur lequel tu veux le frapper. Ainsi tu peux bien toucher sa tête. Et prends garde dans le bond de bien te couvrir en haut devant ta tête avec tes quillons.

Ci après, retiens encore une pièce du coup travers qui s'appelle la feinte.
Feinte, qui bien dirige, de dessous souhaite toucher.
Glose
C'est-à-dire qu'avec la feinte, les escrimeurs qui aiment bien repousser, seront trompés et battus. La pièce se fait ainsi : quand tu viens à lui lors de l'approche, alors fait comme si tu voulais le toucher avec un coup franc haut à son côté gauche. Ainsi il est touché par-dessous à souhait et battu.

Encore une pièce du coup travers qui s'appelle l'inversion.
L'inversé contraint à une traversée et à la lutte. Le coude prends sûrement, bondis dans son équilibre.
Glose
Retiens que tu dois savoir exécuter cette pièce ainsi: lorsque tu l'engages à son épée avec un coup bas ou haut, alors inverse ton épée (de façon à ce) que ton pouce vienne en bas et estoque-le en haut au visage. Ainsi tu le contrains et l'oblige à te repousser. Dans la répulsion saisis son coude droit avec la main gauche et bondis avec ton pied gauche devant son droit. Puis boute-le par-dessus. Ou bien traverse avec l'inversion et lutte, comme tu le trouveras ci-dessous dans la partie sur la traversée.

Encore une pièce de la feinte.
Double feinte touche l'homme. Fait avec l'entaille.
Glose
Retiens ce qui s'appelle la double feinte parce qu'on doit à l'approche égarer de deux façon. La première feinte se fait ainsi : quand tu viens à lui avec l'approche, bondis avec ton pied devant lui et fait comme si tu voulais le frapper au côté gauche de sa tête avec un coup travers. Puis renverse ta frappe sur son autre côté à la tête.

Encore une pièce de la feinte.
Deux fois plus loin, marche à gauche et ne délaisse pas la morsure.
Glose
C'est-à-dire que quand tu l'as frappé avec le premier fourvoiement à son côté droit de la tête, comme il est indiqué précédemment, alors frappe-le immédiatement derechef au côté droit de la tête. Puis va en décroisant les bras avec le court-tranchant sur son épée et " dans la gauche ", c'est-à-dire vers ton côté gauche, entaille-le avec le long tranchant en travers de la gueule.


Le coup bigle et ses pièces
.

Le bigleux brise, ce que les bourrins frappent ou estoquent. Qui menace d'un dégagement, le bigleux l'en dérobera.
Glose
Ici retiens que le bigle est un coup qui brise les coups de taille et d'estoc des bourrins, qui adoptent les enseignements avec violence. Ce coup se fait ainsi : S'il t'assène de cette façon un coup de son côté droit, frappe aussi de ton côté droit, avec le court-tranchant et les bras étendus dans son coup, dans le faible de son épée et frappe-le à son épaule droite.
S'il dégage, alors tire-lui avec (depuis ce) le coup loin à sa poitrine. Et aussi frappe-le ainsi, quand il se tient contre toi dans la garde de la charrue, ou quand il veut t'estoquer de dessous.

Encore une pièce du bigle.
S'il te bigle court, dégage, il se vaincra lui-même.
Glose
Retiens car voici une leçon : le coup bigle doit être (fait) avec le regard. Cherche bien de cette façon s'il combat court contre toi. Tu le reconnaîtras à ce qu'il te frappe et que ses bras ne sont pas étendus au loin. Alors frappe-le aussi et va avec la pointe à travers de ce coup sous son épée au visage.

Encore une pièce du coup bigle.
Bigle à la pointe et saisi la gorge sans crainte.
Glose
Retiens que le bigleux brise la pointe longue et cela s'exécute ainsi : quand il te fait face avec les bras tendus et dirige la pointe contre ton visage ou ta poitrine, alors mets le pied gauche devant et louche du regard sur la pointe. Fais comme si tu voulais donner un coup à la pointe et frappe fort à son épée avec le court-tranchant. Puis, de là, tire la pointe au loin à son cou avec un pas en avant du pied droit.

Encore une pièce du coup bigle.
Bigle au sommet de la tête, si tu veux attraper la main.
Glose
Retiens que lorsqu'il veut te donner un coup haut, alors louche du regard, comme si tu voulais le frapper à la tête. Mais frappe-le du court-tranchant contre son coup, et frappe, sur la lame de son épée, avec la pointe sur les mains.


Le crânien et ses pièces
.

Le crânien est hostile au visage.
Glose
Ici retiens que le coup crânien est dangereux au visage ou à la poitrine. Il se fait ainsi : lorsqu'il te fait face en garde du fou, alors frappe-le avec le long-tranchant verticalement depuis le sommet de la tête, de haut en bas. Avec le coup reste les bras élevés, et suspends-lui la pointe à son visage.

Une pièce du coup crânien.
A son tour à la poitrine prends fermement garde.
Glose
C'est-à-dire que quand tu suspends en haut la pointe au visage avec le crânien, si alors dans la répulsion il te boute la pointe avec les quillons fortement au-dessus de lui, alors inverse ton épée avec les quillons en haut devant ta tête et place-lui la pointe en bas à sa poitrine.

Comment la couronne brise le coup crânien.
Ce qui vient à elle, la couronne le saisit.
Glose
Retiens que lorsque tu le frappes en haut avec le coup crânien, qu'il repousse avec les quillons placés en haut au-dessus de sa tête : cette répulsion s'appelle la couronne. Et (de là) il te rentre dedans.

Comment l'entaille brise la couronne.
Entaille à travers la couronne, tu le brises ainsi bien durement. Presse la pièce, avec les entailles enlève-la.
Glose
Retiens que quand il te repousse un coup crânien ou un autre avec la couronne, et qu'il te rentre dedans, alors utilise l'entaille dessous ses mains à ses bras et presse fortement vers le haut. Ainsi la couronne est encore brisée. Puis tourne ton épée de l'entaille de dessous vers celle de dessus et retire-toi de cette manière.
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MessageSujet: Re: [MANUSCRIT] L'art chevaleresque de l'espée longue   [MANUSCRIT] L'art chevaleresque de l'espée longue Icon_minitimeDim 6 Aoû 2006 - 21:51

Voici les quatre postures
.

Prends seulement parmi ces quatre postures et fuit les communes. Boeuf, charrue, fou, du toit ne te sont pas indignes.
Glose
C'est que tu ne dois pas prendre d'autre garde que ces quatre, qui sont décrites ci-dessous.
La première garde : Le boeuf (Ochs).
Fais-la ainsi : place-toi avec le pied gauche devant et tiens ton épée à côté de ton côté droit, devant ta tête, et laisse pendre la pointe contre le visage (de ton adversaire).
La deuxième garde : La charrue (Pflug).
Fais-la ainsi : place-toi avec le pied gauche devant et tiens ton épée les bras croisés de ton côté droit, au-dessus de ton genou, que ta pointe soit vers son visage.
La troisième garde : Le fou (Alber)
Fais-la ainsi : place-toi avec le pied droit devant, tiens ton épée avec les bras étendus devant toi et la pointe sur le sol.
La quatrième garde : Du toit (vom Tach)
Fais-la ainsi : place-toi avec le pied gauche devant et tiens ton épée à ton épaule droite. Ou tiens-la avec les bras étendus au-dessus de ta tête. Tu trouveras dans ce livre comment combattre à partir de ces quatre gardes.


Voici les quatre répulsions, qui nuisent ou brisent les quatre postures
.

Quatre sont les répulsions qui nuisent aussi beaucoup aux postures. Des répulsions garde-toi, si cela t'arrive, cela te blesse beaucoup.
Glose
Retiens que tu as déjà entendu que tu devais combattre seulement à partir de quatre gardes. Ainsi il te suffit de connaître seulement les quatre répulsions. Ce sont quatre coups de taille.
Le premier coup est le coup tordu, il brise la garde du boeuf ;
Le deuxième est le coup travers, il brise la garde du toit ;
Le troisième est le coup bigle, il brise la garde de la charrue ;
Le quatrième est le coup du crâne, il brise la garde du fou.

Prends garde à toutes les répulsions, celles que font les mauvais escrimeurs.
Et retiens que lorsqu'il porte un coup, frappe toi aussi, et s'il estoque, alors estoque aussi. Tu trouveras décrit dans les cinq frappes et dans l'écarté comment tu dois frapper et estoquer.

Une pièce contre la répulsion.
Si tu es repoussé et quand cela arrive, entends ce que je te conseille: arrache et frappe rapidement avec surprise.
Glose
C'est-à-dire que, comme il vient (à toi), que tu vas être repoussé, alors retiens : Si on te repousse un coup haut, alors va à lui dans la répulsion avec le pommeau par-dessus sa main avancée et arrache-la sous lui. Et avec l'arrachage frappe-le de l'épée à la tête.

Encore une pièce contre la répulsion.
Lorsque tu portes un coup bas depuis ton côté droit, s'il s'abat avec son épée sur la tienne de manière que tu ne puisses plus la relever, alors élève prestement ton pommeau au-dessus de son épée et frappe-le avec un happement avec le long-tranchant à sa tête. Ou bien s'il s'abat sur ton épée à ton côté gauche, alors frappe-le avec le court-tranchant.

Encore une pièce contre la répulsion.
Pose quatre fins, restes-y si tu veux apprendre à finir.
Glose
Si tu lui portes un coup haut de ton épaule droite et qu'alors tu veux finir le combat rapidement, alors retiens : lorsqu'il repousse, frappe entour immédiatement avec le coup travers. Saisis ton épée avec la main gauche au milieu de la lame et mets-lui la pointe au visage, ou place-la lui à l'ouverture que tu peux le mieux atteindre parmi les quatre.

Encore une pièce contre la répulsion.
Lorsque tu lui mets la pointe au visage avec la demi-épée, s'il te repousse cela, alors boute-le avec le pommeau à l'autre côté de sa tête. Ou bondis avec le pied droit derrière son gauche, passe-lui ton pommeau au-dessus de son épaule droite autour du cou et pousse-le par-dessus ta jambe droite.


Du rattrapage
.

Apprends les rattrapages deux fois ou entaille dans la défense.
Glose
C'est-à-dire que tu dois bien apprendre les rattrapages car ils sont de deux sortes. Le premier se fait lorsqu'il veut te porter un coup haut. Alors retiens : Tandis qu'il veut lever son épée pour frapper, rattrape-le avec un coup de taille ou d'estoc et touche-le à l'ouverture haute avant qu'il ne vienne avec son coup. Ou bien tombe-lui avec le long-tranchant en haut sur ses bras et pousse-le loin de toi.

Un autre rattrapage.
Lorsqu'il te donne un coup haut, et qu'il laisse alors avec le coup l'épée en bas vers le sol, rattrape-le avec un coup haut à sa tête avant qu'il ne vienne avec son épée.
Ou s'il veut t'estoquer, alors retiens : pendant qu'il tire à lui l'épée pour estoquer (qu'il arme son estoc) rattrape-le et estoque-le avant qu'il n'ait bien fini son estoc.


De la prise extérieure.


Prends deux fois à l'extérieur. Ton ouvrage commence vers cela. Et teste la conduite, s'ils sont tendres ou fermes.
Glose
Retiens : il y a deux prises extérieures, qui sont deux rattrapages au fer.
Cela se fait ainsi : s'il a loupé devant toi, alors rattrape-le. S'il te repousse alors cela, reste avec l'épée à (contre) la sienne et contrôle s'il est tendre ou ferme dans sa conduite. Si alors il soulève de son épée avec force la tienne au-dessus de lui, alors allonge ton épée à l'extérieur sur la sienne et estoque-le à son ouverture basse.

L'autre prise extérieure.
Lorsque tu combats contre lui à partir de coups bas ou autrement de dessous, s'il se précipite sur toi et te tourne sur ton'épée avant que tu ne puisses agir, alors reste avec l'épée fort sous la sienne. S'il tourne et oeuvre à ton ouverture haute, alors suis-le avec ton épée, et avec le long-tranchant prends-lui le faible de son épée, pousse vers le bas et estoque-le au visage.


De la sensibilité et du mot " même temps".


Apprends la sensibilité. Ce mot " Même-temps " entaille puissamment.
Glose
C'est-à-dire que tu dois apprendre et comprendre le ressentir et le mot " même-temps ", parce que ces deux choses se conçoivent ensemble et constituent le sommet de l'art du combat.
Cela se comprend ainsi : quand quelqu'un engage l'épée de l'autre, alors tu dois, comme (au moment où) les lames s'entrechoquent l'une et l'autre, bien ressentir tout de suite s'il a engagé ferme ou tendre. Et aussitôt que tu l'as trouvé, alors souviens-toi du mot " même-temps " : ce qui signifie qu'au moment même où tu ressens habilement, tu dois avec l'épée oeuvrer après le faible et après le fort à l'ouverture la plus proche. Ainsi il sera battu avant qu'il n'y prenne garde. Tu dois penser au mot " même-temps " à chaque engagement des épées, parce que " même-temps " mute et " même-temps " double, " même-temps " traverse et " même-temps " utilise l'entaille, " même-temps " lutte avec (lui), " même-temps " lui prend l'épée, " même-temps " fait dans l'art tout ce que ton coeur désire. " Même-temps " est un mot tranchant, avec lequel tous les combattants qui ne connaissent rien à ce mot seront coupés. Et le mot " même-temps " est aussi la clé avec laquelle tout l'art du combat sera révélé.


Rattraper
.

Rattrape deux fois, tu atteindras l'homme de la vieille entaille avec puissance.
Glose
C'est-à-dire que s'il loupe devant toi, rattrape le avec un coup de taille à son ouverture haute. S'il remonte alors et te tourne à ton épée par-dessous. Alors retiens encore : dès qu'une épée s'entrechoque avec l'autre, tombe-lui depuis l'épée sur ses bras avec le long tranchant et pousse-le loin de toi, ou entaille-le en travers de la gueule. Ceci se fait des deux côtés.


Du débordement
.

Qui vise par-dessous, déborde-le, il sera ridiculisé. Quand il entrechoque par-dessus, alors force: ceci je veux le louer. Fais ton oeuvre ou presse durement deux fois.
Glose
C'est-à-dire que lorsque dans l'approche ton adversaire te vise une ouverture basse avec un coup de taille ou d'estoc, tu ne dois pas le repousser. Au contraire attends, que tu le débordes avec un coup haut à la tête ou que tu lui places en haut ta pointe, alors tu le rempliras de honte. Parce que tous les coups hauts et placements (de pointe) hauts débordent ceux du bas.


Comment on doit écarter les coups de taille et d'estoc
.

Apprends à écarter, frappe, estoque pour finir avec art. Qui t'estoque, que ta pointe touche la sienne est brisée. Des deux côtés touche à chaque fois, si tu veux marcher.
Glose
C'est-à-dire que tu dois apprendre à écarter avec art les coups de taille et d'estoc, que ta pointe touche et que la sienne soit brisée.
Et cela se comprend ainsi :
Lorsque quelqu'un est devant toi et tient son épée comme s'il voulait t'estoquer par-dessous, alors tiens-toi contre lui dans la garde de la charrue de ton côté droit et découvre-toi sur la gauche. S'il t'estoque alors par-dessous à cette même ouverture, alors tourne avec ton épée contre son estoc vers ton côté gauche et avance vers lui avec ton pied droit. Ainsi ta pointe touche et la sienne tombe.

Une autre pièce de l'écarté.
Lorsque tu te tiens en face de lui dans la garde de la charrue de ton côté gauche, s'il te porte alors un coup à l'ouverture haute de ton côté gauche, monte alors avec l'épée sur le côté gauche contre son coup, les quillons devant ta tête, marche vers lui avec le pied droit et estoque-le au visage.
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Wulfen

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MessageSujet: Re: [MANUSCRIT] L'art chevaleresque de l'espée longue   [MANUSCRIT] L'art chevaleresque de l'espée longue Icon_minitimeDim 6 Aoû 2006 - 22:03

Du dégagement
.

Apprends les dégagements des deux côtés, estoque avec puissance. Qui t'engage, trouve le dégagement en hâte.
Glose
C'est-à-dire que tu dois bien apprendre le dégagement. Cela se fait ainsi : quand tu lui donnes un coup de taille ou d'estoc lors de l'approche, qu'il veux engager l'épée avec un coup de taille ou une répulsion, alors laisse la pointe se glisser par-dessous son épée et estoque-le avec puissance à l'autre côté. Ainsi tu lui trouves en hâte l'ouverture.


Des tressautements
.


Marche vers lui en engageant que le tressautement te donne de bonnes trouvailles. Tressaute ! Si tu le touches, tressaute à nouveau. Trouve l'ouvrage: cela fait mal. Tressaute à chaque rencontre avec les maîtres si tu veux les berner.
Glose
C'est-à-dire que lorsque tu viens à lui lors de l'approche, assène-lui un coup haut avec force depuis ton épaule droite à sa tête. S'il engage à l'épée avec une répulsion ou autrement, alors marche dans l'engagement en t'approchant de lui et fais tressauter ton épée en haut loin de la sienne et frappe-le de l'autre côté de nouveau en haut à la tête. S'il te repousse pour la seconde fois, alors frappe encore de l'autre côté en haut et oeuvre habilement après l'ouverture haute qui pourra se faire, avec le doublement ou avec d'autres pièces.


Des traversées
.

Traverse ! Laisse pendre avec le pommeau. Agrippe si tu veux lutter. Qui force contre toi: traverse par ce moyen retiens.
Glose
Retiens, cela signifie que lorsque l'un rentre dans l'autre, qu'il monte alors avec les bras et veut dominer en haut avec force, alors monte aussi avec tes bras, tiens ton épée avec la main gauche près du pommeau dessus ta tête et laisse pendre la lame derrière sur ton dos. Avec ta tête traverse sous son bras droit et bondis avec ton pied droit derrière son droit. Puis avec le bond, va vers lui avec ton bras droit avancé bien autour de son corps, prends-le sur ta hanche droite et projette-le devant toi.

Encore une traversée.
Lorsque dans l'entrée il veut te dominer en haut en force avec l'épée, alors tiens ton épée avec la main gauche près du pommeau et laisse pendre la lame sur ton dos. Puis traverse avec ta tête sous son bras droit, reste avec le pied droit devant son droit, va par derrière avec ton bras droit bien autour de son corps, prends-le sur ta hanche droite et projette-le derrière toi.

Une lutte d'épée.
Lorsque l'un rentre dans l'autre, alors lâche ton épée de la main gauche et tiens-la de la droite. Boute son épée avec tes quillons vers ton côté droit loin de toi. Bondis du pied gauche devant son droit et passe le bras gauche par-derrière bien autour de son corps, prends-le sur ta hanche gauche et projette-le devant toi.

Regarde quand même qu'il ne te fasse pas tomber.

Encore une lutte d'épée.
Lorsque l'un rentre dans l'autre, lâche ton épée de la main gauche et tiens-la avec la droite. Boute avec tes quillons son épée vers ton côté droit loin de toi. Bondis avec le pied gauche derrière son droit et passe-lui avec ton bras gauche avancé sous sa poitrine bien autour de son corps, et projette-le par-dessus ton pied vers l'arrière.

Encore une lutte d'épée.
Lorsque tu rentres dans l'autre, alors lâche ton épée de la main gauche et tiens-la avec la droite. Passe ton pommeau par-dessus son bras droit, tire-le avec par-dessous et avec ta main gauche attrape son coude droit. Puis bondis avec le pied gauche devant son droit et pousse-le par-dessus le pied vers ton côté droit.

Encore une lutte d'épée.
Lorsque l'un rentre dans l'autre, alors passe avec ta main gauche inversée par-dessus son bras droit et saisis-le avec ton bras droit. Presse avec ton bras droit son droit par-dessus ton gauche, bondis avec ton pied droit derrière son droit, et tourne-toi de lui vers ton côté gauche. Ainsi tu le projettes par-dessus ta hanche droite.

Encore une lutte d'épée.
Lorsque l'un rentre dans l'autre, inverse ta main gauche, passe avec elle par-dessus son bras droit et saisis-en son épée par la poignée entre ses deux mains. Puis pousse-le vers ton côté gauche. Ainsi tu lui prends son épée.
Ca se passerait mal pour lui.

Un désarmement.
Quand il engage ton épée avec une répulsion ou autrement, attrape avec ta main inversée gauche chaque épée par la lame. Tiens-les solidement ensembles et passe avec ta main droite contre ton côté gauche avec le pommeau par-dessous et à travers, puis par-dessus ses deux mains. Et pousse-le avec par-dessus ton côté droit. Ainsi il te reste les deux épées.


De l'entailler
.

Entaille les fermes de dessous à chaque conduite. Quatre sont les entailles: Deux dessus et deux par-dessous.
Glose
Retiens qu'il y quatre entailles. Les premières se font ainsi : lorsqu'il te rentre dedans, qu'il monte avec ses bras et qu'il veut te dominer en haut avec force contre ton côté gauche, alors retourne ton épée et tombe-lui sur ses bras avec ton long tranchant et les mains croisées sous les quillons de son arme. Puis presse avec l'entaille vers le haut. Ou s'il te rentre dedans contre ton côté droit, alors tombe avec le court tranchant sur ses bras et presse vers le haut comme précédemment.

Encore une entaille.
Quand tu l'engages fortement à son épée avec un coup de taille ou autrement et qu'il laisse alors son épée happer de la tienne pour t'en frapper en haut à la tête, alors détourne ton épée avec tes quillons prêt de la tête et entaille-le sous ses bras. Puis place avec l'entaille ta pointe à sa poitrine.

Encore une entaille.
L'entaille se fait ainsi : quand on t'engage à l'épée contre ton côté gauche et qu'on te frappe autour de l'épée avec le (coup) travers ou autrement au côté droit. Alors bondis avec le pied gauche à partir de la taille à son côté droit et tombe avec le long tranchant sur ses deux bras. Ceci peut s'exécuter des deux côtés.

Du retournement de l'entaille.
Tourne ton tranchant, aux poignets presse la main.
Glose
Ceci ce fait quand tu peux lui rentrer dedans avec l'entaille de dessous, sous son bras, que ta pointe aille de là vers son côté droit et presse avec l'entaille fortement par-dessus lui. Pendant que tu presses bondis avec le pied gauche sur son côté droit et tourne ton épée, avec le long tranchant en haut, sur son bras, que ta pointe aille contre son côté droit et presse son bras avec ceci loin de toi.


Des deux suspensions
.

Il y aura deux suspensions d'une main par rapport à la terre. A chaque conduite: frappe, estoque, poste-toi tendre ou ferme.
Glose
Retiens qu'il y a deux suspensions pour une main et d'un côté par rapport à la terre. Cela se fait ainsi : si tu l'engages à son épée par un écarté-bas contre ton côté gauche, alors pends le pommeau de ton épée vers la terre et estoque-le par-dessous à partir de la suspension au visage. Boute-t-il alors avec une répulsion ta pointe par-dessus lui, alors reste à l'épée et va avec lui. Puis suspends-lui la pointe de dessus vers le bas à son visage. Dans les deux suspensions tu dois exécuter habilement dans toute les conduites les tailles, estocs et entailles, comme tu as éprouvé dans l'engagement l'épée, si elle est de ce fait ou tendre ou ferme.


Du Parloir
.

Fait le parloir: mets-toi franchement et examine sa matière. Frappe-le qu'il happe. Quand il se retire de toi, je te le dis pour vrai: personne ne peut arriver à se protéger sans danger ! Si tu as appris correctement, il ne pourra que difficilement venir frapper.
Glose
Retiens : ce qu'on appelle le Parloir : quand il t'engage à l'épée avec un coup de taille ou une répulsion, alors reste ferme avec les bras étendus, le long tranchant à son épée et la pointe à son visage, tiens-toi franchement et examine sa matière, ce qu'il veux exécuter contre toi.
S'il te frappe de l'autre côté de l'épée avec un coup haut, alors engage avec le fort de ton long tranchant sa taille par-dessus en direction de sa tête. Ou s'il frappe entour avec un (coup) travers, alors tombe sur lui avec une entaille haute au bras. Ou s'il fait tressauter son épée à lui et veux t'estoquer de dessous, alors rattrape-le à l'épée et place la pointe en haut.
S'il ne veut ni se retirer de ton épée ni frapper entour, alors oeuvre à l'épée, avec les doublements et autrement avec les autres pièces, suivant que tu éprouves la tendreté ou la fermeté à l'épée.


Ici retiens ce qu'on appelle la longue pointe
.

Retiens, quand tu viens lors de l'approche vers lui, alors mets ton pied gauche devant et arrête-le de la pointe avec les bras tendus au loin vers le visage ou la poitrine. Te frappe-t-il de dessus vers le bas à la tête, alors tourne avec l'épée contre son coup et estoque-le au visage. Ou s'il te frappe de haut en bas ou de dessous à ton épée et veut chasser ta pointe, alors dégage et estoque-le de l'autre côté à l'ouverture. Ou s'il touche ton épée avec force d'une taille, alors laisse ton épée happer entour de l'autre côté. Ainsi tu le toucheras à la tête. S'il te rentre dedans, alors fait la lutte ou une entaille.
Regarde qu'il ne te fasse pas tomber.


Le texte de la conclusion du recueil


A qui dirige bien, brise correctement et finalement fait tout correctement.
A qui brise particulièrement toute chose en trois vulnérants.
A qui bien correctement suspends.
A qui donne les rotations.
A qui examine les huit rotations de manière correcte.
A qui associe une des rotations lui-même aux trois (vulnérants).
A celui là je signifie qu'il y en a vingt-quatre, compte-les uniquement de chaque côté. Retiens les huit dessus en marchant. Et teste la conduite précisément, tendre ou ferme.
Glose
Voici une leçon, puisque les courts discours de ce recueil sont saisis.
Apprends aussi ceci : que dans l'art tu dois rester complètement et bien correctement exercé contre (celui) avec qui tu combats. Que tu saches aussi faire tes rompures contre ses pièces. Qu'à partir de chaque rompure particulière tu puisses oeuvrer avec les trois vulnérants. Tu dois aussi bien suspendre à l'épée et à partir des suspensions tu dois aller aux huit rotations, et des rotations tu dois aussi considérer, afin que tu saches exécuter un des trois (vulnérants).


Ici retiens comment tu dois pendre et faire les rotations
.

Cela se comprends ainsi : il y a quatre engagements de l'épée, deux dessus et deux dessous. Maintenant tu dois à partir de chaque engagement particulier de l'épée faire deux rotations. Cela se comprend ainsi : s'il t'engage de dessus contre ton côté gauche, alors tourne du court tranchant contre son épée, lève bien les bras, suspends-lui la pointe par-dessus et estoque-le au visage. S'il repousse l'estoc, alors laisse la pointe de l'épée en suspension au-dessus et tourne à ton côté droit. Il y a deux rotations pour chaque côté de l'épée.

Ou s'il t'engage de dessus contre ton côté droit, alors tourne aussi contre ton côté droit, le long tranchant à son épée, lève bien tes bras, suspends-lui la pointe par-dessus et estoque-le au visage. S'il repousse l'estoc avec force, alors laisse, à l'épée, la pointe en suspension par-dessus, tourne de ton côté gauche et estoque. Il y a quatre rotations à partir des deux engagements supérieurs des côtés gauche et droit.

Tu dois maintenant savoir qu'à partir des deux engagements de dessous, tu dois aussi faire quatre rotations avec toutes les conduites, comme pour ceux de dessus. Cela fait huit rotations de dessus et de dessous. Pense qu'à partir de chaque rotation tu as la possibilité d'exécuter de façon particulière une taille, une entaille ou un estoc. Ils s'appellent les trois vulnérants et cela fait vingt-quatre possibilités qu'on pourra et devra faire à partir des huit rotations. Tu dois bien apprendre à exécuter les huit rotations de tous les côtés, qu'avec chaque vulnérant tu testes sa conduite précisément, s'il est tendre ou ferme à l'épée. Et quand tu as éprouvé les deux choses, alors exécute bien les pièces qui appartiennent aux rotations. Si tu ne le fais pas, alors tu seras frappé lors dans toutes les rotations.
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Wulfen

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MessageSujet: Re: [MANUSCRIT] L'art chevaleresque de l'espée longue   [MANUSCRIT] L'art chevaleresque de l'espée longue Icon_minitimeDim 6 Aoû 2006 - 22:05

Ici retiens, à partir de la garde de côté, c'est-à-dire à partir des rayages, à combattre.


Sache qu'à partir des rayages ont peut bien combattre. Bien qu'elles ne soient pas décrites dans le recueil, il y a cependant des pièces hors du recueil avec lesquelles on doit combattre. On doit exécuter les rayages du côté gauche, parce que de la droite elles ne sont pas aussi certaines que de la gauche.

Quand tu te postes en la garde de côté à ton côté gauche et qu'on te frappe de dessus vers le bas, alors raye de dessous durement sur son épée avec le court tranchant. S'il résiste fortement et qu'il n'a pas les mains trop hautes, alors double entre lui et son épée avec le court tranchant à son cou à gauche.

Quand tu rayes, comme précédemment, à son épée et qu'il est alors tendre au fer et a les mains basses, alors frappe-le adroitement avec le long tranchant aux ouvertures hautes. Ou s'il tombe fortement avec son épée sur la tienne alors passe immédiatement ton pommeau par-dessus son épée, reste avec les mains au-dessus et laisse la pointe vers l'arrière à ton côté gauche. Puis happe-le avec le court tranchant à la tête.

Quand tu le rayes à son épée, qu'il monte haut et tourne son fer, alors frappe-le au côté droit avec les mains étendues et sur ce marche en arrière.

Quand tu le rayes à son épée et qu'il monte haut et tourne son fer, alors force avec le long tranchant. S'il frappe alors entour avec un coup travers, frappe-le au côté gauche avec une retraite.

Quand tu fais un rayage à quelqu'un, et qu'il tient alors son épée en travers devant lui, qu'il a les bras hauts et qu'il veux tomber sur ton épée, alors raye lui par-dessous à son épée et frappe-le au bras ou boute-le à la poitrine.

S'il a les mains basses et qu'il veux te tomber dessus alors raye à travers à son autre côté et estoque-le à la poitrine. C'est dégager.

Quand tu rayes à travers, alors tombe-lui avec le long tranchant sur son épée et tourne sur ton côté gauche, que ton pouce vienne en bas. Puis mets le fort de ton long tranchant à son cou droit, bondis avec le pied droit derrière son gauche et bouscule-le avec l'enjambée par-dessus.

Quand tu dégages à partir d'un rayage et que tu viens de l'autre côté par-dessus son épée, alors tu peux de même aussi bien faire la pièce, à partir de chaque côté, avec les éraflures et avec toutes les choses.


Retiens, une approche à partir de l'écarté
.

Quand tu combats avec quelqu'un et que tu viens prêt de lui, alors mets-toi en la charrue, exécute habilement des rotations d'un côté à l'autre, que ta pointe reste (où elle est). A partir de là tu peux repousser, ce qui vient et forcer avec le long tranchant, puis de là faire toutes les pièces ci-dessus nommées. Tu peux aussi écarter les tailles et estocs, briser les attaquants avec des rotations et chercher l'ouverture avec la pointe.


La garde de la barrière se fait ainsi
:

Quand tu combats avec quelqu'un et tu viens prés de lui, alors mets-toi avec ton pied gauche devant et pose ton épée avec la pointe à terre à ton côté droit, le long tranchant au-dessus. Au côté gauche, mets le court tranchant dessous et le pied (droit) devant. Les pièces à faire à partir de la garde de la barrière.
S'il te frappe de dessus ou de dessous, alors frappe-le d'un coup tordu à son ouverture avec un pas sortant.
S'il te frappe d'un coup tordu avec le plat, aussitôt que ça (les lames) s'entrechoquent, cherche la (l'ouverture) suivante avec le court tranchant.
Ou bien fait une inversion avec la pointe à son visage. Et quand il t'engagera, alors soit ferme avec le long tranchant. Et tu pourras faire toutes les pièces qui sont vues dans le rayage.


Ce qui s'appelle " la rouelle"


Quand tu combats avec quelqu'un, allonge tes mains loin de toi que ton pouce reste au-dessus de l'épée, et fais tournoyer habilement l'épée avec la pointe autour de toi pareillement à une roue, de dessous à partir de ton côté gauche en avançant vers ton adversaire. De là, tu peux dégager ou engager de quelque côté que tu veuilles. Quand tu as engagé, tu peux alors faire toutes les pièces que tu souhaites et qui te sembleront les mieux, comme auparavant.

Brise ainsi le coup travers
.

Quand tu te tiens dans la garde-avant du toit et qu'on te frappe d'un coup travers, alors frappe-le pareillement d'un puissant coup furieux son épée et cherche les ouvertures avec la pointe. S'il veux te frapper de l'autre côté avec un coup travers, alors devance-le avec un coup travers sous son épée à son cou, ou entaille-le avec le long tranchant au bras quand il frappe entour.

Une pièce contre la pièce.
Quand tu fais un coup travers et qu'il veux aussi te devancer en venant sous ton épée au cou, alors tombe fortement sur son épée avec le long tranchant, ainsi il est brisé. Puis prends (attaque) la plus proche ouverture que tu pourras.


Contre une entaille sous les bras
.

Quand tu frappes de dessus quelqu'un, qu'il le repousse et monte haut avec ses quillons, que tu fait de même, et que vous rentriez l'un dans l'autre, qu'il puisse entailler par-dessous. S'il veux te mettre une entaille dessous tes mains aux bras, alors suis son épée vers le bas avec le long tranchant et presse vers le bas. Ainsi tu l'as brisé, et tu peux rechercher les ouvertures.

Quand tu viens encore en levant les bras et que lui aussi fait ainsi, que tu entres encore dedans et qu'il veut alors te passer son pommeau entre les bras sous ta main pour te bouter sous les yeux ( ?) ou à la poitrine, alors va vers le bas avec le pommeau en poussant fortement des bras ainsi tu l'as rompu.

Quand tu as engagé quelqu'un, et qu'il dégage avec le pommeau et passe en demi-épée, brise cela tout simplement avec une entaille de dessus. Et en l'entaillant tu peux aussi passer en demi-épée en lui plaçant ta pointe.


Ci-après sont décrites les pièces avec la boucle
.

La première pièce
Avec la boucle à partir du coup haut: quand tu fais un coup haut à ton adversaire, alors mets toi avec le pommeau de ton épée à l'intérieur de ta boucle près de ton pouce. Puis estoque-le de dessous à son visage, tourne contre son épée et laisse happer par-dessus. Cela se fait de chaque côté.

La deuxième pièce.
A partir du coup bas : quand il te donne un coup haut de son épaule droite, alors tourne contre lui à ton côté gauche contre ton bouclier, ainsi tu te tiens entre deux boucliers. Puis tourne vers l'ouverture de ton côté droit et prends-le (frappe-le) à la gueule. S'il se garde de toi et lève son bouclier, alors prend (frappe) la jambe gauche. Cela se fait de chaque côté.

La troisième pièce.
De la boucle, à partir du coup changeant: raye durement du côté gauche à partir de la boucle vers le haut à son épée et frappe-le du côté gauche à la tête, tourne aux ouvertures et boute-le à la gueule. S'il lève le bouclier et l'épée et se garde, alors donne un coup de taille avec le long tranchant à sa jambe gauche. Cela se fait aussi de chaque côté.

La quatrième pièce.
A partir du coup médian : fais un coup travers à chaque côté et un crânien avec le long tranchant. Puis estoque-lui de dessous à ses testicules.

La cinquième pièce.
A partir du coup plongeant: Comme tu veux l'estoquer à son côté gauche par-dessus son bouclier, passe la pointe à travers par-dessous et estoque-le à l'intérieur de son bouclier à son ventre. Et en " même-temps " tourne à ton côté gauche. S'il s'en garde, alors prend (frappe) sa jambe droite avec ton long tranchant.

La sixième pièce.
Prends ta lame avec la boucle dans ta main gauche et tourne contre lui comme pour la demi-épée. S'il t'assène un coup de taille ou d'estoc par-dessus au visage ou par-dessous aux jambes, alors lâche ta main droite de la poignée et repousse-le avec le bouclier et avec l'épée. Saisis alors avec ta main droite à son côté droit après le bouclier bien par-dessous et tourne-le vers ton côté droit. Ainsi tu lui as pris le bouclier.

(1) Albrecht III., der Fromme, Herzog von Bayern-München 1438-1460 Né le 27-Mar-1401, München Mort le 29-Feb-1460, München

(2) La phrase "Doch lug, das es dir nit fel" est encadrée dans le texte original

(3) Le mot "encore", wider se retrouve toujours différement dans les autres manuels, où l'on trouve à la place en bas, nider. Ce dernier est beaucoup plus logique et est probablement ce qu'il faudrait lire.
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[MANUSCRIT] L'art chevaleresque de l'espée longue
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