La plume et l'épée

Monter la tente dans laquelle allait se dérouler le concours de poème avait été le plus rapide...
C'est que Zoyas commencait à avoir de l'expérience, avec les nombreuses patrouilles et alertes ! Monter un camps devenait presque une routine...

Le plus dur pour elle fut de construire la petite estrade d'où les participants allaient déclamer leurs vers, avec, elle n'en doutait pas, la prestance innée de tous les soldats du Dauphiné.

Devant celle ci, Zoyas aligna plusieurs rangées de bancs. Sur l'estrade, de côté, elle posa des trétaux ainsi qu'une large planche, qui servirait de bureau pour le jury.
Celui ci serait composé des soldats d'Embrun.

Une fois terminé l'agencement de l'intérieur de la tente, Zoyas prit du recul pour contempler son travail.

Tout était prêt, les soldats qui le souhaitaient pourraient tour à tour montrer leurs talents de troubadours !

Prose ou poésie, chant ou mime, la forme n'importait peu.
La seule condition était le thème imposé.

Citation :

Liste des inscrits

Asa,
Phelim,
Fontvell,
Toulonnaise,
Nynaeve
Akasha
Hardryan

Phelim s'approcha de la tente où se déroulerait un concours de poésie.

Il avait promis à Nyna qu'il s'inscrirait à un maximum d'épreuves, alors bien que ses derniers vers remontent à loin, il s'avança courageusement devant Zoyas.

Bonjour Zoyas, je souhaiterai m'inscrire, un roi de la poésie comme moi ne pouvait louper ce rendez vous. dit-il en essayant de masquer le plus possible les tremblements de sa voix.

Toulonnaise s'avançat à grands pas en direction de la tente.

Elle salua Fontvell, Asa et Phelim et vit une femme en uniforme prés du bureau des inscriptions.

"Mes respects Chef de Lance, Coutillière toulonnaise je viens m'inscrire pour le concours."

Toulonnaise vit que la liste des candidats était maigre.

"la poésie et le romantisme se perd" pensat elle

Zoyas, tu me vois sérieusement dans ce concours? Peut-être que Nyna serait bonne

Hardryan qui passait par-là...

Bonjour, je voudrais bien m'inscrire s'il reste de la place...

Akasha après avoir lamentablement échouer dans sa quête des herbes, avoir fait pâle figure à la première salve sur le pas de tir, avait décider de venir en ce lieu pour y laisser parcourir sa main et sa plume sur un parchemin, elle se dirigea d’abord vers le panneau d’affichage des concurrents, et y aperçut les noms d’un certain nombre de soldats, dont elle ne connaissait nullement la prose quand son regard s’arrêta sur le dernier nom, celui-ci elle le connaissait plutôt bien, étant un habitué de l’impasse des poètes de Briançon. Puis se dirigeant vers l’une des tables prévues à cet effet, approchant un siège elle prit place espérant ne pas faire de rature et autres gros pâtés d’encre … Elle prit en main son nécessaire et surtout son temps pour que son écriture soit assez lisible, après plusieurs minutes de « concentration intense » à la saoulerie, elle se sentait prête au moins à lire le sujet de la requête demandée… Ce dernier l’inspira moyennement, puis elle eu l’idée de poser devant elle sa dague et l’observant soigneusement elle apposa le premier mot sur le parchemin…

Les autres s’en suivirent sans trop de mal, mais cependant quand elle relisait cela ne lui plaisait guère, elle du donc recommencer sur deux ou trois parchemins, les froissant, et les redépliant sans cesse, elle finit par se dire suit ta première idée même si elle ne colle pas parfaitement au sujet… et là comme par enchantement les mots s’alignèrent avec frénésie…

Citation :

Épées puissantes
Fournies à mains tremblantes
Ne fait pas guerre brillante
Mais plutôt justice accablante

Mais grâce à force et courage
Entraînement intensifs et plein de rage
Bonnes intentions et suivi des adages
Fait de soldat plus noble image

Que se soit arme d’hast
Ou bien dague plus chaste
Epée forgée pour le faste
Ou Arbalète pour les plus enthousiastes

C’est toujours avec le meilleur doigté
Que maître ferronnier
Polira le plus bel acier
Toujours d’un œil bien avisé

Et c’est de ces armes, parés
Que nous sommes le mieux armés
Accompagner parfois de boucliers
Juger et sélectionner
Par nos meilleurs armuriers

Forgées parfois du plus bel airain
Elles se font prolongement de main
Fourreau de cuir devient alors écrin
Pour suivre noble destin

C’est alors avec âme de chevalier
Que nous partons guerroyer
Sur des chevaux juchés
Ou bien parcourant à pieds
Pour l’honneur du Lyonnais Dauphiné

Lorsqu’elle eu terminer elle rangea ses affaires et sa dague et sortit de la tente pour remettre son parchemin à Zoyas...

Hardryan arriva sous la tente où se tenait le concours. Il fut surpris de n'y trouver qu'Akasha qui semblait-il venait tout juste de terminer d'écrire son poème. Il est vrai qu'il était un peu à la bourre, aussi il décida d'écrire ce qui lui passait par la tête sans trop se soucier de s'il respectait le thème ou non. Il faut dire qu'il ne s'y connaissait pas trop en armes même si cela faisait environ un mois qu'il avait intégré l'armée. Et puis, il n'avait pas l'habitude d'écrire sur ce sujet. D'ordinaire, il écrivait à propos de sa douce et belle Alwen, ou encore pour sa merveilleuse et adorable Alwen, ou encore avec sa sublime et délicieuse Alwen. Il devait maintenant vraiment changer de style et il ne savait pas trop comment faire. Il laissa donc les mots se coucher sur le parchemin comme ils venaient, après tout, il n'était qu'un poète amateur.

Citation :

Mon épée
Porteuse de la loi
Vérité
En toi j'ai mis ma foi
Tu rends justice
Pour les filles et les fils
Qui victimes
D'actes illégitimes
Paient un prix
Trop cher pour leur vie

Scintillante
Tu fais ouvrir les yeux
Ruissellante
Tu prends la vie de ceux
Mécréants et puérils bourreaux
Répugnants et avides pourceaux
Qui aux dépens de leurs vies
Ont vilainement agi

Vive lame
Toujours prête au combat
Preneuse d'âmes
Pardon tu n'accordes pas
Par mon bras
Qui te porte sous le vent
Ici, là
Tu frappes et tu descends

Mon épée
Je t'en fais le serment
Que mon bras
Jamais ne faiblira
Mon épée
Je t'en fais le serment
Que ma vie
Je dédierai pour toi

Une fois son "poème" terminé, il alla remettre son parchemin à dame Zoyas et se dit que même si ce n'était pas un chef d'oeuvre, il avait bien mérité une petite bière avec Akasha à qui il devait par ailleurs essayer de refourguer son pigeon Maurice.

Asa se dirigea à son tour vers la tente où se déroulait le concours. Elle entra et s'installant à une table vide, elle se mit à machonner sa plume.

*Voilà un thème difficile et pourtant...*

Elle repensa à tous ses hommes et femmes qu'elle avait pu croiser dans sa courte carrière à l'Ost. A tous ceux qui s'étaient dévoués corps et âme pour leur duché. A tous ceux qui portaient jour et nuit ses danseuses de métal. Elle soupira. Les mots venaient un à un s'imposant avec douceur à son esprit. Lorsqu'elle eut fini, elle se relut fremissant à l'idée d'avoir fait à côté.

*Ah peu importe nous verrons bien.*

Elle sourit et déposa son parchemin à Dame Zoyas.

"En espérant vous plaire."

Elle sortit alors tentant de retrouver quelques connaissances.

Citation :

Soldats pleins de vertus et d’honneurs rutilants
Ecoutez les quelques mots soufflés par une âme
Qui ne peut qu’être éblouis face à vos exploits
Qui inondent les illustres lieux de batailles.


Ecoutez la rengaine pleine de grâce et d’espoir
Qui s’élèvent en ce jour au milieu de vos êtres.
Illuminant d’une aube nouvelle et brillante
Celles que haut vous levez au dessus de vos têtes.


Ces lames d’argent qui bien souvent se couvrent
Du voile rougeâtre des assauts brutaux et noirs
Qu’amènent les combats dressés contre nos vies
Et qui pourtant s’achèvent entre gloire et honneur.


Ces armes étincelantes qui apportent à vos têtes
Couronnes de lauriers toutes faites d’or pur
Et illuminent vos cœurs tous emplis de foi
Pour un si beau duché que vous voulez défendre.


Lorsque dans les fracas volent les étincelles
Qui brillent au firmament au milieu des étoiles
Et s’éteignent sans joie dans la terre des combats.
Je vous vois fiers et nobles repoussant le démon.


Alors Soldats et Grands qui sur nos vies veillez,
Portés par d’étranges compagnes de métal,
Oyez ces quelques vers pour vous dire merci
A vous et à celles que vos bras supportent.


Lames divines et métal forgés de sueur
Souffrez encore que l’on vous demande à nouveau
De veiller sur ceux qui vous portent chaque jour
Car en ces cœurs bondissants se cache l’amour.

Nyna arriva en courant, de peur d'arriver encore trop tard.
Elle était allée s'isoler dans la forêt afin d'y rencontrer sa muse sans qui elle n'aurait pu coucher le moindre mot.



Elle apporta donc son parchemin à Zoyas dans les dernières minutes.

Citation :

Ô armes

Jamais ne saurez, ô armes
Aux tréfonds de mes alarmes
Tarir le flot de mes larmes
Moi dont le cœur rend les armes.

Mais toujours saurez, ô armes
Aux tréfonds de vos alarmes
Surgir quand face à vos larmes
Toi, ô mon cœur, mon bras armes.

Voici un poème en deux quatrains d’octosyllabes à rime constante, un effort que je ne renouvellerais pas toutes les semaines...

Akron arriva, se mit debout sur un tabouret et déclama bien haut un poème de son cru

"Ich liebe dich so heis
Wie der Bock liebst die Geiss"

(je t'aime aussi fort/ Que le bouc aime la chèvre )

"Comment ça hors sujet ! Comment ça pas inscrit ? Comment ça pas beau ? Comment ça trop tard ? Bon j'avoue je venais juste lire les compositions et encourager Briançon "