Guillermo était venu de bon matin à la salle de la bibliothèque. Il portait au flanc une besace brune. Il se rendit au Palais et se dirigea vers la Grande Bibliothèque ducale. Il retint un bâillement et poussa la porte de la salle de lecture. La lumière du jour encore naissante venait raser le sol et dora toute la pièce, de manière admirable. Guillermo s'installa à un lutrin, déposa son sac à ses côtés en sorti un encrier, une plume qu'il retailla, et divers documents et brouillons, et une ou deux feuilles de parchemin. Il se leva et aller chercher certaines des rédactions qu'il avait mises au propre pour son ami et maître, Sablelon. En effet, c'était Guillermo qui se chargeait d'être son secrétaire, de rédiger au propre les brouillons griffonnés de son maître, un peu fantaisiste parfois il faut l'avouer. Guillermo procéda à tout cela de manière très ordonnées, comme une horloge bien rodée. Guillermo Grinda avait longtemps travaillé avec son père dans le batellage et les cargaisons de fruits, ce qui lui avait donné une certaine rigueur.
Le bibliothécaire général n'était point encore là, car c'était encore le petit matin ; rien de mieux, selon Guillermo, que le petit matin pour bien travailler, dans une effervescence salutaire de l'esprit.