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 [DES ORIGINES DE L'ESCRIME] par Wulfen

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Wulfen

Wulfen


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MessageSujet: [DES ORIGINES DE L'ESCRIME] par Wulfen   [DES ORIGINES DE L'ESCRIME] par Wulfen Icon_minitimeVen 4 Aoû 2006 - 0:20

Cet article ne prétend pas être une histoire formelle ou complète de l’art de manier l’épée mais juste une brève incursion dans l’histoire du vocable de l’escrime. Au fil des discussions avec les gens en général et les bretteurs en particulier, il en ressort pour beaucoup que l’escrime est un art qui apparaît avec la rapière. Or l’escrime n’est pas seulement et avant tout un exercice par lequel on apprend l’art de manier l’épée mais aussi un acte d’expression personnel par lequel un individu démontre non seulement sa valeur mais aussi sa personnalité. Un art qui est en même temps élégant et brutal, férocement compétitif et techniquement beau, qui menace, exalte et loue la vie tout à la fois.


Il y a bien longtemps

Ewart Oakeshott, grande autorité dans l’histoire des armes blanches, pense que les épées font leurs apparitions entre 1’500 et 1’100 av JC dans la Crète minoenne et la Bretagne celtique [1]. Avec une vitesse incroyable, elles se convertissent en armes de sport : la représentation la plus ancienne connue d’un combat d’escrime provient d’un relief du temple de Medinat Habu érigé par Ramsès III, autour de 1190 av JC, près de Louxor en Haute Egypte. Deux hommes sont entrain de se battre en duel et semblent porter des masques capitonnés aux oreilles et accrochés aux perruques, les pointes des lames ont été couvertes. De chaque côté, il semble y avoir des juges qui tiennent des bâtons de commandement emplumés. Une inscription accompagne le relief : « En garde et admire ce que ma valeureuse main va accomplir »

Le mérite pour avoir développé l’escrime comme sport semble être concédé à Ninive roi d’Assyrie. Il fut aussi le premier à avoir utilisé des maîtres d’armes pour instruire ses troupes [2].

Dans le Mahabharata [3], Brahma [4] enseignait à ses dévots des exercices martiaux à l’épée. Cette narration mentionne des combats à l’épée et des techniques d’escrime. C’est aussi l’une des premières œuvres à examiner deux aspects basiques de l’art du maniement de l’épée : la férocité et l’esprit "chevaleresque".


Des Grecs ...

Les Grecs pensaient que le maniement de l’épée n’était pas un art particulier. Un guerrier l’employait pour le combat au corps à corps seulement après avoir lancé la lance ou si celle-ci s’était brisée. L’épée était l’ultime recours. Les grecques accordaient une importance primordiale à l’instruction des hommes pour les manœuvres en formations et peu dans l’enseignement du combat individuel. Xénophon [5] (435 -352 av JC) se montre dédaigneux sur la façon dont les Perses entraînaient leurs armées. Il voyait l’habilité dans le maniement des épées comme un art aussi naturel à l’homme que celui de respirer.

Malgré cet état d’esprit, on trouve au Ve siècle av JC, des références concernant l’hoplomachie ou combat en armure. Les hoplites étaient l’infanterie lourde d’élite, portant l’armure, à l’opposé des peltaste ou infanterie légère et des oplontes ou porteurs d’écu. Les aptitudes techniques des hoplites seront à la base de l’entraînement militaire d’Athènes que Platon spécifiera dans Les Lois.

Il existait des instructeurs professionnels qui recevaient des payes considérables et occupaient des postes importants mais il n’y avait pas encore de maître d’escrime à proprement parlé. L’art du maniement de l’épée en lui-même avait peu de valeur. La croyance voulait que ceux qui montraient de bonnes aptitudes dans l’athlétisme se distingueraient de façon naturelle sur le champ de bataille.

Un moyen d’"entraînement" de "préparation" se présenta sous la forme de danses de guerre qui étaient représentées lors des festivals religieux imitant les postures et les mouvements des soldats lançant en premier les lances puis recourant à leurs épées. Les jeunes pratiquaient ces danses depuis leur plus jeune âge. Socrate opinait que ceux qui honoraient le plus les dieux par leurs danses étaient les meilleurs au combat, tandis que Platon, dans les Lois, affirmait que les danses avaient la valeur de combats. L’objectif était de développer plus l’agilité que la force, même si la réglementation grecque de recrutement mettait encore l’accent sur le poids et la taille plutôt que l’habilité gymnique.


... aux Romains

Au contraire des Grecs, les Romains admiraient et appréciaient l’escrime. Sybarus, l’ami d’Horace [6], était escrimeur et Ovide [7], dans ses réflexions depuis son exil à Tomes, ville de Mésie, sur les côtes de l’actuelle mer Noire, imaginait les jeunes de Rome pratiquant le maniement de l’épée. Les combats de gladiateurs - invention romaine - remontent au IIIe siècle av JC. Ils commencèrent comme fioriture qu’on ajoutait occasionnellement aux célébrations funèbres aristocratiques ; les esclaves, ou parfois les prisonniers de guerre, se battaient en l’honneur des morts. Avec les années, les combats s’étendront aux célébrations en général. Jules César établira des règles ; il les organisera comme moyen de distraction pour un peuple mécontent pour gagner ainsi un appui politique. César avait sa propre école de gladiateurs en Campanie.

Les plus importants de ces gladiateurs furent les Lanistae, ou maîtres des gladiateurs, qui, à l’image de Proximo, dans le Gladiator de Ridley Scott, étaient entraîneurs, commerçants d’esclaves, managers et impresarii tout à la fois. Ils avaient généralement mauvaise réputation. Lanista signifie aussi assassin ou bandit.

Il existait différentes classes de gladiateurs : les mirmidons et les samnites étaient les plus armés avec casque, bouclier, protection de la jambe et épée ; les thraces portaient casque et grèves et utilisaient la dague ; les rétiaires luttaient avec un filet et un trident. La juxtaposition de parties armées et non armées du corps dictaient l’utilisation des armes et créaient les conditions pour un maniement de l’arme de grande habilité. L’escrime restait sujette à des règles précises attenantes à la variété des catégories de gladiateurs qui resteront uniformes pendant l’Empire du Ier au IVe siècle.

Les apprentis gladiateurs apprenaient les mouvements basiques en groupe, utilisant l’épée de bois recouverte de cuir. Une fois sur l’arène, en introduction, ces apprentis pouvaient offrir une démonstration en masse avec les épées d’entraînement et se découvrir : "Gladiatorem in arena cepere consilium" écrit Sénèque [8] (le gladiateur se révèle à lui-même seulement quand il arrive sur l’arène). En Italie s’ouvrirent beaucoup de Ludi ou écoles pour l’entraînement des futurs combattants et plusieurs chirurgiens distingués se spécialisèrent dans le traitement des blessures par épées et tridents.

Les gladiateurs étaient bien mieux entraînés que le légionnaire moyen, c’est pourquoi les méthodes d’instruction finirent par s’infiltrer dans l’armée. Végèce [9] explique comment chaque recrue plantait un pieu en terre de telle façon qu’il ait six pieds de haut et qu’il n’oscille pas. Contre ce pieu, la recrue pratiquait [10], pour s’aguerrir, avec un écu en osier et une épée en bois.

Aux temps de Pline l’ancien [11], les soldats romains qui combattaient en Espagne, apprirent à manier l’épée de leurs adversaires, plus longue, ainsi que les avantages de la pointe pour l’estoque. Mais l’évolution de l’art du maniement de l’épée on la doit étonnamment peu à la sophistication romaine et beaucoup à une défaite militaire cuisante qui conduit à une révision de comment devait s’armer le soldat.

En l’an 378, deux tiers d’une armée romaine furent détruits à Andrinople. L’empereur Valens, tous ses officiers de haut rang et 40’000 hommes moururent en l’espace d’un après-midi vaincus par les Goths. Oakeshott suggère que depuis Andrinople, le temps de la suprématie des Légions s’était éteint, remplacé par le soldat monté avec armure et combattant avec lance et épée. Pour les 1’100 ans à venir, le cavalier devenait le nouvel arbitre de la guerre.

Différent historiens soutiennent que la défaite romaine est due à l’invention d’un artéfact méconnu des romains : l’étrier. Il offre au cavalier la capacité de manœuvrer avec rapidité et de faire levier pour imprimer une plus grande force lors de la frappe. Un avantage redoutable. Pour la première fois de l’histoire, l’épée n’avait plus une importance secondaire par rapport à la lance ou la pique.

Dans les siècles à venir, s’unira à l’épée tout un arsenal supplémentaire : la lance, la hache de guerre, la guisarme, la massue, la hallebarde, la bardiche, la langue de bœuf, le marteau de guerre, la francisque, le corsèque, le morgenstern, la pique, la panzerstecher et bien d’autres. Que l’épée survive à toutes ces armes est du à la combinaison de plusieurs facteurs dont l’efficacité et la versatilité en sont les plus importantes.


Le Moyen Age

Le Ludus Troiae romain, exercice guerrier exécuté par deux équipes à cheval est sûrement à l’origine du tournoi. Les fêtes d’armes, terme générique, rassemblent l’ensemble des exercices martiaux qui, tous, sont la reconstitution, en temps de paix, d’épreuves du temps de guerre : joute, tournoi, pas d’armes et batailles à la barrière. Au fil du temps, elles évolueront pour devenir de véritables spectacles auxquels sont adaptés armes, armures et techniques de combats. La joute est assimilée à la charge, tactique propre à la cavalerie ; le tournoi à la bataille de mêlée ; le pas d’arme à la défense d’un point stratégique ; la bataille à la barrière à la lutte sur les remparts ou derrière un obstacle naturel ou artificiel.

De l’origine au XIIIe siècle, ces fêtes sont une préparation à la guerre pour l’aristocratie militaire qui en fournit les acteurs. Initialement, les tournois étaient des bagarres sanglantes dans laquelle deux armées miniatures se livraient bataille. Prendre part à ses évènements était un honneur, même s’il y avait des hommes qui mourraient ou restaient estropiés. A la fin du XIIe siècle, les combats s’organisent, des règles de conduite sont introduites, codifiant les coups autorisés et ceux défendus. Les armes courtoises [12] sont adoptées. Jusqu’au milieu du XIIIe siècle, les armes et armures utilisées pour les fêtes d’armes sont celles du champ de bataille. Cependant, les condamnations réitérées par l’Eglise face aux nombreux morts et blessés graves joint à l’esprit courtois et au souci des souverains et des barrons de ne pas perdre leurs meilleurs chevaliers, firent introduire une série d’innovations afin de limiter les aspects dangereux, voir mortel des épreuves.

Le XIVe siècle voit apparaître de grands conflits : la guerre de Cent Ans (1337-1453) opposant la France à l’Angleterre et les luttes incessantes entre cités états en Italie du nord. Les dirigeants vont mettre sur pieds des armées qui seront dissoutes entre chaque paix faute de moyens pour les entretenir. Désoeuvrés, sans argent et donc de moyen de subsistance, des milliers de combattants, ne pouvant être absorbés par le tissu social, se regroupaient en bandes organisées et s’adonnaient au pillage. On les appelait les routiers. Ces mercenaires formaient des compagnies disciplinées et bien organisées avec leurs propres trésoriers, secrétaires et conseillers. Les routiers avaient beaucoup d’expérience dans l’art du maniement des armes, et de l’épée en particulier. De leurs rangs sortirent nombre des premiers instructeurs en escrime.

Avec l’apparition de la poudre fin XIIe, début XIIIe siècle, ainsi que sa longue maturation, la donne sur le champ de bataille se modifie. Ce n’est qu’au XVIe siècle, le 25 février 1525, près de Pavie, que les troupes de François Ier seront proprement anéanties par les troupes de Charles V. Le massacre de la noblesse française à cheval, par l’arme à feu, sera retentissante et ne fut égalée que par la défaite d’Azincourt. La cavalerie conservera une affectation militaire jusqu’en 1914, mais les armures n’offrent plus de protection contre les bales. La prépondérance de la cavalerie était révolue.

Peu à peu, les combattants abandonnent l’armure et se tournent vers les spadassins. Les techniques qui se mettaient au point sur le champ de bataille produisaient déjà un corps d’hommes capables et prêts à instruire dans l’art du maniement de l’épée. Parmi eux : Fiore de Liberi, Flos duellatorum in armis, sine armis, equester, pedester, 1440 ; Hans Talhoffer, Fechtbuch, 1467 ; Vadi, De Arte Gladiatoria Dimicandi, 1485.

Les codes de chevalerie ont défini le comportement du spadassin. Le duel formel d’honneur devient partie intégrante de la culture européenne, les épées ne sont plus ces accessoires si coûteux. Du moment où celles-ci se multiplient aussi dans la vie civile, la nécessité d’en apprendre les techniques d’autodéfense se font sentir.

C’est à cette époque qu’une série d’innovations techniques vont révolutionner l’apprentissage : les caractères mobiles, l’encre à base d’huile et la presse à imprimer. Pour la première fois, ceux qui enseignaient l’escrime pouvaient faire que leurs idées puissent être imprimées et diffusées. L’ère du Maître était arrivée.
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