[CONCOURS] Catégorie "fabliau"

Pardalis de Villette, de Chambéry


Jeanne, sa soeur et son amant

Ils chevauchaient par les collines,
Jeanne, sa soeur et son amant :
Margot (la soeur) l'air innocent,
Jeanne à l'apparence coquine.

Ils descendirent de monture
Et, s'inspirant du paysage,
Jeanne dégraffa son corsage,
Sous l'emprise de la nature.

Ce qui s'ensuivit, je le cache,
Jamais vous n'en saurez un mot,
Sauf la remarque de Margot,
Vous qui êtes purs et sans tache.

- Il te faut ça ?! s'étonna-t-elle,
Moi, depuis que nous chevauchons,
J'ai mouillé deux de mes jupons
Par le frottement de ma selle.

Tristemine, de Mâcon

Chanson en "on"

Moi je connais une sorcière qui habite à Mâc...
Cette Femme là elle mérite bien une Chans...
Son nouvel amant a voulu me faire un moign...
Sur le Bûcher qu'on a dressé sur la place de Mâc...
On la fera cuire avec des milliers d'oign...
Si cette sorcière aime autant le village de Mâc...
C'est p'têt bien parce que ces dirigants sont des c...
Et qu'ils veulent tous nous mettre en pris...
Nous les petits gars du Pays de Franchim...
Cette histoire valait bien une belle chans...

Zoyas, d'Embrun


Au Lavoir (PRIX DU MEILLEUR FABLIAU)

Beau Nobliaux, le Sieur Inho,
Partit un jour laver atours,
Au lavoir sis ôta habits.
A la laveuse, une belle gueuse
Remit donc braies, la chemise et
Gilet de laine aussi mitaines…

Beau nobliaux, le Sieur Inho
Se promena marchant au pas
Au petit pré tout à côté
Bien cours vêtu le petit cul !
Pendant ce temps linge trempant,
La lavandière partit à faire…

Lorsque mutine, toujours maline,
Lisa riant prît vêtements,
Court aux abords cacher trésor,
« La Belle époque » cache les froques.
Puis elle revint pour prendre un bain
L’air angélique, ton ironique…

« Seigneur Inho ! Vous êtes beau !
Mais plus vêtu seriez mieux vu ! »
Sourire moqueur Lisa sans peur
Com’ une madone elle fanfaronne !
Elle court et danse, riant d’avance
De voir l’ami sans ses habits.

Inho rougit lui répondit :
« Je me demande, pour qu’on le pende,
Quel malotru m’a laissé nu ? »
Tout en rageant il vit séant
Un parchemin sur le terrain :
‘’Vous trouverez si vous buvez’’

Le gentilhomme, sans qu’on la nomme,
A l’écriture vit la griffure
De l’icelle, la péronnelle
Qui se jouât de son émoi.
Pour ton pardon, prend donc bâton,
Et viens aussi chez la Niki !

Comme chacun sait, Lisa parlait
Avec des gestes de chef d’orchestre,
Inho devant héla sergent
La belle scène, presque obscène !
Le riche nu, mimant battu,
Lui demanda « enferme la ! »

L’homme de loi s’exécuta,
Le nobliau remit manteau,
Lisa peinée, emprisonnée,
Sur le lavoir tomba le soir…

Pépinlemalin, de Champagne

Belle,rousse et peu farouche,
Je m'allonge dans sa couche,
Doucement j'ouvre la bouche,
Enfin nos langues se touche.

Mettant tous mes sens en eveillent,
La vue de son corps m'emerveille,
Mais a chaque fois, c'est pareille,
Seul et mouillé,je me reveille.

Tosque, de Rennes

Ballade du Chtikinkin

Tikinkin au village se rendait ,
Il croisa en chemin , la fille du boucher .
Une magnifique blonde en courbes et dessins
Belle à faire frémir et damner tous les Saints .
IL la laissa passer , se retourna soudain
D'un oeil admiratif , loucha sur l'arrière- train .

IL ne vit pas la pierre, trébucha en jurant ;
Quand tu croises une beauté , marche et regarde devant .
Surtout quand un troupeau , vint à passer par là ,
Tu te retrouves vite , le nez dans le caca .

Tikinkin au village se rendait ,
IL croisa en chemin , la fille du meunier .
Une sculpturale brune et toute endimanchée
D 'un transparent bustier et joli décolleté .
IL ne se retint pas , d' un oeil sur le coté ,
A montrer telles rondeurs , on ne peut résister .

IL ne vit pas la pierre , trébucha en jurant ;
Quand tu croises une beauté , marche et regarde devant .
Surtout quand un troupeau , vint à passer par là,
Tu te retrouves vite , le nez dans le caca .


Tikinkin au village se rendait ,
IL croisa en chemin , la fille du boulanger .
Une flamboyante rousse , à la peau tachetée
Des yeux à faire prier , un moine défroqué,
Et un visage d'ange, à vous faire pâmer .
Au clin d'oeil de la belle , il resta ébahi ;
Et regarda autour , est-ce là bien pour lui ?

IL ne vit pas la pierre , trébucha en jurant ,
Quand tu croises une beauté ,marche et regarde devant.
Surtout quand un troupeau , vint à passer par là,
Tu te retrouves vite , le nez dans le caca .

Tikin kin au village se rendait ,
IL croisa en chemin , la fille du charpentier .
Elle était si vilaine , de haillons toute vétue ;
Qu'elle aurait bien du mal , à perdre sa vertu.
La regardant quand même , l'auscultant d'haut en bas
Espérant lui trouver , cachés quelques appats .
Elle claudiquait ,la pauvre, et boitait plus que bas
Lui souhaitant meilleur destin , il fit un signe de croix.

IL ne vit pas la pierre , trébucha en jurant
Quand tu croises une fille , marche et regarde devant .
Surtout quand un troupeau , vint à passer par là
Car dans une bouse fraîche , t'es tombé ce coup là .


Tikinkin au village se rendait ,
IL croisa en chemin , un vieux curé frippé .
De son livre jauni , en chantant psalmodiait
Les écrits des Prophètes en latin imagés .
IL cessa tout à coup , son missel ayant chu
-" Ramasse- le, mon brave ,gloire te sera rendue ."
Tikinkin se baissa et vite lui rendit, en protégeant son cul !

Quand tu croises un curé ,marche et regarde devant
Et serres bien les fesses et repart en courant .