Demande pour Headkro

Hmm ? Se retournant vers le Goupil.

Hé bien Messire Vicomte ! Seriez-vous dure de la feuille ?... Puis se frottant le menton... Ou bien peut-être ai-je été désobligeant ? Il souriait se disant qu'on ne peut être désobligeant envers un félon, mais plein de délicatesse.

Le vicomte eut une mine triste, puis sourit et prit un ton de maitre disputant un escholier:

Sire Grégoire... Vous voire ahaner avec ces ânes qui me disent félon... Vous voir me chercher querelle avec ces insultes de corps de garde... Quelle déception et quelle pitié pour un homme de votre qualité! pour un vassal de Macquart!

Puis, grinçant.

Dois-je poursuivre sur votre fidélité canine à un souverain veule et lâche que vous me semblez bien disposé à imiter, sire Grégoire? A ce compte, vous irez m'embrasser et me rendre hommage après m'avoir traité de félon!

Le vicomte fixa le sire de Saint-Nazaire attentivement.

Valez-vous mieux que votre maître, sire Grégoire?

Se mit à rire des paroles du Vicomte.

Hé bien mon cher Vicomte, quelle verve ! Vous tenez donc toujours la forme à ce que je vois... Continuant à se frotter le menton. Toutefois je n'ai poinct souvenir d'avoir dict de vous estiez félon... La retraite vous causerai troubles Vicomte ? Voilà une bien curieuse de cette sorcellerie.

Souriant de plus belle.

Messer... vous pouvez donc garder vostre pitié bien charitable et vos paroles, vous savez bien mal lire dans les pensée, et me faites dire des vilénies qui ne sont poinct...

Il le fixa à son tour, las.

Voilà une belle prétention que je n'ai poinct, mais vous avez raison d'avoir posez la question au moins vous ne vous tromperez plus à essayer vainement de lire je ne sais quoi dans mes yeux !

Il esquissa un sourire malin.

Maintenant Messer Vicomte, j'ai moult affaire et vous commencez à m'ennuyer... sans doute la retraite vous fait perdre un peu de vostre énergie d'un temps passé...

Eh bien... Sorcier, dément et débile à présent! La belle affaire... Est-ce donc le conseil qui vous rend si prompt à la calomnie, sire Connétable? Par Dieu, quittez-le vite s'il en est ainsi!

Le vicomte regarde l'assistance muette, semblant chercher quelque chose, avant de revenir au connétable.

Ma foi, qui me contredira si je vous cite: "C'est donc ainsi que se propage la félonie"? Direz-vous à présent que j'invente ces mots que vous avez prononcés? Voudrez-vous aussi nier que je sois selon vous "dur de la feuille"? Faudrait-il pour vous satisfaire que par dessus le marché je paraisse crétin patenté?

Jean Zwyrowsky fixa le connétable, attendant de voir jusqu'où pourrait aller une mauvaise foi et un aventurisme dans l'injure qui ne laissait pas de le surprendre. Cependant Saint-Nazaire semblait désireux de rompre.

Sire Grégoire, pardonnez-moi d'insister. Mais quoi que j'ai du mal à vous reconnaitre dans vos propos, vous ne quitterez ces lieux sans les avoir retirés.

Le Connétable se retourna vers le Vicomte, son grimoire sous le bras. Il retira sa binocle et fixa le goupil.

Et je vous pardonne Messer Vicomte ! Mais attention à vostre personne... vous m'inquiétez de vous voir vous excuser devant un simple Seigneur !

Puis au sourire.

Ravi de voir que vous n'estes pas si dure de la feuille d'ailleurs... ou alors vous l'estes seulement selon vos arrangements. Répliqua-t-il en riant.

Allons cher Vicomte... Que je retire quoi ? Dites-le donc qu'on en finisse !

Le vicomte se tourna vers le reste de l'assemblée.

Mon cher Demons, je te fais donc à toi par avance des excuses... Je vais troubler la dignité de ces lieux. C'est qu'on est maitre de son honneur, à défaut de l'être des fâcheux...

Il tourna un instant le dos, détachant chaque mot, rattachant sa cape.

Messire Grégoire de Saint-Nazaire, dict Boursiero, votre jeu n'est pas très subtil, je le crains, et n'aura trompé personne. Comme votre maitre, vous préférez attendre que l'on vous attaque, plutôt que de vous conduire honorablement en défendant une cause juste. Permettez moi de ne pas y voir la marque d'un grand courage. Pas plus que le caractère grossier et pour tout dire risible de vos injures ne laisse présager d'une intelligence vive de la provocation... Je ne m'étonnerai donc pas si, comme je l'ai dit tout à l'heure, vous me tombiez d'ici quelques instants dans les bras; comme votre maitre dans ceux du duc de Bretagne.

Vous avez donc choisi de faire de moi l'offensé.

Se retournant pour faire face au sire de Saint-Nazaire, il avança sèchement jusqu'à lui, et le gifla violemment.

Pour méprisables qu'elles soient, vous ravalerez vos insultes sur le pré.

Je ne vous salue pas.

Et, hautain, il quitta la pièce.

Silencieux pour quelques secondes et suivant le Vicomte du regard partir, se demandant même pourquoi il n'en voulu terminer maintenant. Il ria de bon cœur suite à cette gifle bien claquante sur la joue.
Un sourire malin, il alla prendre sa cape qu'il avait déposée tantôt sur une tablée.

Messer Chancelier, poinct d'inquiétudes à avoir je crois, l'honneur si tenté qu'il y en est un, se fera comme vous l'avez entendu dans un pré...

Enfilant alors sa cape, et replaçant la fourrure au niveau des épaules.

Je m'excuserai auprès de vostre personne d'avoir révélé un état de faict. Souriant. Mais que le Vicomte semble toutefois contesté ce faict... Alors soit...

Il pencha alors poliment la tête en direction du Chancelier.

Chancelier...

Il quitta à son tour la pièce d'un pas déterminé.