Xavier montait la garde sur le bivouac improvisé par Bemad et lui-même à une lieue de Briançon. Tout était calme, un calme qui contrastait avec la menace fantôme dont la ville était victime. L'idée d'une guerre civile était insupportable pour lui. C'était la pire des guerres. Difficile de savoir qui étaient réellement les ennemis : peut-être un parent, un ancien ami ?
Dans quelques heures, Xavier et Bemad allaient retrouver leur ville avec un nouveau visage , celui de la peur, de la terreur, de l'oppression. Une chouette à quelques mètres se mettait à hululer. Ce cri nocturne était presque rassurant, signe qu'autour du bivouac tout était calme. Il se demandait si Bemad arrivait à dormir à côté d'un volcan prêt à exploser. Mais son ami l'étonnait toujours, il faisait constamment preuve d'un grand sang froid. Les années de métier sans aucun doute... Une seule chose apaisait Xavier : il allait retrouver ses frères d'arme, sa nouvelle famille d'adoption. En cela il croyait.