Ca faisait un bail qu’Ayerin n’avait pas passé un moment aussi agréable… la vue de saucisses, de galettes et bien évidemment de chouchen fit apparaître un sourire radieux sur le visage d’Ayerin…
Toi aussi tu as l'air d'avoir maigri !
Ayerin était ravie d’entendre cela, au moins elle serait tranquille encore quelques temps… et pourrait ainsi se jeter sans complexe sur la nourriture dès son retour…
Viens asseyons nous un instant et mangeons ensembles.
Ayerin ne se fit pas prier une seconde de plus et se vautra comme à son habitude face à Ilidan qui dans un même temps lui contait ses péripéties…
Ayerin se goinfrait sans retenu et avalait à grosse gorgée des rasades de chouchen qui semblait ce soir, bien plus doux, voluptueux et sucré qu’auparavant lorsque à Brest elle en consommait dans son coin !
Par contre la solitude me pèse… à ses mots Ayerin sentit un poids en son sein car ce sentiment qu’éprouvait Ili, elle l’avait bien souvent ressenti jusqu’à parfois lui donner l’impression de perdre la raison… mais ne voulant pas gâcher ce moment savoureux en si bonne compagnie, Ayerin se pressa de conter ses aventures et mésaventures au cours de ces deux derniers mois…
Afin de parfaire son histoire, elle mima de façon théâtrale, et à coup de cabriole, ses virées et planques dans les fourrés, son entrée au tribunal et sa première rencontre avec Kante, prête et procureur Breton, ses moult coups reçus par les lucioles, ses visions de l’Ankou dues à une absorption trop importante d’hydromel Breton mais qui par rapport à cette nuit devait être frelaté…
Ayerin laissa de côté les moments les plus pesants de cette campagne afin que cette nuit devienne un souvenir heureux pour les deux amies…
Mais la nuit avançait à grand pas et Ayerin dut mettre fin à ses singeries… elle remercia Ilidan pour ce merveilleux festin offert et après une dernière accolade moins expansive que la première, elle grimpa tant bien que mal sur son Balourd et s’accrocha à la crinière du bourrin afin de ne pas retomber de l’autre côté tant elle se sentait alourdie et grisée…
Après un salut militaire indigne d’un soldat mais parfaitement effectué au regard d’Ayerin,… elle ordonna à coups de pieds dans les flancs à son Balourd d’entreprendre leur marche vers leur prochaine destination… et lança à son amie…
A la revoyure Ilidan,… prend soin de toi surtout… puis elle s’éloigna le cœur à la fois triste et heureux, tourné vers ceux qu’elle aimait !