[Lieu] Le Bureau.

Un page vêtu d'argent et de sinople se présenta au castel de Pierre-Scize, dans les bureaux lyonnais du major des compagnies nobiliaires. Arrivé sur place, il le remit à un huissier, qui le fit passer jusqu'à la vaste table qui servait de bureau à la baronne d'Eurre - ou Urre, selon.

Citation :

Jean Zwyrowsky, vicomte de Crots, baron de Saillans et seigneur de Ribiers, Grand-Officier et Croix de l'Ordre de Saint-Georges,

A Sa Grâce le Gouverneur du Lyonnais-Dauphiné,
Aux nobles membres de l'assemblée des feudataires du Lyonnais-Dauphiné,
et aux honorables membres de l'Ordre de Saint-Georges,

Présente ses humbles et respectueuses salutations et voeux.

Monseigneur,
Très nobles et très estimés seigneurs,
Chers amis,

J'ai grande peine à vous écrire les mots qui suivent, le cœur navré d'un coup du sort inexplicable. Hélas, le bruit en a déjà percé chez certains d'entre vous, voilà désormais plus de quatre semaines, alors que nous étions en voyage en Limousin, que nous n'avons plus de nouvelles de notre fils bien aimé Thomas. Est-il mort, est-il captif de quelque bande, soumis à rançon, est-il au main d'ennemis de ses parents, ou en quelque voyage lointain, nul n'a pu nous l'apprendre à notre retour, bien que nos gens aient fidèlement pourvu à sa recherche. Je redoute le pire, sans pouvoir m'y résoudre.

Je médite pourtant sur le geste que le ciel nous adresse par cette épreuve, et ne peut que me remémorer mes fautes et mes manquements à son égard et à l'égard de mes frères. Aussi, s'il est quelqu'espoir de le revoir en pleines vie et santé, ou fût-ce navré ou rançonné, j'ai décidé ce qui suit.

Je me retirerai à compter du prochain lundi, quatorzième du mois courant, en l'abbaye de Boscodon jouxtant nos terres de Crots, pour y supplier et servir le Très-Haut par prière, solitude et méditation.

En conséquence de quoi, le service d'Aristote prévalant sur tout autre, je vous préviens et informe par la présente de l'impossibilité qui sera mienne d'accomplir mes obligations envers vous dans les temps à venir, en vous priant de m'en absoudre. Ma fidélité et ma foi restent envers vous et nul autre, et pas plus que n'y ait manqué je crois à ce jour, n'y manquerai par l'avenir si Aristote me libérait de son service.

Ma très aimée et très aimante épouse, Espoire d'Amilly, baronne de Marsanne, me représentera en l'assemblée nobiliaire et auprès de Sa Grâce le gouverneur du Lyonnais-Dauphiné, avec sa permission, lors de prêter allégeance pour notre famille.

Donné à Die, ce jeudi, dixième jour de septembre MCCCCLVII, et apposé mon scel d'or afin que soit rendu à la connaissance publique.

Une voix retenti de l'intérieur du Bureau du Major, Thomas laisse encore quelques secondes d'attentes avant de pousser la porte du bureau avec délicatesse. Son regard en entrant dans la pièce se posa sur les deux personnes présente, Le Major bien évidemment et une seconde femme dont le visage lui était inconnu. Le jeune noble s'inclina respectueusement.

-«Bonjour Mesdames.» Sigillant se tourna vers l'inconnue «Messer Zwyrowsky.» puis se retournant vers Lady_antlia «Pardonnez mon arrivée impromptue, je puis toujours venir ultérieurement...»

Ce rire comme elle l'aimait, le rire de sa suzeraine qui lui redonnait courage et lui avait remonté le moral en de maintes occasions. Soudain elle sursaute, peu habituée des bureaux elle ne s'attendait pas à entendre quelqu'un demander à entrer, aussi, lorsque l'Etoile lui demande de l'excuser, c'est tout naturellement qu'elle acquiesce de la tête, regardant discrètement par dessus son épaule qui était sur le point de pénétrer en la salle.
Un jeune homme, elle ne l'avait jamais rencontré, de son souvenir du moins. Si on lui avait dit que ce jeune était l'enfant qu'elle avait vu bien des années auparavant, elle n'en aurait sans doute pas cru ses oreilles, et se serait pensée vieille, alors qu'elle ne l'était pas vraiment, pas encore.

Inclinant la tête en retour, la rouquine sourit au jeune homme, se présentant à son tour.
Aldraien de Chamaret.
Captant ensuite le regarde de sa suzeraine, elle hocha discrètement la tête, presque imperceptiblement si ce n'était par le regard qu'elle adressa à Antlia, elle avait compris. Elles se comprenaient si bien toutes les deux, nul besoin de mots. Doucement elle se relève, souriante, s'excusant auprès du jeune Zwyrowsky.
Je vous laisse en privé, j'attendrai dehors. Major, Messer Zwyrowsky.
Les saluant, elle s'éclipsa hors du bureau pour attendre tranquillement devant la porte que son amie ait fini avec le jeune homme afin qu'elle puisse lui indiquer ce qu'elle devait savoir sur ce lieu et ce qui en découlait.

Elle sourit de voir la courtoisie du jeune Zwyrowsky et s'en félicita intérieurement. Ils prirent tous place dans le bureau et elle écouta avec attention les dires, propositions et demandes du jeune homme .


Merci à vous d'être venue me trouver icelieu pour évoquer tout cela.

Je dois dire que j'ai été surprise par le nombre de personnes ayant les clés des Compagnies Nobiliaires et le peu de présence en ces lieux.
J'ai demandé au Chancelier Demons de rappeler aux porteurs du collier de l'OSG qu'ils sont également en devoir de se présenter aux Compagnies Nobiliaires mais je ne sais si cela a été fait. Auquel cas cela aurait été fait, il y a peu de retour.
Je suis en effet affligée en tant que Noble de voir que les devoirs ne sont pas respectés. Mais ce n'est pas à moi de dire ou faire quoi que ce soit contre ces Nobles, mais au Gouverneur. Il en a donc été prévenu . Il est celui à qui les Nobles prêtent allégeance. Sa grâce prendra les décisions qu'elle jugera bonnes en ce sens je suppose.

Antlia prit alors trois verres et y versa un liquide vert/doré et l'avança vers chacun .

Quant à l'entrainement.... au debut de mon mandat j'ai proposé un entrainement militaire, des cours de maniement d'armes mais aussi d'armée puisque j'ai obtenu un changement de corpus en ce sens.
Mais je n'ai eu seulement deux réponses.
Nous n'avons pas baissé les bras et avec le grand maistre des lances, nous avons monté le projet afin que le dauphiné participe à l'Académie militaire à la curia où nos jeunes auraient pu rencontrer d'autres Nobles.
Le projet a été refusé en haut lieu .

Je pense que le nouveau major reprendra ces projets car il est long de faire bouger les choses. J'ai le même regard que vous et n'ait pas attendu auprès des Compagnies Nobiliaires pour défendre ou instruire ma fille concernant els armes.
Les Compagnies Nobiliaires n'existent que lorsque le Gouverneur ou le Capitaine le demande. En dehors de ces alertes, les Compagnies Nobiliaires n'existent pas.
Il fut un temps où nous avions penser coupler avec l'Assemblée Nobiliaire, mais cela restait compliqué.


L'Etoile but un trait de génépi et reposa le verre.

Pour ma part, j'ai perdu foi en certaines valeurs, et en certains Nobles du Dauphiné. Mais vos préoccupations seront celles du prochain Major puisque je les lui transmettrai .
Je pense en effet, si il y a maintenant une demande que les compagnies de jeunes Nobles puissent se faire.
Vous commencer à être nombreux en Dauphiné, ce que je trouve positif, alors qu'à l'époque il n'y avait qu'Appolline et vous même .
Je solliciterai donc un entretien avec le nouveau Major pour lui expliquer , au mieux, les demandes .
Cela vous convient il ?

La discussion ayant pris fin, Geoffroy était resté quelques instants dans la salle pour recevoir les quelques remarques des nobles présents, puis effectuer un très court discours avant de prendre ses marques dans ce qui faisait son nouveau bureau. Il allait devoir s'y faire, et cette fonction n'était sûrement pas quelque chose d'aisée à tenir, mais qu'importe, ce challenge il comptait bien le résoudre d'une façon ou d'une autre. Arrivant finalement dans le bureau du Major, il prit un instant pour admirer les lieux puis finit par s'installer derrière le bureau, lorgnant la porte un instant tout en réfléchissant, puis prit la plume devant lui afin d'écrire au second du Major pour lui demander une entrevue.

Citation :

A son Altesse le Tempéré,
Du Major du Lyonnais Dauphiné.

Nous aimerions avoir quelque discussion avec vostre personne en mon bureau au sein des Compagnies Nobiliaires.
Veuillez donc me retrouver icelieu dès que possible.

Geoffroy de Fairdowns

Je vous remercie.

Il esquissa un sourire et lui fit signe de prendre place face au bureau sur le fauteuil en se relevant, puis s'assied de nouveau face à lui en posant ses deux mains sur le bureau qui les séparait. Il regardait l'homme qui lui faisait face, quelque peu intrigué, sachant pertinemment que ses blessures en Savoie l'avaient quelque peu amoindri si bien physiquement que mentalement, le rendant peut être un peu moins mordant... A moins que ce ne fut simplement la vieillesse qui le rendait ainsi..

Si je vous ai fait venir dans mon bureau ce n'est point pour parler de ma récente nomination, et encore que... En fait, pour en venir aux faits, j'aimerais savoir si vous consentiriez à perdurer dans ce rôle que vous tenez de second du Major. A savoir si vous pensez pouvoir réussir à travailler avec moi et surtout si vous en avez toujours l'envie. C'est une question assez simple, mais je me dois de vous la poser afin de savoir où je mets les pieds.

Il lui sourit de nouveau et attendit sa réponse tranquillement.

Le Tempéré inclina légèrement la tête, comme pour rendre la pareille aux remerciements. A l'invitation du major, il prit place en face de son bureau. Il se tenait bien droit dans le siège comme pour compenser un amoindrissement physique. Il se saisit de sa canne et la tint à deux mains légèrement au dessus des genoux, les bras appuyés sur les accoudoirs.

Je me doutais bien que la conversation s'orienterait en ce sens. Quoi que j'estimais mon mandat lié à celui du Vicomte de Montluel.

Vous dites la question simple. Elle l'est sans doute, en tout cas plus que la réponse. Pour répondre dans le désordre, en ce qui concerne la possibilité de travailler avec vous, n'ayez crainte, j'ai déjà travaillé avec de plus coriaces et des moins faciles que vous. Nous n'avons certes pas toujours été d'accord et certains de vos actes me ferons sans doute garder un goût âmer... Le Tempéré se souvenait parfaitement de son mandat de gouverneur pendant lequel il avait éludé la demande d'incrimination du Fier concernant l'assassinat de son beau-frère d'un revers de la main. ... mais je reconnais votre opiniatreté, sans rajouter, naturellement, les liens qui nous lient aujourd'hui, via nos épouses respectives. Concernant mon envie, je dois naturellement tenir compte de ma situation physique amoindrie. Je ne peux négliger mes blessures reçues en Savoie, je ne sais d'ailleurs si je pourrai un jour remonter à cheval. C'est d'ailleurs cette fonction de second qui m'a fait être nommé à la tête de l'armée Temperate sed Fortiter et qui me conduira en Savoie. Comptons également que d'aucuns me dénie tout talent militaire.

Il s'arrêta un instant avant de poursuivre. Mais avant de continuer, je rebondis sur votre introduction dans laquelle vous demandiez si je consentirais à poursuivre... Serait-ce là une demande?

Ecoutant le discours du Tempéré, il esquissa quelques sourire par moment, puis haussa un sourcil à d'autres, réfléchissant en même temps à la réponse qu'il se devrait de lui faire selon ses besoins. Il était évident que la présence d'un second pour le Major ne pouvait qu'être bénéfique, et d'autant plus si ce dernier se voulait motivé et talentueux. Le talent il le connaissait chez le Tempéré, il ne manquait plus que la motivation. Une fois qu'il se tut, il prit quelques instants pour réfléchir un peu plus, puis reprit la parole pour lui répondre.

C'est une demande en effet à demi formulée. Je tenais surtout à savoir si vous restiez motivé pour le rester. Je ne comptais en effet point changer de second. Cependant vous avez probablement compris que je tenais à ce que mon second soit des plus motivés... Vous disiez à l'instant n'avoir aucun talent militaire... Que diriez vous de suivre une instruction avec quelques nobles volontaires qui vous accompagneraient au près de conseillers militaires, afin d'augmenter vos connaissance et parfaire votre talent militaire ? Je ne vous l'imposerai pas, cependant je pense que cela pourrait vous être utile afin de savoir diriger et posséder quelques connaissances en tactiques militaires.

Il s'étira légèrement le dos en se redressant sur son siège et reprit.

Il y a une chose que je vous demanderai si vous acceptez de rester à ce poste de second du Major. J'aimerais que vous écriviez aux trois maitres de camps des Compagnies Nobiliaires pour leur demander de s'entretenir avec moi dans mon bureau. Je me dois de connaitre l'effectif complet et réel de nos Compagnies Nobiliaires, et je pense qu'ils sont les mieux placés pour répondre aux questions portant sur ce sujet.

Il lui sourit et patienta encore quelques instants.

Il rectifia d'emblée à la réponse sur son "talent militaire". Permettez, Vicomte. J'ai dit qu'il était dénié par certain, je n'ai pas dit que j'en étais dépourvu. Du reste, je pense votre idée très intéressante concernant la possibilité d'élargir les connaissances en tactiques. Pour ce qui serait de la pratique... Il prit sa canne de sa main droite pour la relever un peu et être suffisamment suggestif. Vous comprenez bien que ce ne sera pas pour tout de suite. Il prit sa canne à deux main et, tout en tournant le pommeau devant ses yeux, répondit au Vicomte. Eh bien, je pense que nous pouvons tenter l'expérience. Je réponds donc favorablement à votre demande.

Par contre. Il lui même se redressa encore et s'avança quelque peu jusqu'à atteindre le bord du bureau du major où il déposa sa canne des deux mains en la faisant légèrement claquer. Je veux bien écrire aux deux aides de camp, je suppoque que vous n'ignorez pas que je suis le troisième, pour la simple raison que j'ai déjà eu affaire à eux. Son ton devenant légèrement plus sec. Je suppose que vous vous attendiez à ce que je vous seconde... Se radoucissant et se calant dans le fauteuil en joignant ses mains. Pas que je vous serve de secrétaire...

Il esquissa un léger sourire à la réponse du Tempéré, vrai qu'il n'était point sa secrétaire, mais le rôle du second du Major n'étant pas clairement défini, il allait falloir qu'ils voient cela également ensemble afin de savoir où commençait son travail mais aussi où il s'arrêtait. Tapotant le bureau du bout des doigts, il finit par reprendre la parole.

Je suis au courant de votre état physique votre Altesse, cependant je parlais bien d'élargir vos compétences de tacticien militaire, et non vos talents de maistre d'armes si développés soient ils. Je doute qu'un Instructeur puisse aisément apprendre à nos nobles à se battre, nous n'avons ni la même manière de faire ni la même façon de voir la chose n'est ce pas ! C'est le pourquoi je vous proposais cela en état de cause, et je suppose qu'un Conseiller Militaire serait plus apte à proposer ce genre d'instruction.

Il lui sourit de nouveau avant de reprendre assez rapidement sur le rôle du second.

Je suis ravi que vous acceptiez de perdurer à cette fonction de second du Major, il nous faudra définir donc cette fonction plus concrètement. Je suppose que vous avez votre propre bureau n'est ce pas, pourquoi ne géreriez vous point cet entretien ? Je resterai présent afin d'entendre leur réponse, mais il me semble important que mon second participe aux diverses discussions icelieu. Ah, et entre nous, si j'avais souhaité une secrétaire, j'eus pris une toute autre personne, probablement bien plus avenante et féminine que vous, tant qu'à faire.

Il le regarda amusé et se redressa.

Avez vous des questions ?