Nous, John Edward,
Avoyer de la République Libre et Souveraine de Genève,
Représentant élu des Genevois & Genevoises,
Commandant de ses Armées,
Chef de sa diplomatie,
Entouré du très sage Consistoire Bourgeois,
À vous, Raboude Mondrianus de Ligne, Empereur,
À votre peuple,
Ainsi qu’à vos vassaux couronnés,
Tenons à rappeler qu’il ne peut y avoir condamnation là où s’arrête notre droit!
Ce sont les lois de la République, adoptées par le peuple de Genève, protégeant la liberté des bourgeois et de ceux qui ont choisi d'y vivre, et non notre bon plaisir qui règlent et limitent les possibilités d'intervention de l'avoyer, de son conseil et des fonctionnaires du Canton.
Nous prenons aujourd’hui la plume dans un effort supplémentaire de voir la Paix ainsi que la prospérité à nos frontières. Depuis déjà trop longtemps nos divers appels à cette harmonie commune ont été ignorés par l’Empire. Nous n’accuserons personne d’avoir voulu créer, en dépit des intentions pacifiques proclamées et traduites en acte vis à vis de la Franche Comté et de la Savoie, un climat belliqueux mais nous n’en penserons pas moins! Nous avons eu confiance par le passé en vos représentants, maintenant nous nous adressons directement à l’Empereur.
Nous avons constaté comme vous les actions que le commandant franc Thoros a commises hors de la République de Genève. Nous constatons que les termes de notre accord avec celui-ci furent respectés. Que la protection fraternelle que nous vous avons offerte par considération pour nos voisins, par notre désir de paix et de prospérité fût le gage de la sécurité de vos terres de Franche-Comté et de Savoie. Nous vous avons traité comme un frère helvète! Par contre, il ne faudrait pas estimer notre protection aussi vaste que le rayonnement du Phare de l’Aristotélité. Il aurait pu en être autrement si l’Empire avait témoigné d’une volonté réciproque à la paix que nous souhaitons bâtir. À l’égard de ce mutisme, nous avons quand même cru bon d’offrir notre protection réclamé au capitaine Thoros et obtenu de lui, que l'intégralité du territoire de vos vassaux comtois et savoyards qui œuvrent avec nous à la sécurité frontalière, soit englobé dans un espace de sécurité absolu.
L’Empereur ne devrait plus chercher les signes d’une volonté de Paix si nos divers appels lui ont été transmis. L’Empereur est en droit de se demander quels signes lui-même a envoyé à la République de Genève? Force est de constater que c'est l'organisation brigande des croisés qui a trouvé dans plusieurs provinces de l'Empire un soutien affirmé allant jusqu'à l'engagement matériel et humain. Alors dans ces conditions, où se trouve la volonté pacifique impériale? Devons-nous aujourd’hui briser un accord gage de notre sécurité avec le commandant franc Thoros alors que tous les termes de notre entente furent respectés? Devons nous également rompre les relations avec les provinces impériales voisines, de Savoie et de Franche Comté, avec lesquelles nous avons choisi de nous engager dans des voies pacifiques pour un mutuel profit ?
Nous ne le ferons pas!
Car la République de Genève sait se montrer fidèle avec qui elle traite!
Il ne tient qu’à l’Empereur de se faire de la République genevoise un allié… Nous avons déjà exprimé notre volonté de combattre côte à côte avec l’Empire des ennemis communs et nul besoin de rappeler au monde l’étendue de nos moyens en la matière ni notre hargne du combat ! Nous avons déjà exprimé aussi l’hospitalité chaleureuse et le respect démontré que recevrait toute amitié commune à nos deux États et nous avons apprécié à sa juste valeur, de compter de hautes autorités de l'Empire et des provinces voisines, parmi la centaine de participant au grand tournoiement de Genève, le plus grand du monde connu.
À l’aube du nouvel an, l’Empereur dispose des atouts nécessaires pour marquer une nouvelle ère! Il possède le choix d’attaquer une République Libre et Souveraine ou bien de répondre enfin à cette main tendue vers lui. Nous le croyons homme assez sage pour ne pas commettre la folie de verser le sang des siens inutilement. Nous croyons qu’ensemble, nous trouverons une solution pour que la troupe du commandant franc Thoros quitte sans aucun dommage ni incident nos territoires respectifs, si cela peut être le gage d’une prospérité à venir. Enfin, qu’il signe la paix avec la République Libre et Souveraine de Genève qui n’attend que cela.
Pour que naissent à nos frontières la paix et la prospérité auxquelles aspirent nos peuples!
Fait à Genève le matin du vingtième jour de décembre quatorze cent cinquante neuf,
Sous le regard du Consistoire Bourgeois de Genève au nom des Genevois et Genevoises,
John Edward,
Avoyer de la République Libre et Souveraine de Genève.