Avec l'hivers et l'humidité, les lames ne manquaient pas d'etre souvent piquées de rouille, et ce malgré l'attention permanente que l'armurier ne manquait pas d'avoir.
Le viel écossais prit son épée batarde et sa dague, puis alla les passer à la pierre à aiguiser afin d'en affuter le tranchant.
Afin de donner une idée du travail que celà représente (imaginez le temps qu'il faut pour l'équipement d'une garnison entière), voici un petit mode d'emploi et descriptif des techniques d'affutage.
Le principal entretien des outils est sûrement l'affûtage. N’hésitez pas à aiguiser (même rapidement), votre lame tous les jours au camp si vous voulez qu’elle coupe toujours parfaitement.
Les outils d'affûtage
la meule
la pierre à faux
la pierre à huile
le tiers point
la lime ronde ou "queue de rat"
La meule
Chaque fois que cela est possible, il faut avoir dans le camp une meule à aiguiser en grès et de l'eau pour qu'elle baigne dedans ou pour l’arroser.
Une meule est un disque en grès fixé sur un axe terminé par une manivelle. Le tout est monté sur un châssis.
attention : N’hésite pas à faire affûter tes outils par un rémouleur ou par une personne compétente car un mauvais affûtage peut avoir un effet désastreux.
Utilisation : La meule, toujours mouillée, doit tourner de soi vers l'extérieur assez lentement (un tour en 5 secondes environ). Dans l'autre sens, il y a risque de retourner le fil.
Tous les outils ne s'affûtent pas de la même façon :
Les cognées, les haches, les épées, les dagues et les couteaux s’affûtent sur les 2 faces en reprenant le biseau existant. Plus le biseau est long, meilleur est la coupe.
Les planes, ciseaux à bois, herminettes, ne s'affûtent que sur le petit biseau.
Une planche avec des encoches facilitera l'appui de l'outil suivant un angle constant. Il faut appuyer sur l'outil mais pas exagérément.
Au camp si tu ne disposes pas de meule tu peux utiliser un pierre à faux.
Le complément de la meule est la pierre à huile qui permettra de finir l'affûtage en enlevant le "morfil".
La pierre a faux
Au camp, il arrivera souvent que tu ne disposes pas de meule. Tu peux alors te procurer un morceau de grès (morceau de meule cassée) ou une pierre à faux.
L'affûtage se fera en frottant en rond l'outil sur la pierre (humide) ou la pierre sur l'outil, en reprenant toujours le biseau qui existe.
Comme pour la meule, le travail d'affûtage devra être fini avec une pierre à huile.
La pierre à huile
De grain plus fin, la pierre à huile permettra de finir le travail d'affûtage pour les outils tranchants (faute d'huile on met de l'eau). Elle permet d'enlever le morfil en frottant l'outil sur la pierre ou la pierre sur l'outil toujours en tournant.
Le morfil est le métal ultra mince qui subsiste sur le tranchant après l'aiguisage.
Toute pierre plate, dure et à grain fin peut servir de pierre à huile : ardoise etc..
Pour l'utiliser facilement, tu auras intérêt à la fixer sur un billot par quelques pointes autour.
Le tiers-point
C'est une petite lime de section triangulaire. Elle sert principalement à l'affûtage des scies, mais on peut également rattraper les brèches ou redonner du fil aux outils tranchants (épées, haches, hallebardes, etc.) en limant bien à plat. On s’en sert aussi pour l’affûtage des mèches et des tarières à couteau plat.
La petite lime ronde ou "queue de rat"
Elle servira pour affûter les outils à couteaux, c'est-à-dire au camp les mèches et les tarières.
Auteur original : N. Taveneaux (Dessins : PM Marquet). Page créée le 31/03/2004 (laissons à césar ce qui est à césar. le texte n'est pas de moi)