La salle des bleus

So' revint dans la salle, pour faire une proposition, tout sourire.

Bien merci a tous d'avoir patienté. J'ai une proposition a vous faire, il me faudrait six volontaires pour une mission sur Narbonne. Une première partie se ferait en foncet jusque Nîmes et l'autre a pied. Je vous accompagne également.

Il me faudrait une réponse rapide, on doit être la bas le 11 juillet.

Un petit coup d'oeil pour observer qui levait la main.

Neige, qui attendait les consignes de Somica, répondit:

"Je suis navrée mais je vais devoir partir pour une retraite de quelques semaines... je vous contacte dès mon retour pour un éventuel voyage!".

Moi je suis venue ici pour voyager donc, si je suis avec Kayden, je suis volontaire.
J'ai tout de même besoin de savoir ce que j'y gagnerai car je ne peux vivre que d'amour et d'eau fraiche.

Elle fit un clin d'oeil malicieux à Kayden

Kayden trinquait de bon coeur avec Elwyn au moment où So' fit une première réapparition. Il n'eut pas même le temps de lever son verre pour remercier son hôtesse de sa délicate attention à leur offrir cette clairette qu'elle faisait demi tour, arguant de l'attente d'une réponse émanant du Conseil Ducal.
Elle les invitait à patienter encore un peu tout en faisant connaissance et Kayden, constatant qu'elle les abreuvait plus volontiers de clairette que de ses paroles, sourit en la regardant s'en retourner.

Humm! C'est une femme sacrément volontaire, mine de rien.

Ne voulant pas heurter Elwyn qui préférait rester un peu seul, il avait respecté sa réserve naturelle.

Il était donc reparti vers la table-bar se chercher deux coupes pour Laurie et Messire Binette, en plus de la sienne. Puis il s'en était retourné vers eux non sans manquer au passage de saluer d'un sourire chaleureux les deux autres jeunes femmes un peu isolées.

Dommage qu'elles soient si réservées ! Enfin...

Il avait distribué, tour à tour, les deux coupes et s'était glissé derrière la chaise de Laurie, se tenant debout dans le dos de sa chérie. Portant d'une main son verre à ses lèvres, il avait doucement posé l'autre sur l'épaule de sa promise, d'une façon faussement négligée, mais surtout très tendrement. Elle, aussitôt, avait couvert sa main de la sienne comme pour l'inviter à rester.

Par moments, elle appuyait à demi sa tête sur leurs mains comme pour sceller cette tendresse et éterniser cette union. Elle conversait du passé avec Messire Binette et lui les écoutait à moitié, rêvant de lendemains qui chanteraient enfin.

Le temps avait passé lentement et Kayden en avait savouré chaque instant.

C'est alors que So' ressurgit avec une proposition, attendant du groupe une réponse de principe mais rapide.

... On doit être la bas le 11 juillet.

Pour le coup, les premières réponses furent rapides... mais Kayden en eut presque peine pour So'. Il songea immédiatement à ce petit jeu militaire où le sergent demande un pas en avant de la part des volontaires et où simultanément, dans un même bruit de bottes, toute la première ligne effectue un pas ...
... en arrière.
Toute, sauf...
deux "couillons" ...
...qui, en ne reculant pas, se retrouvent engagés d'office.

Il partit à rire à cette idée qui venait de germer spontanément dans son esprit et surtout à constater que sa chérie avait même, elle, plutôt déjà fait un demi pas en avant.

Il signifia à son tour à So' son acceptation de principe de la mission. Ravi tout à la fois de ce que Laurie fut partante mais amusé aussi de son "réalisme".

Lui même était très stratège et assez gestionnaire mais peu matérialiste au fond et il se félicita de constater que sa compagne était digne de tenir son "porte monnaie"...
(Et qu'un vicelard, fana de médiévalisme, ne vienne pas me dire qu'à cette époque, c'était des "bourses" ... parce que ça c'est en privé, NA !)

De son côté, les conditions matérielles étaient simples. Chaque jour, il engrangeait ses 19 à 20 deniers qui lui permettaient de se nourrir quotidiennement d'une viande ou d'un légume à la crème... et, comme le légume venait du jardin, d'économiser en plus l'équivalent moyen de trois bons deniers par jour. Il était conscient d'avoir ainsi un rythme d'acquisition de compétences plus rapide que pour beaucoup d'autres et cela le satisfaisait pleinement. Avec une viande et une poignée de deniers, gagnés d'ailleurs indirectement, il en avait donc assez.

Sa crainte à lui était plutôt les "ennuis" en cours de route... "administratifs" et ... "administrés" autrement... mais pour cette fois, si c'était tout un groupe qui partait et sous la tutelle de So', c'était provisoirement réglé.

Pour l'instant, donc sa seule vraie question, vu l'enthousiasme général, était de se demander si cette mission allait pouvoir avoir cours.

Hummm ! Elle n'est pas partie pour aller en foncet jusqu'à Nimes, cette mission... mais à priori plutôt enfoncée jusqu'au trognon !

(pouvez vous amener votre perso a Vienne le plus rapidement possible mici, je complete rp plus tard ^^)

Merci, j'adore perdre 2 jours de travail pour cette petite plaisanterie.

Je n'y suis pour rien...un contrat ne dépend pas que d'un duché...désolée...mais être marchand ambulant c'est aussi s'adapter aux situations...et là deux jours peut être de travail perdus vaut peut être mieux que des milliers d'écus a l'eau...

Si vraiment vous nous considérez déjà comme des marchands alors vous nous devez un salaire, à aucun moment nous avons souhaité travailler pour la gloire.

Si vous n’êtes pas responsable de la situation nous le sommes encore moins.

Si vous voulez vos miches passez me voir a Dié, si ya que ça qui compte...

Le pain est en effet très important et vous devriez le savoir mais je ne passerai tout de même pas vous voir.
Je ne mendie pas, je réclamais juste un du. Pas étonnant que le duché soit en manque de marchand ambulant s'ils sont
tous traités de la sorte.