XXVI. Les BARONNIESLe pays des Baronnies est entouré par le Diois au N., l'Enclave des papes à l'O., le Comtat venaissin au S. O., le pays de Sault au S., le pays de Forcalquier au S. E., le Sisteronais à l'E., le pays du Buëch au N. E. Ses sous-pays sont le Nyonnais à l'E. et, partiellement, le Rosannais et la Baronnie d'Orpierre. La localité principale est Nyons, à l'E.
GÉOGRAPHIELes Baronnies sont un pays de moyenne montagne (altitude inférieure à 1600 m), au relief tourmenté, qui se développe, d'ouest en est, de la plaine de Valréas à la moyenne vallée de la Durance et, du sud au nord, du mont Ventoux et de la montagne de Lure aux marges du Diois.
Un pays compartimenté en vallées (du nord au sud, vallées de l'Eygues et de la Blaisance, de l'Ouvèze et du Céans, du Charuis et de la Méouge, celles enfin du Toulourenc et du Jabron) entrecoupées ici et là d'amples cuvettes synclinales (Rosans, Sainte-Jalle, Montauban, Lachau...) ou des bassins exigus mais fertiles. Les communications permettant de passer d'une vallée à l'autre n'ont jamais été faciles, malgré de nombreux cols de moyenne altitude.
Un pays très largement ensoleillé, aux paysages lumineux, au climat encore méditerranéen, ponctué de villages perchés et de fermes isolées.
HISTOIRELes Baronnies tirent leur nom des Barons de Mévouillon et de Montauban qui, du XI au XIIIe siècle avaient acquis une grande indépendance sous la suzeraineté lointaine des Empereurs d’Allemagne. Ces deux seigneuries furent définitivement annexées au Dauphiné en 1315 et 1317, avant d'être cédées, comme partie de cette principauté, au royaume de France en 1349.
Le Moyen Âge a profondément marqué l'histoire et le patrimoine de cette région, en organisant la population à partir de castrums, eux-mêmes sièges de seigneuries. Les nombreux vestiges de tours du XIIIe siècle, qui dominent les vallées et contrôlent aussi les lieux de passage, illustrent cette occupation particulière du territoire. Ces castrums ont majoritairement résisté à la vague de dépleuplement des XIVe et XVe siècle, même si de nomnreux villages furent refondés sur de nouveaux sites à partir du XVe siècle.
I. Vallée de l'EYGUESVerclause. A 5 km de Rosans, 9 km de Rémuzat, 10 km de Sainte-Euphémie-sur-Ouvèze, 16 km de Cornillon sur l'Oule, 36 km de Nyons. Fief des Dauphins au XIIIe s. Château ruiné dominant, donjon XIIIe. Église Sainte-Madeleine d'origine romane.
Rémuzat.
Rémuzat est situé à 28 km à l'est de Nyons et à 9 km au sud de La Motte-Chalancon.Autrefois, le bourg était bâti sur la rive droite de l'Oule, au pied du rocher du Caire. On y voit encore des restes de remparts et l'ancienne église Saint-Michel. Ancien fief de la baronnie de Mévouillon, sous la suzeraineté de l’abbaye de Bodon et plus tard de celle de l’abbaye de l’Ile Barbe, il fut vendu en 1305 par le baron Raymond V et l’abbé de l’Île Barbe, à Charles II roi de Sicile et comte de Provence . Il fit partie dès lors de la claverie de l’Oule et releva, jusqu’à la Révolution, du gouvernement de Provence, de la viguerie de Sisteron et du Parlement d’Aix. Chapelle Saint-Michel : édifice modeste du XIIIe siècle dans la tradition romane. On y voit une table d'autel retaillée dans un bloc d'architrave gallo-romain présentant une frise de rinceaux corinthiens.
Saint-May.
Aussitôt après avoir dépassé le village de Sahune, suspendu au flanc de la montagne du Coucou, on entre dans les pittoresques gorges de Saint-May d'une longueur d'environ 8 km, formant un étroit défilé où il n'y a place seulement que pour la rivière et la route nationale souvent taillée dans le roc. Elles sont bordées de rochers à pic d'où dévalent au printemps, de nombreux ruisseaux en cascades. Les sources qui jaillissent de tous côtés y entretiennent pendant l'été, une belle végétation. Vers le milieu des gorges paraît tout à coup, au bord d'un rocher à pic, le village de Saint-May avec les ruines de sa vieille forteresse et de ses remparts.
Appelé autrefois Saint-Mary, il tirait ce nom de Saint-Marius, premier abbé de l'abbaye de Bodon. L'abbaye de Bodon : Fondée au Ve siècle, cette abbaye située sur le rocher Saint-Laurent, à 2 km du village de Saint-May, était l’une des plus anciennes des Gaules. Sarrasins, Lombards, Saxons, Hongrois la saccagèrent tout à tour.
Villepredrix.
Villeperdrix est situé à 9 km au nord-ouest de Rémuzat et à 21 km au nord-est de Nyons.
Vestiges de l'enceinte fortifiée du village médiéval.
Sahune.
Les premières mentions du castrum de Sahune (Anseduna) datent du début du XIe siècle (Cartulaire du chapitre de Vaison). Il relevait alors du diocèse de Die (alors que la paroisse releva dès le XIIe siècle du diocèse de Sisteron) et plusieurs manses sont donnés par une famille présente le long de la vallée de l'Eygues.
Les plus anciens vestiges du village, et surtout du château, datent du XIIIe siècle. Une chapelle, dédiée à Saint-Michel lui était accolée. Elle a été récemment transformée en maison d'habitation. La seigneurie relevait du domaine des Mévouillon et des seigneurs, portant le nom de Sahune, leur en rendait hommage. L'évêque de Die y avait également des droits dès le XIIIe siècle. Au XIVe siècle, à la suite de la disparition des seigneurs de Montauban et Mévouillon, qui dominaient la région des Baronnies, Jean de Sahune rassembla plusieurs seigneuries autour de Sahune et prit le titre de baron. Endetté et sans enfant, il vendit ses droits au Dauphin qui les céda lui-même à la famille des Baux.
Anciennes ruelles, vestiges de quelques ateliers de cordonniers, ancienne église paroissiale (XVIIe s) et vestiges du château féodal et de la chapelle castrale (XIIIe s.).
Vestiges de la chapelle Saint-Jean, au pied du Bramard. En subsiste le chœur à chevet plat qui est très bien appareillé. Cette chapelle est citée dès le XIIe siècle et relevait en 1183 du prieuré de Saint-May et par cet intermédiaire de l'abbaye de l'Ile-Barbe à Lyon.
Curnier.
Curnier est situé à 12 km de Nyons. Curnier est le fief des Mévouillon puis des princes d'Orange au XIVe siècle. Hauterville : Vestiges de l'ancien chef-lieu médiéval perché sur un interfluve. Tour quadrangulaire vers les XIIe-XIIIe siècles, corps de bâtiment et porte des XIVe-XVe siècles.
Condorcet.
Condorcet est situé à 10 km au nord-est de Nyons. L’abbaye de Cluny y fonda un prieuré au IXe siècle et les comtes de Die paraissent en avoir été les seigneurs dès les débuts de la féodalité. Les princes d’Orange en possédèrent plus tard le haut domaine.
Arpavon.
Arpavon est situé à 15 km à l'est de Nyons. Arpavon est un village médiéval fortifié perché sur la montagne de Buisseron à 560 mètres dans un but défensif. Le village est orienté plein sud, en gradin, pour ne cacher le soleil à personne.
Arpavon est un village dont l’origine se situerait à l’époque féodale. Les premiers habitants du village étaient probablement des serfs, attachés à l’exploitation de fermes de quelques grandes familles puissantes, qui s’affranchirent peu à peu, grâce aux mutations fréquentes des maîtres du fief.
Bâti en amphitéatre au sommet du coteau et jadis ceint de murailles, le village était dominé par un chateau encore existant en 1518, mais détruit pendant les guerres civiles. Aujourd'hui ses deux portes et son enceinte ont disparu. Du château, on voyait le frais versant des combes et vers l'ouest, Curnier et le Pilles.
Fief des barons de Mévouillon, appartenant d'abord aux d'Agoult, et dès 1242 aux Ancezune, qui le donnèrent en 1336 aux Dauphins, Arpavon fut vendu en 1341, par ces derniers, aux princes d'Orange, puis repris en 1378, et après avoir appartenu quelque temps aux Saluces, fut donné en 1457 aux Gruel, qui le vendirent en 1486 aux Eschaffin, desquels les Thollon de Sainte-Jalle l'achetèrent en 1499.
Il y avait, en 1330, 78 maisons dans cette seigneurie.
L'église paroissiale d'Arpavon était, à l'origine, un prieuré relevant de la proche abbaye de Bodon de Saint-May. En 1311, elle a été rattachée au diocèse de Sisteron. Au début du XIIIème siècle elle fesait partie intégrante d'un bourg fortifié appartenant à une puissante lignée issue de l'aristocratie carolingienne, la famille de Mévouillon. Cette église, datant du XIIIème siècle est édifiée dans un style roman de Haute-Provence. Elle présente une simple nef et une abside en cul de four. Elle fut sans doute édifiée sur l'emplacement d'une église mentionnée dès le XIème siècle.
Sainte-Jalle.
Sainte-Jalle est situé à 18 km à l'est de Nyons et à 14 km au nord de Buis-les-Baronnies. Détruit à l’époque des grandes invasions barbares, les moines de l’abbaye de Bodon de Saint-May, le reconstruisirent au VIIe siècle et lui donnèrent le nom de Sainte-Galle, la vierge chrétienne qui, d’après la légende, avait mis les barbares en fuite sous les murs de Valence. Ce nom fut changé, à travers les siècles en celui de Sainte-Jalle. Fief des Montauban au 13ème siècle.
L'église Notre-Dame de Beauvert a été construite en 852 dans le style de la 1re période, a remplacé un ancien temple romain, ainsi que le démontre l'inscription latine qui se trouve sur un pilier, à droite du chœur. L'abside est décorée de quatre colonnes antiques, mais c’est surtout le portail qui attire l’attention. Il est surmonté d’une belle frise que soutiennent des chapiteaux sculptés : un personnage tient dans l'une de ses mains levées, un faucon et dans l'autre, une fleur ; à gauche est un joueur de violon et à droite, un troisième personnage, ayant lui-même à sa droite un paon qui se désaltère dans un vase, a, dans sa main un bâton fleuri.
Le château a été récemment restauré avec un donjon du XIIe siècle.
Rochebrune.
Le village de Rochebrune est situé aux confins plein ouest de la vallée de l’Ennuye. Blotti derrière une colline il est perché sur un éperon rocheux et s’étire depuis son extrémité sud jusqu’au nord où l’église et la tour rescapées des temps féodaux sont les gardiennes du silence et de la beauté de ces lieux. Il est entouré et préservé par les reliefs de l’Onglon, de la Serre du Foin, des rochers de Montlaud, de la Fournache et de Linseuil. Il est surveillé par Les Plates, la Serre de Chanteperdrix, les Buisses, Piervon et le rocher de Jeanne. Coulent le ruisseau de Combebelle, le ruisseau de Pié Béraud, celui de la Combe de Naye, de Chapion et de la source du Pessier. Le Rieu Frais se dirige vers la bourgade voisine, Sainte-Jalle.
Au point de vue féodal, le territoire de Rochebrune appartint, morcelé ou en entier, à une vingtaine de familles différentes dont l'histoire exigerait de longs développements, si la plupart d'entre elles n'avaient été déjà rencontrées ou ne devaient l'être bientôt. (Voir pour cela HISTOIRE DE L'ARRONDISSEMENT DE NYONS par A.LACROIX).
(Après le mariage de Almuse de Mévouillon et de Dragonnet II de Montauban les deux baronnies (Mévouillon et Montauban) deviennent distinctes et Rochebrune fait partie avec d'autre villages ( de 35 à 86 selon certaines sources), fiefs ou châteaux de la baronnie de Mévouillon .Quelques-uns de ces villages , les plus proches pour ne citer qu'eux : Curnier-Beauvoisin-Bennivay-Arpavon-Ste Jalle , etc..
Comme à Rioms et dans le voisinage, les Mévouillon y apparaissent dès l'origine de la féodalité, et en 1256, lors du mariage d'une fille de leur maison (Almuse) avec un Montauban (Dragonnet II), sa dot ayant été assise sur Rochebrune.
Des Montauban la seigneurerie échut aux Adhémar de Lombers et aux Dauphins. Mais, au-dessous de ces familles puissantes et suzeraines, d'autres plus obscures en possédèrent le domaine utile, c'est-à-dire les revenus. Vers 1200, R. de Rochebrune servait de témoin à un acte passé aux templiers de Roaix et, en 1308, Imbert de Rochebrune, dit de Sainte-Jalle, allait avec quelques voisins injurier et menacer, à Montségur, l'évêque de Saint-Paul-Trois-Château.
Selon Guy Allard, les d'Arzeliers jouissaient, en 1202, de Sainte-Jalle et de Rochebrune et cet auteur cite Hugues en 1318, Humbert, Raymond et Giraud, en 1351. Blandine, leur parente, entra chez les du Saix, en 1320, et Berthe, fille de Giraud, s'unit, en 1368, avec François d'Alauzon. La paroisse d'Arzeliers, dans les Hautes-Alpes, dépendit d'une famille de son nom, de 1094 à 1390 ; Le Saix, dans le même département, eut le même sort, de 1203 à 1400. On a vu que Pierre, sorti de la dernière, prit alliance avec Blandine d'Arzeliers et vendit peu après sa part de Rochebrune à Jean de Sahune qui, devenu vieux et sans postérité, la céda aux Dauphins. L'un de ces princes la transmit à Raymond de Baux, prince d'Orange, le 10 septembre 1341, moyennant l'hommage et le secours annuel de 12 hommes armés pendant quarante jours. Bientôt après cette obligation était levée au prix de 15.000 florins d'or.
On trouve, en 1414, une donation de Sahune, Condorcet, Rochebrune et Esparron par Guillaume Rolland à arie de Baux et à Louis de Châlon, son fils.
Au XIVe siècle, Raymond de Remuzat, acquéreur des droits des Alauzon, et Jean Alleman, fils de Gilet se déclarent vassaux des Dauphins pour Rochebrune que la postérité de l'un et de l'autre garda quelque temps. Après eux figurent les Morges de l'Epine en 1350 ; les Meyssennas et les Artellar ou Artillar (1351) ; les Thollon de Sainte-Jalle ; les Luirieu ; les Armand, de Lus ; les Renard de Saint-Julien, les d'Agoult et les Giberti.
Ces diverses maisons, étudiées ailleurs (Voir pour cela HISTOIRE DE L'ARRONDISSEMENT DE NYONS par A.LACROIX), n'ont pas laissé de souvenirs dans la commune ; nous rappellerons seulement que Jeanne de Sassenage, dame de Sainte-Jalle, fille de François et d'Alix de Châlon, épousa Humbert de Luirieu, seigneur de la Cueille, d'une grande famille du Bugey, et vendit, en 1402, sa part de Rochebrune à Soffrey de Thollon, conseiller delphinal.
Bésignan.
Bésignan est située à 5 km de Sainte-Jalle, à 13 km de Buis-les-Baronnies et à 23 km de Nyons. Château de la Colombières, ruines du château du dernier seigneur de Bésignan.
Saint-Sauveur-Gouvernet.
Ce petit village construit sur le flanc sud de la montagne fait face à la vallée de l'Ennuye, Bésignan et Sainte-Jalle. Le château de Gouvernet datant du XIIIe siècle avec ses tours crénelées, ses meurtrières et sa belle façade, le château domine la vallée de l’Ennuye. Fief des évêques de Die au XIIIe, puis des Montauban-Gouvernet, passé par la suite aux La Tour-Gouvernet.
Bellecombe-Tarendol.
Bellecombe-Tarendol est située à 26 km de Nyons. Le Moyen-Âge fit de Bellecombe Tarendol un site partagé entre trois seigneureries : Bellecombe, Tarendol et Pennafort, et les ruines du chateau de Pennafort sont encore visibles un peu à l'écart du village. Au XIVe siècle, les seigneurs Rémuzat s'approprièrent le lieu.
Château ruiné de Pennafort (une tour du XIe s.), vieux village en amphithéâtre, chapelle rurale Sainte-Catherine : clocher XIVe, chapelle Saint-Étienne romane ruinée : subsistent le chœur.
Montéral-les-Sources.
Montréal-les-sources est situé à 20 km à l'est de Nyons, 6 km à vol d'oiseau de Rémuzat.
Chapelle Saint-Julien. Déjà au XIe siècle cette chapelle payait à l'évêque de Sisteron une redevance. Par charte du Pape Innocent II la chapelle devient une possession bénédictine.
Cette chapelle surplombe le torrent dit de St-Julien à un kilomètre environ au sud est du village. De ce monument il ne reste plus que l'abside ronde et voutée, la nef a été détruite. Les offices réguliers étant tenus dans l'église du village, elle a été délaissée. Les travaux d'aménagement du nouveau cimetière ont permis de découvrir des vestiges funéraires confirmant que ce lieu avait déjà servi de sépulture.
Lemps.
Terre des comtes de Provence, possession des Montauban au XIIIe s. D'après la tradition, l'église aurait été construite par un moine revenu de la croisade. Prieuré bénédictin relevant de l'Ile-Barbe.
Ruines d'un château cité au 13ème. Eglise Saint-Pierre XIIe/XVIIe s.
Châteauneuf-de-Bordette.
Châteauneuf-de-Bordette est situé à 12 km de Nyons. La commune de Chateauneuf de Bordette est formée par deux vallées, celle de Bordette au nord et du Rieu Sec au sud. Ces deux cours d'eau sont tous les deux affluents de l'Eygues. Elle est bordée par deux chaines de moyennes montagnes, dominées par Garde Grosse à l'ouest (944 mètres) et par la montagne d'Autuche à l'est (965 mètres).
La commune de Chateauneuf de Bordette a été formée à partir d'une seigneurie qui a regroupé à partir du XIe siècle les versants orientaux des montagnes d'Essaillon et de Garde Grosse, les versants occidentaux des montagne d'Autuche et de Peytieu, ainsi que les deux vallées qui les séparent, celle du Rieu Sec au sud et celle de Bordette au nord. Au centre de la vallée, un château, situé au pied de Garde Grosse, protégeait un village installé en contrebas et contrôlait le passage entre Mirabel-aux-Baronnies et Les Pilles.
En 1023, à l'occasion d'une donation du castrum d'Altonum à l'abbaye de Cluny, en Bourgogne, plusieurs sites, villae ou castri de la région de Nyons sont cités, dont la villa de Pupianne, ainsi que le castrum de Pictavis (aujourd'hui Peytieu), situé sur le territoire de Chateauneuf de Bordette en limite avec le territoire de Benivay-Ollon. Les fossés de ce castrum ont été repérés dans les années 1990, par Michèle Bois, archéologue. Cette charte de donation montre surtout que le territoire de Chateauneuf de Bordette était intégré, au début du XIe siècle, dans un ensemble plus important, appartenant à une même famille appelée Mirabel, et qui comprenait une bonne partie des terres situées au sud et à l'est du cours de l'Eygues, depuis Les Pilles jusqu'à Mirabel.
Chateauneuf de Bordette a connu au cours des XIe, XIIe et XIIIe siècles une période de prospérité sans précédent. C'est pendant cette période que quatre églises ont été construites : Saint-Pierre de Pupianne (disparue), Saint-Michel et Saint-Quenin (qui subsistent, même si elles ont été reconstruites au moins une fois depuis). Une autre chapelle, dédiée à Notre-Dame (disparue), était peut-être celle du château. La seigneurie appartient au début du XIIIe siècle à la famille de Valréas qui en prête hommage aux Montauban. Comme l'ensemble des biens et des droits de cette famille, Chateauneuf de Bordette passe sous la suzeraineté du Dauphin de Viennois en 1315 puis du roi de France en 1349.
Les XIVe et XVe siècles sont des périodes de crise économique et démographique qui entrainent l'abandon d'une grande partie du territoire de la seigneurie, à l'exception peut-être du quartier de Pupianne au nord. Il faut en fait attendre la fin du XVe siècle pour que le territoire de la commune se repeuple, probablement à l'initiative du seigneur d'alors, un Thollon de Sainte-Jalle, qui cède les terres abandonnées contre la promesse d'une redevance annuelle. Les familles qui s'installent alors à Chateauneuf de Bordette vont finir par donner leur noms à la plupart des hameaux de la commune (Les Lattards, Les Mayets, les Chamoux, les Gleyses, les Roustans, les Liotards, etc.). Elles abandonnent aussi les maisons de l'ancien village, situé au pied de la colline dominée par le château et qui était entouré d'une muraille.
L'église Saint-Michel, de fondation médiévale, est l'église paroissiale. Il s'agit d'un édifice modifié à de nombreuses reprises au cours des siècles suivants. Elle comprend une nef, un transept formé par deux chapelles latérales et un chœur semi-circulaire mais à chevet plat. Depuis le XIXe siècle, l'église n'est plus orientée et l'accès se fait désormais par l'est (ancien choeur).
La chapelle Saint-Quenin est un édifice de fondation médiévale. Elle était entourée d'un cimetière qui a désormais disparu. Elle est orientée et composée d'une nef voûtée et d'un chœur semi circulaire, voûté en cul de four. L'originalité de cette chapelle tient aux marques lapidaires des pierres de la porte et d'une des fenêtres occidentales.
Les Pilles.
Le village des Pilles tire son nom des deux rochers en forme de pyramides ou « piles » formant l’entrée de l’étroit défilé où il est construit. L’Eygues le divise en deux parties inégales reliées par un pont qui a pu résister aux crues les plus terribles.
La commune est située à 7 km à l'est de Nyons.
La seigneurie des Pilles située dans le Comtat Venaissin était propriété pontificale. Étant situé à un endroit stratégique à la frontière avec le Dauphiné, c'était un village fortifié. De cette époque il reste encore quelques vestiges au pied du rocher de l'Aiguille.
AubresAubres est situé à quatre kilomètres de Nyons et à vingt-deux kilomètres de Vaison-la-Romaine. Fief des barons de Montauban. La commune est une possession des Caderousse au XIVe siècle mais confisquée par les Dauphins. Vieux village perché. Église du XIVe siècle ; Chapelle des Pénitents et du Calvaire ; Ruines du château.
Le NYONSAISNyonsSituée en bordure de la vallée du Rhône, côté est, à la latitude de Pierrelatte dont elle est séparée par l'enclave des Papes, Nyons est une petite ville située dans une cuvette naturelle, au bord de l'Eygues. Elle est environnée de moyennes montagnes (Essaillon, Garde Grosse, Saint-Jaume et Vaux), qui lui procurent son climat si particulier. Elle est située à l'ouest d'une cluse qui marque une des entrées occidentales des Baronnies.
Son vent local, le Pontias, souffle à partir de 10 heures du soir et jusqu'à 10 heures du matin. Ce vent, froid l'hiver mais rafraîchissant l'été, fournit une parfaite aération à la ville. Une légende locale, rapportée dans l'ouvrage de Gervais de Tilbury, le Livre des Merveilles, veut qu'il ait été apporté dans un gant par l'archevêque Césaire d'Arles, au début du VIe siècle.
La villa de Niomes est citée en 972 dans un acte de donation des églises Saint-Vincent et Saint-Ferréol de Nions à l'abbaye Saint-Césaire d'Arles. Longtemps possession directe de cette abbaye et des archevêques d'Arles, Nyons passe sous la domination effective de seigneurs laïcs. Les seigneurs de Montauban parviennent à y prendre pied au début du XIIIe siècle. Après un siècle de conflits pour la possession de la seigneurie, la ville est intégrée au Dauphiné en 1315. Il reste toutefois que le Dauphin doit toujours rendre l'hommage au pape pour Nyons, Vinsobres et Mirabel. En 1349, après le transport du Dauphiné à la France, la ville de Nyons devient propriété du roi-dauphin qui restera suzerain jusqu'à la Révolution.
La ville connaît une période de croissance exceptionnelle à partir de la fin du XIIIe siècle et jusqu'au début du XVe siècle, croissance liée à la présence de la cour papale à Avignon, à celle de marchands italiens et d'une communauté juive nombreuse.
Patrimoine de Nyons.Le
quartier des Forts : ce quartier a été organisé à la fin du XIIIe siècle ou au début du XIVe siècle autour de deux rues, l'actuelle rue des Petits Forts à l'est et la rue des Grands Forts à l'ouest, cette dernière étant en grande partie couverte par des maisons d'habitation. Il conserve en grande partie une allure médiévale. La crête est dominée par deux tours du XIIIe siècle, la tour Randonne et la tour dite Dauphine. Ce quartier ouvrait sur la ville par deux portes vers le sud, le portail Corcosson, qui existe encore (entrée de la rue des Grands Forts) et le portail Gérenton (rue des Petits Forts) dont il ne reste que quelques traces. Le portail Corcosson, qui passe sous le château féodal, est surmonté de trois écussons, dont un représente les armes du Dauphin (inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques). Ce quartier était terminé au nord par le château delphinal, construit au XIVe siècle et dont il ne reste que deux tours et quelques traces de murs extérieurs.
La place du Docteur Bourdongle dite
Place des Arcades (site inscrit) était une des places de Nyons consacrée au marché ou aux foires de Nyons. Elle fut probablement créée au XIVe siècle. Elle est bordée d'arcades, à l'instar de celle de Buis-les-Baronnies. Au nord, à côté de la porte Saint-Jacques, une maison abritait la cour de justice dès le XIVe siècle. Elle fut par la suite appelée « maison du roi ».
Le
pont roman enjambant l'Eygues (ou Aygues) : inauguré en 1409 par l'évêque de Vaison, le pont relie les deux rives de l'Eygues. Le pont était bien gardé par une redoute élevée à chaque extrémité, et la tour du péage qui occupait le centre du pont (classé monument historique).
La
porte de la Pomme et l'ancien clocher : elle tirerait son nom d'une pomme sculptée dans son arc d'ouverture, aujourd'hui disparu. Elle jouxtait la tour du clocher dont les premiers niveaux, voutés, ont été construits au XIVe siècle. Le clocher primitif fut édifié en 1352.
Le
Château Vieux. Après l’annexion du Dauphiné à la France (1343), un châtelain s’y établit. Les barons de Montauban s’y installèrent puis les Dauphins du Viennois. A la suite de la violation du traité signé entre le Roi de France et le Dauphin Humbert II le 12 juillet 1349, la ville de Nyons ayant acquis la seigneurie, le château devint propriété communale
La
Tour Randonne, située sur les hauteurs du quartier des Forts. Sur le vieux donjon se dresse une pyramide de trois étages d'arcades à quatre faces ornées de statues. Elle soutient une statue colossale de la Vierge. Le monument, en y comprenant la tour Randonne elle-même, mesure 24 mètres de hauteur et domine toute la vallée. La tour Randonne fut jadis construite par Randonne de Montaubant en 1280, rattachant ainsi sa baronnie à Nyons.
L'
ancien monastère Saint-Césaire : au nord de l'église, un grand bâtiment, réaménagé au milieu du XVIIIe siècle, est celui de l'ancien monastère Saint-Césaire de Nyons, rattaché dès 972 à l'abbaye Saint-Césaire d'Arles. Ce prieuré fut le seigneur majeur de Nyons jusqu'en 1317, avant de transmettre ses droits au pape.
L'
église Saint-Vincent et les tableaux de l'
ancien couvent des Récollets : l'église Saint-Vincent de Nyons est mentionnée dès la fin du Xe siècle. Toutefois, l'édifice actuel a été reconstruit au cours de la première moitié du XVIIe siècle, après les destructions liées aux guerres de religion. Sa large nef conserve une allure romane.
La
chapelle Notre-Dame de Chausan : cette chapelle, située sur un site occupé à l'époque gallo-romaine, est le dernier vestige d'un édifice religieux plus grand, mentionné dès le XIIIe siècle. Elle fut donnée au monastère Saint-Césaire de Nyons, dépendant de l'abbaye Saint-Césaire, en 1272, par l'évêque de Vaison. Brûlée lors des guerres religieuses, elle resta en ruine pendant plus d'un siècle et fit place à la petite chapelle actuelle.
L'
ancien monastère au quartier Saint-Pierre : les sarcophages et vestiges de toutes sortes que l'on y a trouvés, nous apprennent qu'une agglomération y exista dès la plus haute antiquité. Une tradition historique locale veut que ce soit à cet endroit que Saint-Césaire fonda, au commencement du VIe siècle, le monastère qui devait exercer des droits de suzeraineté sur la ville de Nyons jusqu'au début du XIVe siècle et y percevoir la dîme jusqu'à sa suppression en 1789. À la fin du Xe siècle, une chapelle dédiée à Saint Pierre, située dans la villa de Patennatis, y est déjà mentionnée.
Vinsobres.
Vinsobres est situé à 9 km au sud-ouest de Nyons, à 14 km au nord-est de Tulette, à 12 km au sud-est de Valréas et à 15 km au nord de Vaison-la-Romaine.
Village perché sur une colline. De Vinzobrio en 1137. Occupation romaine. Fief des Montauban puis des Dauphins.
Ruines d'un donjon dominant le village et vestiges de l'enceinte médiévale et d'une porte, le "Portalou".
ancien Prieuré du XIIéme siècle
Traverse des Templiers
Mirabel-aux-BaronniesMirabel-aux-Baronnies est situé à 16 km de Valréas.
Castrum Mirabellum au début de la féodalité, la seigneurie passa aux barons de Montauban. Le 9 octobre 1206, Dragonet de Montauban et son fils Raymond cédèrent leur haute justice sur le fief, en échange de droits seigneuriaux sur Vinsobres, à Eldiarde, abbesse de Saint-Césaire d'Arles.
Après l'annexion de la baronnie de Montauban par les dauphins, ceux-ci comblèrent Mirabel de largesses. Mirabel fut atelier monetaire, le château fut agrandi et embelli, l'église Saint-Julien reconstruite avec une chapelle spéciale pour eux. Ils firent de leur domaine de Beaulieu l'une de leurs principales résidences. Pillée et saccagée au XIVe siècle, par les Compagnies de Routiers. Jusqu'à 1348, il y existait un quartier juif, nommé Les Josiols, en contrebas, au nord du village. À cause de rumeurs selon lesquelles les juifs étaient responsables de la peste qui menaçait cette année-là, ils furent assassinés ou envoyés vers Carpentras. Le quartier fut intégralement détruit.
# Les anciens remparts (chemin des Barrys), fortifications et tour du XIIe siècle.
# Le chœur et l'église paroissiale St Julien est ce qui reste de l'ancienne chapelle delphinale du XIIIe siecle, réconstruit en 1645- 1651.
# Quelques ruines du château du XIIIe siècle.
# L'ancienne fontaine sur la Place des Armes datant du XIIIe siècle.
# La chapelle de N.D. de Beaulieu (2 kilomètres au sud-ouest de Mirabel) est ce qu'il reste de l'ancienne résidence des Dauphins.
La chapelle du Calvaire.
Saint-Maurice-sur-EyguesPetit village, Saint-Maurice-sur-Eygues est à quelques kilomètres de Nyons (12 km), Valréas (18 km) et Vaison-la-Romaine (16 km).
Le château du XIVe siècle domine le village.
PiégonPiégon s'étend essentiellement sur les contreforts et des terrasses dominées par les premières montagnes des Baronnies. L'essentiel des terres sont situées entre 250 et 350 mètres d'altitude. La montagne de Buisse et celle de Gourbeau constituent les points culminants de la commune (787 et 704 mètres). Elle est traversée par deux petits cours d'eau : le ruisseau du Grand Vallat qui devient la Gaude en entrant sur le territoire de Mirabel-aux-Baronnies et le Gourbeau. Au sud, le Lauzon forme la limite avec Puyméras (dans le Vaucluse). Piégon est situé à 10 km au sud de Nyons et à 10 km au nord de Vaison-la-Romaine.
Il faut en fait attendre le milieu du XIIe siècle pour trouver la première mention de Piégon. Certains membres d’une famille de Podio Guigonis, alliés aux Artellar (des environs de Sahune), aux Humbert (de Rochebrune) ou aux Cairanne, assistent alors à plusieurs donations à la commanderie de Roaix (entre 1165 et 1219). Au début du XIIIe siècle, le fief entre dans l’aire d’influence des Mondragon-Montauban qui dominent la région de Nyons et, à ce titre, est officiellement intégré au Dauphiné en 1315 et au royaume de France en 1349. Le village de Piégon se développe à l’ouest et en contrebas d’un château, fondé au XIe siècle qui occupe le sommet de la colline. Deux rues desservent une cinquantaine de maisons, entourées de murailles. Une seule porte, au nord, permet d’accéder au village et au château. La possession du château permet de contrôler la route principale qui allait de Nyons au Buis, ce qui explique l’existence d’une châtellenie à Piégon au début du XIVe siècle. A l’ouest du village, une chapelle, Notre-Dame de Cadenet, est peut-être le siège au Moyen Age d’un prieuré qui dépend, depuis le milieu du XIIIe siècle au moins, du chapitre cathédral de Vaison. Elle ne devient église paroissiale qu’au début du XVIIe siècle après la destruction, au cours du XVIe siècle, de l’église du village, anciennement église castrale et dédiée à saint Pierre.
Les familles de seigneurs dominant le village furent les Piégon (XIIe-XIIIe siècles), les Bourdeaux (XIVe siècle) et les Autanne (XVe-XVIe siècle).
Vestiges de l'enceinte du village déserté au XIXème siècle.
Pontillard : maison forte du XIVème siècle.
II. Vallée de l'OUVEZE et affluentsBeauvoisin.
Beauvoisin est situé à 20 km au nord-est de Vaison-la-Romaine et à 8 km à l'ouest de Buis-les-Baronnies. Au XIIe siècle, l’église paroissiale Saints-Simon-et-Jude et ses revenus relevaient de l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon. Fief des Mévouillon et des Dauphins.
Vestiges de tour circulaire et de muraille de l'ancien château médiéval fortifié au XVIe siècle. Rives de l'Eyguemarse et du ruisseau des Granges.
Mollans-sur-Ouvèze.
Mollans-sur-Ouvèze est bâtie sur un rocher au pied de la colline de Chatelard à l'entrée d'une gorge considérée autrefois comme la clef des Baronnies. Occupant le centre d'un hémicycle couvert d'oliviers, elle forme le fond d'une riche et fertile vallée.
La commune est située à 10 km au sud-ouest de Buis-les-Baronnies et à 20 km au sud de Nyons.
D’origine très ancienne, Mollans fit partie de la baronnie de Mévouillon. Le baron Raymond V céda la seigneurie, le 7 novembre 1293 à Albert de Médicis dont la famille devait par la suite jouer un rôle considérable en France. Plus tard la seigneurie fut divisée en deux parties ; de là, le fort supérieur et le fort inférieur dont les ruines, encore imposantes, dominent le bourg.
Aux XIIe et XIIIe siècle, l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon y possédait un prieuré et trois églises, dont l’église paroissiale, et percevait tous les revenus attachés à ces établissements.
La plus grande curiosité du pays est la grotte des anges, grande excavation au fond de laquelle est le gouffre, immense réservoir aux eaux d’une limpidité parfaite.
Enceintes d'un castrum avec tour, vestiges de trois portes et beffroi.
Vestiges de deux châteaux le supérieur étant mieux conservé que l'inférieur sur le sommet du rocher dominant le village dont il ne reste que la partie basse du donjon et quelques-unes de ses défenses. Construit par les comtes de Mévouillon au 12ème siècle, il est aujourd’hui propriété privée, et on ne peut admirer que d’en-dessous son aspect simple, carré et trapu mariant une partie médiévale avec une partie Renaissance.
Pont, d’origine médiévale, à une seule arche. Jadis, ce pont était flanqué d’un dispositif de sécurité constitué de trois tours rondes : il n’en reste qu’une aujourd’hui, qui servit de base à l’érection d’un beffroi au début du XVIIIe siècle.
Pierrelongue.
Pierrelongue est situé à 7 km au sud-ouest de Buis-les-Baronnies (chef-lieu du canton) et à 16 km à l'est de Vaison-la-Romaine. Aux XIIe et XIIIe siècles, l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon y possédait l’église, dont elle percevait les revenus. Doit son nom à l'aiguille rocheuse qui portait un château fort.
Pierrelongue tombe, comme beaucoup de villages environnants, sous la coupe des barons de Mévouillon. Ceux-ci laissent notre village en fief à d’autres seigneurs, comme les Adhémar de Montélimar pratiquement jusqu’au XVIe siècle. Pendant la première moitié du XIVe siècle, une guerre épouvantable éclate entre Hugues Adhémar, notre seigneur de l’époque, et la famille des Baux (probablement Agoult des Baux, seigneur de Brantes). Ce dernier fera tuer toute la population de Pierrelongue, sans exception, et raser complètement le village qui s’étendait sur les hauteurs, en face de la montagne de Bluye. Seule demeurera la tour de guet, perchée sur son rocher, plus bas sur la rive de l’Ouvèze, là où s’étend l’actuel village. Pierrelongue restera sans habitant pendant plus de 150 ans, jusqu’en 1518.
Eygaliers.
A 6 km de Buis les Baronnies, 4,5 de Plaisians, 10 km de Propiac-les-Bains, 22 km de Vaison-la-Romaine, 30 km de Nyons. Altitude : 380 m. Étagé sur une colline et presque cerné par un torrent. Eygaliers est surplombé d'un château en ruine avec remparts (XIIIe s.).
Plaisians.
Tours : vestiges du castrum de Plaisians sur le rocher dominant la Cluse.
Tours de Guibert : vestiges du castrum de Guibert au sommet du rocher dominant le col.
Buis-les-Baronnies.
Située sur la rive droite de l'Ouvèze, au pied de l'arête crénelée du rocher Saint-Julien, la ville s'étend au milieu de prairies et de belles oliveraies. La digue qui protège la ville des crues de l'Ouvèze est pendant la saison hivernale une promenade ensoleillée d'où l'on aperçoit le vieux village de La Roche-sur-le-Buis avec les ruines de son château féodal.
Le Buis, ancienne capitale de la tribu vocontienne des Boxanses, puis, au Moyen Âge, de la baronnie de Mévouillon, ne relevant que du Saint Empire Romain Germanique. Au XIIe siècle, ils choisirent de s’installer au Buis, devenu pour cette raison Buis-les-Baronnies, et la ville resta jusqu’au début du XIVe siècle la capitale d’un état quasiment indépendant.
Au XIIe siècle, l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon y possédait un prieuré (Sancte Marie de Projactis, actuellement Saint-Denis-de-Projat) et l’église Saint-Julien, dont elle percevait les revenus. Siège d’un baillage puis d’un vibaillage sous l’Ancien Régime, elle hébergea dès 1310 un couvent de dominicains
En 1317 la Baronnie est achetée par le Dauphin de Viennois, et en 1349 elle est rattachée à la couronne de France comme le Dauphiné lui-même, et suit alors le destin du royaume.
Elle fut la ville préférée des Dauphins. Humbert II, date plusieurs de ses chartes du Buis. La ville avait alors 3 500 habitants ce qui, pour l'époque, représente une grande cité ; mais la peste de 1347, y fit d'affreux ravages. La moitié de la population périt. Louis XI la repeupla en y attirant des reitres allemands avec leurs familles et en fit le siège d'un bailliage ; il y annexa même la cour de justice de Nyons, en 1447.
La place du marché : encombrée avant 1291, d'échoppes de bouchers, savetiers et autres artisans, elle est entourée de belles arcades en grande partie gothiques qui rappellent certaines villes de la Suisse alémanique ou de l'Allemagne du Sud. Elles doivent cette ressemblance à la construction qu'en firent, au XVe siècle, les reîtres allemands que Louis XI établit au Buis après la grande peste du siècle précédent.
Place des arcades XVe siècle et XVIe siècle. classée
L'ancien couvent des dominicains : fondé en 1294 par Raymond V de Mévouillon, le couvent fut élevé près du ruisseau de Malguery. Incendié en 1562 par Paul de Mouvans, l'un des chefs calvinistes, il n'en reste aucune trace.
La route des Princes d'Orange: Buis-les-Baronnies est situé sur cet itinéraire autrefois emprunté par les princes d'Orange (dynastie qui régna sur Orange de 1115 à 1702) pour rejoindre leur baronnie d'Orpierre.
La Roche-sur-le-Buis.
La Roche-sur-le-Buis est situé à 3 km à l'est de Buis-les-Baronnies. Aux XIIe et XIIIe siècles, l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon y possédait un prieuré et trois églises dont elle percevait les revenus. Ruines du château-fort médiéval avec donjon sur le rocher dominant le village.
Restes d'une tour quadrangulaire à Sias dominant la Cluse.
Vercoiran.
Vercoiran est situé à 9 km au nord-est de Buis-les-Baronnies. Le village domine les gorges de l’Ouvèze. Ruines du château féodal.
Sainte-Euphémie.
Les premières traces du villages remontent vraisemblablement au XIVe siècle, et c'est un village fortifié, construit en carré. Il aurait été fondé par les Templiers. Vestiges de portes. Maison seigneuriale du XVe siècle.
Saint-Auban.
Saint-Auban-sur-l'Ouvèze est situé à 16 km à l'est de Buis-les-Baronnies. Saint-Auban est bien loin de l'Ouvèze même, la majorité du village étant perchée fort haut. Saint-Auban était fief des Montauban, possession des Adhémar au XIVe siècle. Porte basse des remparts datant des XIVe - XVe siècles. Tour dominant le village fortifié. Vestiges de château. Ancienne maison familiale des Comtes de Rioms.
Montauban.
Montauban sur l'Ouvèze est situé à 9 km à vol d'oiseau de Séderon et à 22 km à l'est de Buis-les-Baronnies.
Terre de l'ancienne baronnie dite de Montauban, le terroir ne conserve plus que les vestiges du château seigneurial disparu durant les guerres du XVIe siècle.
III. Vallée du TOULOURENCAulan.Aulan est située en Baronnies dans la vallée du Toulourenc, à 26 km de Buis-les-Baronnies, à 7km de Montbrun-les-bains et à 20 km de Séderon. Au XIIe siècle, l’église Saint-Pierre de Cumbis et ses revenus relevaient de l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon.
Le Château d'Aulan, construit au XIIe siècle sur l'emplacement d'un oppidum dominant la vallée du Toulourenc, a été plusieurs fois remanié. Il constituait un point fort du dispositif stratégique des seigneurs de Mévouillon, on pouvait d'ailleurs communiquer avec la maison mère par signaux optiques. Des difficultés financières amèneront les Mévouillon à perdre leur baronnie et conduisirent Raymond IV à céder Aulan à son voisin Hugues de Montbrun en 1245.
Montbrun-les-bains.
Montbrun-les-bains est situé à 15 km au sud-ouest de Séderon, à 12 km au nord de Sault et à 26 km au sud-est de Buis-les-Baronnies. Montbrun-les-bains est situé à environ 600 mètres d'altitude au pied du Mont Ventoux. Le vieux village est construit sur une colline, à mi-hauteur se trouve un beffroi et un château Renaissance au sommet. Un peu en retrait se trouve une station thermale qui exploite une source d'eaux sulfurées déjà utilisée à l'époque romaine pour soulager les rhumatismes et soigner les voies respiratoires.
Le climat est méditerranéen sec et ensoleillé.
La seigneurie appartint aux d’Agoult et aux Mévouillon, ensuite aux Dupuy au XIIe s. venus de Romans. Au XIIe siècle, l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon y possédait un prieuré et trois églises, dont elle percevait les revenus. Au XIIIe siècle, elle en conserve une ainsi que le prieuré.
L’église paroissiale date du XIIe siècle. Tour de l'Horloge : tour-porte quadrangulaire du XIVème siècle, crénelée et surmontée d'un campanile avec lanterne en fer forgé. Le village s'entourait d'une enceinte à quatre portes.
Reilhanette.
Étymologiquement l’origine du nom est incertaine. Toutefois l’hypothèse la plus probable serait le mot latin « Rella » la charrue devenue « Relha » puis rellania vers 1227 enfin Reilhanette dès le 13ème siècle.Cette terre appartient aux Baronnies du Dauphiné jusqu’en 1789. Le sire de Montauban est porteur du titre de Seigneur de Reilhanette en 1276 puis la lignée des « Mévouillons » et celle des Dupuy en 1317 et au-delà.
Bâti sur un rocher près du confluent du Toulourenc et de l’Anary le village n’a probablement pas beaucoup changé d’allure depuis le moyen âge, dominé par les restes de son petit château fort gardant l’accès vers l’aval de la vallée du Toulourenc et par son église du XIIème siècle quasi intacte. Sa morphologie ne s’est pas beaucoup modifiée si on en juge par l’évolution peu importante de sa population ; On sait qu’à la fin du XVII ème siècle, le village est clos de murs.
Les productions locales varient peu au cours des temps, la lavande, l’épeautre remplacent le seigle, le gros blé dit « Métail » au moyen âge, le vin « clairet » a pratiquement disparu. Le patrimoine est constitué principalement par l’église. Elle date du XIIème siècle, sa structure est donc romane avec une nef en berceau brisé. Sa hauteur au dessus du maître autel est étonnante pour un édifice de ce type. Elle a subi bien entendu quelques remaniements mais pas de destructions majeures. On nous la décrit en 1599 « en fort bon état, bien fermée et garnie de tout ce quiest nécessaire ». Le château fort ou plutôt ses ruines encore importantes date également du XIIème siècle, sa destruction est le fait des troupes royales en 1560, destructions systématiques dans la région à cette époque qui, curieusement, ont épargné l’église. Le patrimoine de la commune est conforté par les « calades » en cours de réfection depuis une dizaine d’année. Ces calades mènent à l’esplanade du château aménagée en espace scénique et dotée d’une vue exceptionnelle sur les collines de la plaine de Montbrun-Reilhanette et les contreforts du Mont Ventoux. La commune a également restauré trois bâtiments anciens afin d’y créer une dizaines de logements locatifs et gîtes.
Barret-de-Lioure.
Barret-de-Lioure est située à 7 km de Montbrun-les-Bains, à 7 km de Séderon. Vieux village perché, accroché à la montagne, il surplombe la vallée de l’Anary et ses pics rocheux, au milieu des prés, avec en toile de fond toute la chaîne du massif du Ventoux. Au XIIe siècle et au XIIIe siècle, une église et les revenus afférents appartenaient à l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon. Ruines féodales.
IV. La vallée de la MÉOUGESéderon.
Séderon est située à l'entrée d'un bassin fermé par une ceinture de rochers élevés dont toutes les eaux doivent s'écouler par la gorge à l'entrée de laquelle est bâti le bourg. A une altitude de 812 mètres. La tradition veut que Séderon ait existé, jusqu’au Xe siècle, sur la colline de Gueysset ou Gueyssier. Possédée par les Mévouillon, la seigneurie fut cédée par Raymond III aux comtes de Provence en 1248. Elle passa ensuite aux Baux. Au XIIe siècle, l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon y possédait l’église castrale (qu’elle possédait toujours au XIIIe siècle) et l’église Sainte-Baudile, et percevait les revenus qui était attachés à ces deux fondations. Séderon fut, entre autres, le fief du fameux Raymond de Turenne qui, au XIVe siècle, ravagea Provence et Dauphiné pour une question d’héritage.
Tour médiévale.
Église "Saint Baudile".
Ruines de la chapelle Notre-Dame-la-Brune abandonnée au XVIe siècle.
Lachau.
Située au milieu de prairies arrosées par la Méouge et la Lozance, entourée de collines parmi lesquelles on remarque celle du château (La montagne de Riable), couverte de ruines médiévales et celle de Pied de Mulet qui renferme une grotte.
Lachau est situé à 9 km de Séderon.
L’origine de Lachau remonte à la plus haute antiquité. Les Romains s’y établirent et sa seigneurie fut, pendant le moyen-âge, l’une des plus importantes de la région.
1209 : Le seigneur se nomme Reybaud de Lachau et prit part à des croisades contre les albigeois pour le Comte de Toulouse sous le nom de Reimbaud de la Calma. La communauté se voit concéder un consulat.
1230 : André Comte de Vienne et d'Alvon cède ses droits sur Lachau à Raymond de Mevouillon. Les propriétaires sont alors Galburge mariée à Guillaume de Baux prince d'Orange et Galburge mariée à Lambert Adhémar seigneur de Montélimar.
Entre 1230 et 1430, aucun document n'a été retrouvé, c'est la nuit totale sur la bourgade de Lachau.
1450 : Pierre de Lachau, époux d'Eleonore d'Adhémar, reconnaît comme suzerain le Roi Dauphin.
L'église Notre-Dame de Calma : construite au XIIIe siècle en style roman, les transformations qu’elle subit plus tard y introduisirent l’ogival. Son architecture extérieure est d’une régularité parfaite. Sa nef en berceau, haute de 13,50 mètres, son transept, son abside et ses absidioles, tout s’accorde, tout s’harmonise pour en faire un monument admirable. Elle est classée comme monument historique.
L'abbaye de Cluny fut fondée en 910 à Macon. En 930 elle est soumise à la règle réformée de saint Benoît. Jusqu'à la fin du XIIe siècle le cartulaire de Cluny ne mentionne ni Lagrand ni Lachau. Donc le prieuré ne fut fondé qu'après 1190. L'église est donc du XIIIe siècle. Ce ne fut jamais un monastère, il y eut tout ou plus deux ou trois moines.
La tour de Riable : ruines d'un donjon médiéval quadrangulaire.
V. Vallée du JABRONChâteauneuf-Miravail.Le village est situé à 710 m d’altitude. Il est traversé par le Jabron et la Druigne.
De l’époque gallo-romaine sont datés un autel à Mars, des traces d’habitat au lieu-dit la Vachette, une tombe du IIe siècle à Combe-Chaude. La localité apparaît pour la première fois dans les chartes au XIIe siècle. Elle était une place forte face à Saint-Vincent-sur-Jabron.
L’église Saint-Mari ou Saint-Mary au hameau principal (Lange). Le chœur seul est construit en appareil régulier, et date, avec la nef, de la fin du XIIIe siècle ou du début du siècle suivant.
Saint-Vincent-sur-Jabron.
Traversé par le Jabron, le village est situé à une altitude de 633 m. La localité apparaît pour la première fois dans les chartes en 1031, alors qu’elle se situait sur un sommet proche de son site actuel[1]. Le village a changé d’emplacement pendant la guerre de Cent Ans. Le nouveau village s’est doté d’une enceinte fortifiée.
Noyers-sur-Jabron.
Au Vieux-Noyers (ou Haut-Noyers), l’ancien site du village, se trouvent notamment les restes du château du XIIIe siècle, les ruines de l’ancien village, et l’église Notre-Dame-de-Bethléem et Sainte-Euphémie, ou de Haut-Noyers. Cette dernière, ancienne dépendance du prieuré de Ganagobie, est construite du XIIIe siècle. C’est l’une des plus grandes églises du département (32 x 12 m). Sa nef comprend quatre travées en berceau brisé, qui débouche dans un chœur carré, voûté de la même façon, et éclairé par trois baies.
GALLERIE PHOTOS
Verclause.
Rémuzat.
__________________________________________________ Saint-May.
Sahune.
_____________________________ Arpavon
Sainte-Jalle.
____________________ Rochebrune. Église Saint Jean-Baptiste (XIIe siècle et XIIIe siècle).
______ Rochebrune. Tour d'angle du château. Montréal-les-Sources.
Paysage près de Châteauneuf-de-Bordette.
Les Pilles.
______________________________ Vestiges du château d'Aubres.
Aubres.
Nyons et son pont roman.
Ruelle du vieux Nyons. Nyons. Tour Randonne.
Prieuré du XIIe s. de Vinsobres.
___ Mirabel-aux-Baronnies.
Église Saint-Julien. Mirabel-aux-Baronnies. Remparts. Mirabel-aux-Baronnies.
Fontaine de la Place d'Armes. Mirabel-aux-Baronnies.
Mollans-sur-Ouvèze.
_________ Château.
_________ Tour ronde médiévale flanquant le pont à une arche, et surmonté d'un beffroi du XVIIIe s.
Eygaliers. Vue sur Eygaliers et les alentours.
Buis-les-Baronnies.
Place du Marché. Buis-les-Baronnies.
_________________ Tour du Grand Safre. Buis-les-Baronnies. XIVe s. Tour de la Gendarmerie. Buis-les-Baronnies. XIVe s.
Remparts sud. XIVe s. Buis-les-Baronnies.
La Roche-sur-le-Buis.
Vercoiran.
Sainte-Euphémie.
Saint-Auban.
Rioms.
Montbrun-les-Bains.
Reilhanette.
Séderon.
Saint-Vincent-sur-Jabron
Lachau dans la brume. Tour du Riable.
Noyers-sur-Jabron.
Noyers-sur-Jabron. Église Notre-Dame de Bethléem et Sainte Euphémie.
Réf. bibl. :
http://www.provence.guideweb.com ;
http://www.rochebrune-drome.fr ;
www.nyons.com ;
http://www.montbrunlesbainsofficedutourisme.fr/drome-provencale.